samedi 16 mai 2015

Les Hauts de HurleVent

Entraînée par mon engouement pour Rebecca, j'ai eu envie de poursuivre dans la découverte des classiques anglais, et surtout dans la veine du roman gothique (qui a inspiré Daphné du Maurier). Mais autant l'avouer, j'ai eu du mal à commencer ma chronique. Pourtant j'ai plutôt apprécié ma lecture... Enfin sans doute pas tant que cela finalement, parce qu'elle ne m'a pas donné l'énergie qui va bien pour écrire un article qui transpire l'enthousiasme...
Comme j'ai du mal ce soir (et avec ce livre aussi, j'en conviens et vais tenter de vous dire pourquoi) je vais procéder de manière très prosaïque :
Pourquoi j'ai aimé / pourquoi je n'ai pas aimé.

Un bref résumé avant de me lancer ...
Quand Earnshaw, le propriétaire des Hauts de Hurlevent, (lieu au nom hautement symbolique), revient de voyage avec un bébé en guise de cadeau, il n'imagine pas quelle désolation il est en train d'introduire chez lui... 
Celui qu'on va appeler Heathcliff, et concentre à lui seul tout ce qu'un être humain peut ressentir de passion et de haine, devient peu à peu le maître de la maison, et le maître des âmes. Pauvres âmes tourmentées d'ailleurs... Je n'en dirai pas plus, à part que la vie à Hurlevent n'aura jamais mieux porté son nom depuis ce jour ! 

Bon, maintenant que j'ai réussi à vous donner l'eau à la bouche, allons-y pour la confrontation de mes sentiments, malgré tout mitigés.

Pourquoi j'ai aimé ?
- Tout d'abord, parce que c'est un classique de la littérature anglaise que j'avais envie de découvrir depuis longtemps, depuis que j'ai lu Jane Eyre en fait, et aussi intriguée par cette littérature suite à la lecture de Rebecca. Et bien ça y est, c'est fait.
- Parce que la couverture de la nouvelle édition de Poche d'avril 2015( toute récente !!) (cf l'image de cet article) est vraiment sympa. Un peu glauque c'est vrai, mais juste ce qu'il faut !
- Parce que la traduction est plutôt bonne, et que la lecture d'un grand classique est toujours agréable. - Parce que le système de narration est extrêmement intéressant : polyphonie des voix et système en poupées-russes. Ce sont toujours des protagonistes extérieurs à l'intrigue principale qui racontent. Leurs récits sont enchâssés dans d'autres récits. La principale narratrice est Nelly Dean, la bonne pleine de principes mais plutôt objective. 
- Les personnages ont une psychologie très intrigante, mélange de bien et de mal, de folie et de passion. Heathcliff incarne à lui seul ces ambivalences. Les Catherine sont également très intéressantes, en particulier la dernière pour moi, puisqu'elle porte à elle seule les quelques onces d'euphorie du roman. 
- J'ai beaucoup aimé la fin du roman, non pas parce que c'était la fin ! mais parce qu'on lève complètement le voile sur Heathcliff, et j'ai trouvé les métaphores fantômatiques et vampiriques effroyablement fascinantes. Je salue le talent de l'auteur, qui est parvenue, malgré son jeune âge, à traduire les côtés les plus sombres de l'âme humaine, mêlés aux sentiments les plus ardents. 


Pourquoi j'ai moins aimé ?
- J'aurais aimé que la narration soit différente. Certes le fait de laisser le récit de l'histoire aux soins de divers personnages est d'un grand intérêt littéraire et d'une grande virtuosité. En effet on nous dévoile autant qu'on nous dissimule, mais cela permet aussi à l'auteur de maintenir une forme de censure sur cette histoire plus que machiavélique. Ceci étant, j'aurais aimé que le point de vue adopté soit celui des personnages principaux, les plus intéressants parce que les plus complexes. Ainsi un chapitre conté du point de vue de Heathcliff, ou de celui de Catherine (la première surtout !) aurait été assez jouissif... mais tel n'était pas l'effet qu'Emily Brönte comptait rendre dans son roman, et j'avoue que les indices qu'elle laisse à travers les discours de ses personnages est une méthode assez efficace pour tenir en haleine les lecteurs (mais moi, j'aime bien tout comprendre, surtout du point de vue psychologique !)
- J'ai trouvé le langage du XIXème un peu pompeux et redondant, ce qui alourdissait la lecture. Certains discours des personnages manquaient de naturel. Droit au but bon sang ! Mais on est au XIXème siècle...
- On peut être gêné par le nombre de personnages, les mélanges de générations, et surtout le choix de l'auteur de donner le même prénom à deux personnages sur deux générations, et transformer un nom en prénom...Cela complexifie encore une intrigue déjà complexe. 
- Les intrigues amoureuses et matrimoniales avaient tendance à se répéter selon moi... j'ai comme le souvenir d'avoir lu comme deux romans assez semblables. 
- Comme vous sans doute à la lecture de mon résumé (et j'ai fait un peu exprès !), j'aurais aimé que l'intrigue porte davantage sur Heathcliff de manière directe (il est au centre, mais on nous décrit surtout ses ombres) et surtout sur sa relation avec sa soeur Catherine (clé de tous les déboires qui suivront). 

En dépit de ces quelques griefs, j'ai poursuivi ma lecture à un très bon rythme, j'avais envie de connaître la suite. Mais il n'en reste malheureusement pas grand chose, mis à part le sentiment d'en connaître un peu plus sur la littérature anglaise... Ce sentiment me surprend d'ailleurs... 
Peut-être est-ce parce qu'il y en a tellement à dire que je n'y parviens pas... Ce livre est un immense chef d'oeuvre, malgré tout ce que j'ose lui reprocher... Il m'en laisse désarmée...
En tout cas, il ne prendra pas leurs places à Jane Eyre et surtout à Rebecca !

Ah quand même une chose ! J'ai fait mon premier challenge avec ce livre : Finir un livre ce week-end. Et j'ai réussi :)

Je n'en reste pas moins frustrée de ne pas réussir à exprimer mon avis sur ce livre...
Toutefois un article extrêmement intéressant de Lilly vient de m'éclairer sur certains points. Il faut donc que je vous parle un peu plus des deux personnages qui m'ont le plus touchée : Heathcliff et Hareton. Le premier parce qu'il est celui qui endure le plus de souffrances (tout en en faisant endurer énormément en retour, j'entends bien...). C'est lui le démon et le vampire dans l'affaire, mais s'il est devenu ainsi, c'est sans doute à cause de son amour inassouvi pour sa soeur Catherine. Quand ils sont enfants, ils ne peuvent s'aimer, puis elle se marie avec le fils Linton et s'en est fini de leurs relations. Il fait souffrir tout le monde autour de lui sans doute par frustration.
Ce personnage nous fait ressentir un panel d'émotions composite : on passe de l'apitoiement au dégoût, de l'incompréhension à la haine, mais aussi de la compassion à la plus grande tristesse. Ce personnage est éminemment complexe, faillible et humain. Les scènes qui m'ont le plus marquée sans doute sont celle, au début du roman, où il appelle Catherine sur un ton de désespoir, et celle où il raconte avoir été voir sa dépouille et demande à être enterré près d'elle. Finalement j'étais frustrée de ne pas en savoir plus sur les sentiments des personnages, mais en reconstituant le puzzle, on se rend compte que tous les détails nous ont été distillé peu à peu. Je crois que la conclusion de tout cela est que c'est un roman qu'il faut relire, pour en apprécier toutes les dimensions. Je pense que je m'y attelerai un jour et qu'alors, je n'aurais plus cet avis de mijaurée.

Hareton quant à lui est un personnage très touchant ; élevé par Nelly, il passe ensuite entre les griffes de Heathcliff, qui l'élève à la dure mais qu'il finit par aimer comme un père. Il trouve par la suite le courage de changer sa nature de brute inculte lorsqu'il rencontre Cathy Linton. Il apprend à lire et s'instruit. La relation des deux jeunes gens, vers la fin du roman, est ce qui m'a le plus émue dans ce livre.  Ils sont en quelque sorte l'incarnation du couple fantasmé par Heathcliff.

Je comprends de mieux en mieux pourquoi ce roman est à la fois un chef d'oeuvre et "le plus beau roman d'amour de tous les temps", ce qui souligne Georges Bataille sur la couverture. Chef-d'oeuvre parce qu'il ne laisse pas indifférent (la preuve, j'ai eu besoin de revenir sur mon article, que j'ai d'ailleurs eu du mal à écrire, parce que les sentiments et les idées qu'il a suscité en moi sont assez mêlée et perturbantes) et roman d'amour parce que les sentiments que se vouent Catherine et Heathcliff sont au-delà de l'absolu. Ils s'aiment d'un amour inconditionnel, d'âme à âme. Heathcliff a d'ailleurs l'impression de mourir quand Catherine décède, comme si son âme n'avait plus de lieu pour exister. Je me suis sentie un peu frustrée par la narration, mais c'est qu'en réalité ce roman demande une relecture, de remettre les éléments bout à bout pour saisir un tant soit peu son génie. 

dimanche 10 mai 2015

Merveille classique

Rebecca, Daphné du Maurier 

Quelle claque ce livre !! En lisant la biographie de Daphné du Maurier par Tatiana de Rosnay, j'ai bien compris que ce roman avait été un succès gigantesque, mais j'étais loin d'avoir saisi pourquoi... et bien là j'ai compris. Et il le mérite, ce succès.
Ce roman est une pépite. Il faut que tout ceux et celles qui aiment la littérature anglaise le lisent. Mais aussi ceux qui aiment les thriller. Mais aussi ceux qui aiment les romances. Enfin bref, tous les lecteurs passionnés doivent lire Rebecca. C'est, je crois, le meilleur roman classique anglophone que j'ai lu depuis longtemps. Le meilleur depuis Jane Eyre, et ce n'est finalement pas bien étonnant, puisque les deux se ressemblent. Il est aussi question d'une romance entre une jeune femme (la narratrice, dont on ne connaît pas le nom, ce qui ajoute au suspense) et un homme, Maxime de Winter. Ils se rencontrent à Monte Carlo et il l'épouse, séance tenante. A peine leur voyage de noces terminé, la voilà qui doit endosser le rôle de maîtresse de Manderley, un petit domaine caché dans la forêt, près de la mer. Le problème est que notre narratrice est un peu gauche et n'y connaît rien quand il s'agit de régenter un domaine. Tout un programme n'est-ce pas? Mais le mieux, c'est que l'histoire est encore bien plus palpitante !! Non seulement nous suivons les péripéties de la narratrice empêtrée dans son nouveau statut d'épouse et de "Madame", entourée de tout un tintouin de serviteurs, mais il y a l'intrigue principale tourne autour d'un autre sujet, bien plus palpitant, bien plus piquant. Merveilleuse trouvaille d'une Daphné bien inspirée par sa chère Charlotte Brönte : l'ex-femme de Maxime. Comme Jane, notre narratrice doit affronter le passé de son Rochester. On pourrait croire ceci dit qu'elle s'en sort un peu mieux que cette dernière : l'ex-femme n'est pas cachée dans un sombre grenier, elle est morte. Noyée. Circonstances indéterminées. On nous dit qu'elle était merveilleuse, que tout le monde l'aimait. Rien de fou en elle non plus. Quoi que ...

Je n'en dirai pas beaucoup plus au risque de spoiler. Sachez seulement que vous allez être embarqués dans une histoire que vous allez avoir du mal à lâcher. Vous allez d'abord attendre de voir comment notre narratrice va s'en sortir face à la grandeur de Manderley. Ensuite, vous allez frisonner en vous demandant si le fantôme de Rebecca ne va pas venir la hanter, vraiment, parce que son aura est partout. Après, une fois que vous aurez compris qu'il ne s'agit pas vraiment d'un livre d'horreur (quoi que), vous allez vous poser des questions sur les intentions de Maxime de Winter. Pourquoi épouser cette grelûche un peu niaise ? Vous allez aussi frisonner aux discours de la vielle bonne de Rebecca, Madame Danvers, qui ne jure que par elle. Et aussi à cause de la mer... cette mer omniprésente, qu'on entend, qu'on sent... C'est elle qui a pris Rebecca... Enfin c'est ce qu'on croit, jusqu'à ce qu'arrive la seconde moitié du roman, où tout bascule
Maxime prend alors de l'ampleur, il doit affronter l'inattendu : la dépouille qu'il a identifiée un an plus tôt, déchiquetée par les rochers, ayant séjourné deux mois dans l'eau (oui, c'est glauque, mais tellement haletant !)... n'est pas celle de Rebecca. Je n'en dirai pas plus, ce serait gâcher la surprise. Même des surprises. Ce livre est empli de rebondissements. J'en ai poussé des exclamations. Et ce qui est génial dans ce cas, c'est qu'on avale les pages, avec avidité, pour comprendre ce qu'il se passe, savoir ce qu'il va encore arriver. Chaque mot est important, rien n'est superflu. J'ai rarement lu un livre aussi vite depuis longtemps. Malgré tout ce que j'avais à faire, je le lisais un peu le matin, un peu le soir. J'ai même mis mon réveil plus tôt deux matins de suite pour le continuer. Finalement je l'ai fini en 4 jours environ. Un record en semaine !

Est-il besoin de plus pour vous dire que j'ai plus qu'adoré ? Ce livre est une merveille, et je me demande comme j'ai pu passer à côté... J'ai eu bien raison en tout cas de faire des pieds et des mains pour me le procurer. J'ai passé de merveilleux moments de lecture, et tout ça grâce à Tatiana de Rosnay ! Qui nous annonce pendant cette même période qu'elle va Skyper avec nous. Vous croyez au hasard vous ?!

Juste une dernière petite remarque : Tatiana de Rosnay est fascinée par la mémoire des murs. C'est ce qui l'a d'ailleurs interpelée chez Daphné du Maurier, qui ressent également ce genre d'émotions face aux vieilles pierres (elle tombe amoureuse de son manoir, Menabilly). Et bien dans le roman, c'est Maxime qui est amoureux de Manderley, il le dit lui-même. Il aime ses murs plus que tout; le manoir en devient un personnage. C'est sans doute ce qui contribue à rendre Maxime fascinant. Il est hanté par son ex-femme et envoûté par son fief, chevalier maudit.
Il devient encore plus intéressant quand on sait que Daphné du Maurier aimait se mettre à la place des héros masculins dans ses romans, lesquels lui sont inspirés par une sorte de double masculin qu'elle a toujours senti en elle. Ici c'est Max de Winter. Un personnage beaucoup plus sombre et énigmatique que la narratrice. Un peu moins effrayant que Rebecca, mais beaucoup plus mystérieux en définitive. On ne sait pas vraiment ce qui l'a poussé à épouser la jeune fille, ni ce qu'il devient ensuite. Un beau personnage, qui fait peut-être preuve de moins d'abnégation que Rochester, mais tout aussi énigmatique et envoûtant. 

Ultime bafouille : La nouvelle traduction du roman est sortie il y a peu, en même temps que la biographie de Daphné du Maurier. Elle me fait bien envie, la couverture est superbe, mais c'est un peu onéreux tout de même... 
En tout cas toute cette pub autour de Daphné du Maurier et de Rebecca n'est pas inutile, puisqu'elle permet de redécouvrir une véritable merveille littéraire !
D'ailleurs, avez-vous vu le film d'Hitchcock ? 

Tout ceci m'a donné des appétits de romances britanniques. En croisant les Hauts de Hurlevents à la Fnac, je n'ai plus résisté. Depuis le temps que je me dis que je dois le lire, je sens que le moment est bientôt venu !

dimanche 3 mai 2015

Manderley for ever

La biographie de Daphné du Maurier par Tatiana de Rosnay

Pour tout vous dire, j'avais très envie de lire ce livre. Déjà parce que j'ai presque tout lu de Tatiana de Rosnay (pour des raisons professionnelles mais aussi parce que j'apprécie la variété de ses histoires), mais aussi parce que j'adore les biographies romancées des écrivains

Pour tout vous dire encore, quand je l'ai eu entre les mains, j'ai pourtant été sceptique. Certes je le regardais souvent souvent en librairie, en me disant que bientôt je le lirai (j'attendais qu'un de mes élèves me le prête !), mais pourtant ce n'était pas une envie impérieuse et viscérale, comme je peux en avoir parfois à l'égard de certains ouvrages. En fait, je savais que je le lirai, et je patientais. Ceci dit j'ai été surprise du scepticisme qui m'a envahie quand je l'ai feuilleté pour la première fois. J'ai lu la première page, et je me suis dit "encore Tatiana qui se la ramène, elle ne peut pas s'effacer au profit de l'auteur dont elle parle ?". En effet, au début des trois grandes parties qui constituent le livre, Tatiana évoque sa visite des lieux majeurs de l'histoire de Daphné du Maurier. Mais le ton employé ne me plaisait pas. Déçue, j'ai été jusqu'à repousser cette lecture. Et puis finalement, dans un moment de désœuvrement livresque comme les déteste (...), je l'ai repris et ai commencé à le lire. C'était jeudi, et je ne l'ai plus lâché depuis (week-end de 3 jours oblige!). Je l'ai même quasiment fini hier en fin d'après-midi, coocooning canapé. Pour tout vous dire encore une fois, il me reste encore une dizaine de pages, mais je crois que je n'ai pas envie de voir mourir Daphné...
Parce que grâce à cette lecture, j'ai découvert une auteur qui, sans devenir une espèce d'idole identificatoire comme a pu l'être Simone de Beauvoir pour moi, m'a beaucoup intéressée. J'ai aimé découvrir grâce à Madame de Rosnay les vicissitudes de la personnalité de cette écrivain inspirée, la noirceur de ses écrits en décalage avec sa relative bonne humeur, les flux impérieux de l'inspiration, et surtout je pense cette magie des lieux qu'elle ressent. En plus j'ai beaucoup aimé le rythme assez haletant par lequel Tatiana raconte l'histoire de Daphné et de ses diverses relations (familiales, amoureuses, professionnelles). On ne s'ennuie pas, il n'y a aucunes longueurs. Elle a également eu l'intelligence de nous résumer la plupart des romans de Daphné sans spoiler, et de manière dynamique, puisque les intrigues nous sont dévoilées à travers une sorte de voix intérieure de Daphné elle-même, souvent dans leur processus de création. C'est ainsi que j'ai compris quelle était véritablement l'intrigue de Rebecca, et que j'ai depuis cette intense envie de m'y plonger (mais j'en reparlerai en fin d'article). 
J'ai également compris, à travers le puzzle que Tatiana reconstruit de la personnalité de Daphné du Maurier, pourquoi cette auteur a pu la fasciner autant. Il y a en effet beaucoup de points communes entre ces deux auteures. Rien que leur nom tout d'abord, à particule (et ils riment, mais bon, ça...). Ensuite leurs origines : elles sont l'une et l'autre franco-britanniques. Daphné a surtout écrit en anglais, Tatiana surtout en français, mais elles ont toutes deux des attaches dans les deux pays. Daphné adorait Paris, surtout à cause de son grand-père, grand écrivain. Par ailleurs, il s'avère qu'elles ont toutes deux une passion pour les vieilles pierres, et l'âme des murs. Peut-être Tatiana a-t-elle infléchi cela de manière plus prononcée puisque c'est sa marotte à elle, mais Daphné du Maurier trouvait souvent l'inspiration en éprouvant des coups de coeur pour des maisons.  Et puis enfin, tout simplement, toutes les deux sont des écrivains, et Tatiana a du voir resurgir des épisodes de sa vie (l'inspiration, les premières publications, l'angoisse de la page blanche) à travers ceux de son auteur fétiche. 

J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture. Je suis pourtant contente qu'elle se termine (comme je vous disais, Daphné n'est pas encore morte !) parce qu'au bout d'un moment, c'est un peu toujours la même chose (des évènements traumatiques, des rencontres, l'inspiration, le roman, sa publication,...) mais ça a été une lecture très prenante (le genre dont je peux lire plus de 200 pages en une journée). 
Je la recommande non seulement à ceux qui connaissent l'une ou l'autre des auteurs, mais aussi à ceux et celles qui souhaiteraient découvrir une bonne biographie d'une écrivain assez méconnue aujourd'hui (et dont les œuvres sont plutôt tentantes !). On oublie d'ailleurs qu'elle est celle qui a beaucoup inspiré Hitchcock, qui a réalisé pas moins de trois films basés sur ses oeuvres (romans et nouvelles), dont le fameux Les Oiseaux !


Parenthèse : mes atermoiements de lectrice 

En parlant d'oeuvre tentante... 
J'ai subi une grosse déconvenue hier... Avide de découvrir Rebecca, le succès de Daphné du Maurier, sorte de roman gothique semblable à Jane Eyre que j'avais adoré, je me suis précipitée à la librairie avant la fermeture et... il n'y avait plus qu'un exemplaire de poche, mais il était introuvable... J'étais penaude... D'autant que la nouvelle traduction vient de sortir chez Albin-Michel (on nous explique dans la biographie justement qu'il y a eu des erreurs de traduction et des passages coupés par la traductrice française officielle de Daphné) mais le livre coûte 20 euros de plus que l'ouvrage de poche... Je passe donc un dimanche sans lecture, même si j'en ai plein mon bureau (ma PAL du moment, je n'ai pas vraiment de PAL fixe, c'est plutôt une sorte de "wish liste" du moment !). Je vais profiter de ce jour d'oisiveté de lecture pour traîner sur les blogs, écrire cet article, regarder des séries, sortir dehors... ça ne me fait pas tant de mal finalement, puisque j'ai tendance depuis deux mois environ à devenir une acheteuse compulsive de bouquins, surtout en anglais, et à sans cesse batailler pour choisir ma lecture du moment. Pas moins de 5 commandes Amazone à mon actif depuis fin février, ça commence à faire ! Du coup, il y a plein de livres que je voudrais lire, mais certains, même si je les ai commandés, ne tombent pas forcément bien... Le truc c'est que je veux toujours lire les livres qui me font envie sur le moment. Or il arrive que l'envie ne soit pas là, même pour un livre qui m'a toujours intriguée. Il en est ainsi en ce moment d'Aristotle and Dante, que j'ai reçu il y a trois semaines, et que je garde bien au chaud. Le temps n'est pas venu !! Et là j'ai très envie de lire deux livres que je n'ai pas : Rebecca (ô douleur, surtout qu'il coûte le même prix en format EBook, alors que je me sentais prête à tenter l'aventure, mais pas pour la somme d'un livre de poche !) et Les fiancés de l'hiver, mais celui-là il est dans ma boîte aux lettres, à une heure de route d'ici... Je le trouverai demain... Mais demain, encore un dilemme : Rebecca ou Les fiancés de l'hiver ? Je vous donnerai des nouvelles... Mes atermoiements livresques me fatiguent parfois ... surtout quand finalement je me fourvoie dans mes envies !!
Par exemple lundi dernier, je voulais me procurer Les Fiancés de l'hiver pour enfin lire ce livre dont tous les Booktubbeurs parlent, et qui a reçu de si bonnes critiques. Il n'était dans aucun magasins de Saint-Lô ! Je l'ai donc commandé, mais les commandes Amazone sont passées à 5 jours maintenant... et avec le vendredi férié, autant vous dire que ce fut épique. Le paquet est arrivé samedi, mais je n'étais pas chez moi... Bref de bref, déçue déçue... Et pour palier cette déception, que fais-je ? J'achète un autre roman de ma wish list, Max de Sarah Cohen-Scali. Je suis contente, le livre est joli, bien dense, format poche. Je le commence, tout va bien et puis... non, décidément il est très intéressant, très documenté, mais ce n'est pas le genre de livre dont j'ai envie en ce moment... C'est donc en le laissant en stand-by que j'ai commencé par hasard le livre de Tatiana, sans grande conviction (après en avoir reposé deux autres, que je réserve pour plus tard). Et finalement, voilà où j'en suis. Il n'y a pas de meilleure chose que de se passionner pour un livre, et de le lire d'une traite !
Seul bémol... je n'ai plus rien qui me tente en ce dimanche, enfin si, mais pour l'instant ils sont inaccessibles... Frustration !!! Mais comme ce sera bon demain :) !

Mes envies de lecture du jour 


Je me fais du mal, je sais... :p

Lundi 4 mai : Je viens de trouver Rebecca en librairie !! Encore deux mots et direction le canapé avant de partir au travail retrouver mes petits 6ème.
Je trouve amusant les deux couvertures face à face : on croirait que Rebecca est effrayée par Daphné du Maurier et son air suffisant, so british ! 





Evènement du jour !!!
Mes élèves étaient sur le compte Tweeter de Tatiana de Rosnay pour faire des recherches sur elle et voici ce qu'elle leur a envoyé ! https://twitter.com/tatianaderosnay/status/595885440076492800




Désolée pour la qualité de la photo... Je n'ai pas réussi à mettre mon impression d'écran... Pardon pardon... Mais vous avez déjà un aperçu, et vous avez vu ce bisou qu'elle leur envoie !! Ce n'était pas du tout prévu, on a eu beaucoup de chance qu'elle soit derrière son écran ! 


samedi 2 mai 2015

L'avis cabossé

La bibliothèque des coeurs cabossés, Katarina Bivald

Un livre qui parle des livres... qui vient de sortir... qui a de bonnes critiques... 
Evidemment que je vais voir ! 
Ce livre ne me tentait pas vraiment à l'origine. La couverture, trop colorée, me semblait suspecte. Je me disais que ça allait être archi bourré de bons sentiments et de niaiseries... (ce qui n'est pas totalement faux. Mais pas non plus totalement vrai, je vais vous expliquer). Pourtant, après l'avoir fait commander pour le CDI, j'ai entendu la critique de Un jour Un livre et je me suis dit... pourquoi pas?

Ce qui m'a fait envie c'est qu'il soit question de livres bien sûr. Je n'avais en fait qu'effleuré le résumé (je me suis rendue compte au cours de ma lecture que j'en avais zappé la moitié, et tant mieux d'un certain côté), et je croyais qu'il allait s'agir de lettres échangées entre deux lectrice (comme dans les blogs). J'étais donc assez curieuse de savoir comment ça allait être tourné tout ça.  J'entame le livre et là surprise... la deuxième lectrice, Amy, avec laquelle Sara la jeune librairie échangeait ses lettres, est morte... alors que Sara vient de débarquer chez elle. 
La situation n'est pas évidente mais bien sûr tout le monde s'épaule pour trouver une solution, et Sara finit par ouvrir une librairie dans leur petite ville, avec les livres qu'elle et Amy s'échangeaient. Vient ensuite une histoire de Visa expirant, et d'une Sara qui veut rester dans cette ville ô combien étrange...

Tous les habitants rencontrent des problèmes de coeur, ce qui explique le titre. 
Finalement, ce n'est pas tant un livre sur les livres qu'un roman de Chick-Lit. Sur les presque 500 pages de ce joli pavé (la couverture est sympa quand même) il y en a sans doute une centaine qui évoque les livres et la passion de Sara. J'ai aimé ses réflexions et ses atermoiements. C'est une sorte de Bovary moderne, mais qui réalise à la fin que la vie peut rivaliser avec la littérature. Le dernier chapitre s'intitule d'ailleurs "Et ils vécurent heureux. (Littérature 4 - vie 4 / Match nul)". Il y a de l'humour dans ce livre!
On nous raconte aussi son bonheur à la lecture de certains ouvrages, et on nous fait de la pub pour des livres que je ne connais pas mais qui semblent valoir le coup. Toutefois je m'attendais à ce qu'il y ait tout de même davantage de romans que je reconnaisse. 
Les passages que j'ai également apprécié sont ceux (trop peu nombreux à mon goût) dans lesquels Sara conseille les habitants de la ville en matière de romans, et se fixe comme point d'honneur de leur faire aimer la lecture à tous. Elle classe ses livres selon des catégories, essaie de sonder la personnalité des gens pour trouver le livre qui leur donnera le goût de la lecture, etc...
Sinon il doit il y avoir une cinquantaine de pages qui posent des questions de morale et d'éthique. Amy était une femme de soixante-cinq ans qui avait vécu pas mal de choses dans sa vie, et elle nous en fait part ici. Elle évoque par exemple la question du racisme. 
Les autres trois cents et quelques pages sont consacrées aux amours des uns et des autres. Dans le petit village il n'y a pas moins qu'un couple gay, une cougard refoulée, un gay insatisfait, un père ancien alcoolique auquel sa fille manque, et j'en passe. Des clichés et des bons sentiments. Ceci étant, c'est suffisamment varié pour que ça passe. On nous parle des uns et des autres de manière alternative, parfois même au sein d'un même chapitre, donc ce n'est pas l'overdose. Je n'ai lu que quelques pages en diagonale. Toutefois je l'ai fait, et ce n'est jamais très bon signe... d'où mes trois étoiles sur Babelio

Une lecture assez agréable mais trop longue, et trop pleine de clichés à la fin. Quand arrive l'histoire du Visa qui expire (et dont on nous informe dès la quatrième de couverture, je l'ai découvert après...alors que ça n'arrive pas dans le livre avant la page 300 !), ça devient trop culcul pour moi (alors que je suis une adepte de Charlotte Lavigne et autres Accro du Shopping). J'ai eu le sentiment d'une écriture qui se voulait à la fois éliptiquement poétique, avec des symboles et des grands sentiments, et aussi un peu (beaucoup!) Chick Lit. Du Gilles Legardinier, mais en moins efficace

Viens maintenant la réponse à une question cruciale : je me disais, en poursuivant ma lecture (que j'ai failli abandonner au bout de 60 pages, mais finalement j'ai tenu, et pour les 200 pages qui valent vraiment le coup, j'ai eu raison) : comme c'est un livre sur les livres, et encore mieux, dont l'héroïne est une libraire, est-ce que je le conseille à Dolorès et à Margaud
J'ai hésité au début... quand même, il y a quelques passages émouvants, on se reconnait bien en tant qu'amoureuses des livres. Sara est aussi une nénette sympa. Un peu coincée, mais sympa. Je me suis un peu reconnue en elle. 
Mais finalement, non, les filles, ne le lisez pas, sauf si vous en avez vraiment envie. Il y a plein de livres qui parlent de livres, de l'amour des livres, de bibliothèques etc (enfin je dis ça, je n'ai qu'un titre en tête sur le sujet pour le moment, La Voleuse de Livres...). Celui-là, j'ai trouvé que c'était de la Chick Lit avant tout, mais de la Chick Lit qui se veut un tantinet intello et moralisante. Autrement dit, ça fonctionne assez mal, sauf pour Gilles Legardinier je crois... 
Enfin ceci n'est que mon humble avis. Bourré de points de suspension d'ailleurs, vous constatez à quel point je suis sûre de moi. 
Bon allez, j'espère ne pas avoir été trop dure avec ce gentil bouquin, qu'au moins j'aurai lu. Je continuerai moins ignorante !
A bientôt les poulains  :)

Une critique agréable et plutôt positive, qui contrebalance mon avis mitigé. 

mercredi 29 avril 2015

Wonderful Wonder

Wonder, R.J Palacio

J'ai adoré lire ce roman et je suis vraiment contente de vous en parler, pour que ceux et celles qui ne l'ont pas encore lu n'hésitent plus. 
Il m'a beaucoup touchée et en plus j'ai trouvé le choix de narration intéressant. Non seulement on nous raconte l'histoire du point de vue du héros, Auguste, un jeune garçon atteint d'une malformation faciale, mais l'auteur a aussi eu la bonne idée de nous faire part des ressentis de divers personnages de son entourage (de sa soeur en passant par ses copains d'école, et même le petit copain de la dite soeur). Ainsi on comprend mieux les subtilités de la situation. 

Avec un visage comme le sien, il est difficile pour Auguste de passer inaperçu, et surtout de s'intégrer dans une classe, alors que c'est la première fois qu'il va à l'école (oui, il cumule...). On a donc accès à son ressenti à lui, mais aussi à ceux des autres. De cette façon les situations gagnent en profondeur, on en comprend les subtilités, les tenants et les aboutissants. J'ai vraiment énormément apprécié ce choix.
Par exemple on comprend ce qu'endure Auguste face au regard des autres (regard qu'il repère, il ne fait pas croire), mais aussi ce que ce regard provoque chez sa grande soeur, mais également ce qui se cache derrière celui qui jette ce regard (qui n'est en définitive pas si hostile). Ce roman permet de mettre en perspective les divers biais, ce qui est d'autant plus pertinent que les émotions qui se jouent dans une situation de rejet sont plus complexes qu'on ne le croit. 
Le chapitre ajouté par l'auteur suite au succès du roman ("The Julian Chapter") est très intéressant de ce point de vue puisqu'on comprend que les enfants qui font subir un harcèlement à d'autres camarades ne sont finalement pas des individus emplis de haine, mais plutôt des enfants effrayés. 
On comprend grâce à ce roman que c'est la peur qui pousse Julian à tourmenter Auguste. 

C'est un livre à mettre en toutes les mains, petits ou grands. Il fait réfléchir tout en nous contant une histoire agréable. J'ai parfois trouvé qu'il y avait quelques longueurs, que la fin était emprunte d'un certain angélisme, tout est bien qui finit bien, on est un peu chez les Bisounours. Ceci étant, il aurait été difficile qu'il en soit autrement dans un roman pour la jeunesse. 
Toutefois, malgré cette petite réserve, j'ai énormément apprécié de découvrir la vie d'Auguste, mais aussi (et surtout) les perceptions de la grande soeur qui vit avec un petit frère handicapé qui accapare toute l'attention. Le point de vue du petit copain était également sympa.
Ajoutons à cela une couverture superbe (je l'ai d'ailleurs prise en photos sous toutes ses coutures l'autre jour!) et des dessins de visages à l'intérieur, dès qu'on changeait de chapitre. Un beau texte, mais aussi un bel objet. 

Pourquoi j'ai lu ce livre ?
Il était dans ma PAL depuis quelques temps (à peine quelques semaines). Je l'avais acheté en VO sur Amazone, il était arrivé avec Anna and the French Kiss (que j'ai arrêté avant la 100ème page, ce n'est pas le genre de lecture qui me fait envie en ce moment). Mais pourquoi est-ce que je l'ai choisi ? Tout simplement d'abord parce qu'un élève m'en avait parlé, me disant qu'il avait adoré. Et puis aussi parce que j'avais envie de découvrir ce best-seller qui a rencontré un succès certain sur la bloggosphère. Je n'ai d'ailleurs pas été déçue.

Je recommande ce livre à tout le monde, de 13 à ... . Remarquez que je ne le recommande pas à des élèves de 6ème, bien que le héros soit censé avoir une dizaine d'années. Et là, c'est un autre bémol que j'émets sur ce roman  : les personnages ont dix ans, mais ont des réflexions d'enfants de 14 ou 15 ans minimum. Ce n'est pas vraiment un bémol finalement, puisque les considérations en sont encore plus intéressantes, mais le résumé est trompeur puisqu'il évoque la classe de 6ème. Ce roman n'a pourtant pas grand chose d'un roman pour collégiens. 

Quand lire ce livre ?
Quand vous en avez envie je pense, parce qu'il va vous faire ressentir un panel d'émotions assez large. Certains ont pu reprocher le fait que le héros ait dix ans et que l'identification soit difficile, mais je n'ai pas du tout ressenti cela. Au contraire, cela apporte une certaine naïveté doublée d'une grande maturité qui est à la fois touchant, léger et surtout émouvant. 

Un roman jeunesse pas si jeunesse.
Un livre remarquable.

mercredi 22 avril 2015

Forbidden

Je viens de terminer la lecture de Forbidden de Tabitha Suzuma et... comment vous dire... ce fut une belle claque ! Peut-être pas celle que j'attendais, mais comme l'écrivent beaucoup de bloggeuses, ça fait réfléchir...

Maya et Lochan sont les ainés d'une fratrie de cinq enfants. Leur père les a laissés tomber, leur mère passe son temps chez son nouveau chéri, et les deux adolescents prennent en charge leurs cadets, âgés de 13 à 5 ans. Ils n'ont donc pas une vie facile, obligés de s'occuper chaque jour des devoirs, des repas, du coucher bref, ils jouent au papa et à la maman. Les deux héros ne vivent donc pas une existence d'adolescents ordinaires, mais leur histoire est bien plus compliquée encore...

Autant vous dire que ça n'est pas un roman facile, puisqu'il est en fait question d'inceste. Maya et Lochan s'aiment, au sens le plus fort du terme. Quand je dis qu'ils jouent au papa et à la maman, l'expression prend en fait tout son sens, puisqu'ils ne sont pas simplement frère et soeur, ils sont également partenaires, meilleurs amis et finalement amants. Toute l'histoire tourne autour de cette relation amoureuse atypique et surtout interdite (d'où le titre, qui signifie "hors la loi" aussi). On sait dès le départ de quoi va parler le livre, mais la relation Maya-Lochan évolue peu à peu. Au début on ne se doute de pas grand chose, mis à part qu'ils se soutiennent beaucoup face aux difficultés. On se dit qu'ils sont vraiment soudés, qu'ils s'entendent vraiment bien, et c'est sans doute ce qui leur permet de survivre. La romance ne commence qu'au bout de 70 pages (ce que certains ont trouvé long) mais il m'a semblé justement que les premiers chapitres permettaient de poser le cadre de leur existence et finalement de mieux comprendre pourquoi la nature de leur relation a pu évoluer vers l'amour charnel et spirituel. Ils sont tellement liés, partenaires jusqu'au bout, qu'il n'est finalement pas si choquant que cela de les voir dépasser le cadre de la loi. Ils sont comme un papa et une maman, des âmes soeurs, des meilleurs amis. Ils ont toujours été obligés de vivre ensemble, côte à côte, ils ont toujours existé l'un pour l'autre, comme deux personnes qui s'aiment. On oublie très facilement qu'ils sont frère et soeur et on se laisse emporter par leur romance.Bourrée de clichés oui, mais quand on garde en arrière plan l'idée que c'est une romance interdite, elle prend beaucoup plus d'ampleur. Comme ce n'est pas le premier amour interdit de la littérature (pensons à Pyrrhame et Thisbé, Roméo et Juliette, Bella et Edward...) on peut  trouver des clichés. Toutefois la profondeur démesurée de l'interdiction à laquelle ils sont confrontés donne une perspective encore plus tragique à leur histoire. 
En définitive ce roman ressemble un peu à une tragédie. On sait dès le début que leur amour est voué à l'échec, même si Maya ne cesse de vouloir entrevoir un possible bonheur. Le récit est raconté par l'alternance des points de vue des deux adolescents, et j'ai trouvé ce choix intéressant. On comprend alors encore plus de choses sur les réactions des personnages (Lochan beaucoup plus inquiet, sombre et pessimiste que Maya) et leurs choix. 

Un roman que je conseille parce qu'il fait réfléchir, mais qui peut être dérangeant. Pas vraiment pour celui qui choisit de le lire, parce que je pense qu'on ne choisit pas ce genre de thème par hasard, mais plutôt peut-être pour l'entourage. Difficile de faire comprendre à ceux qui nous demandent ce qu'on lit qu'on n'est pas en train de se complaire dans la perversité. L'histoire de Lochan et Maya est une histoire d'amour comme on en voit peu. 

Petite remarque : ce roman, bien que sorti depuis 2010, n'existe qu'en anglais. Sans doute les maisons d'éditions françaises sont-elles réticentes à publier un roman sur ce thème, surtout qu'il est classé au Royaume-Uni dans la catégorie Young Adult. Je ne crois pas que j'irais jusqu'à batailler pour sa sortie en France, même si c'est une magnifique histoire, qui fait réfléchir. Ceci étant, si vous lisez l'anglais et que le thème vous interpelle, n'hésitez pas. Notez toutefois que les pages sont denses, avec peu de dialogues, et que les mots de vocabulaire utilisés sont assez variés. J'ai en appris beaucoup au cours de ma lecture.
Un roman dont le thème peut vraiment poser question, mais qui dissimule une très belle histoire. 
Certes, pourrait-on dire, mais a-t-on besoin de parler d'inceste pour parler d'amour ? L'arrière-plan quasi pervers (Levi Strauss rappelle que l'inceste est le tabou ultime de la société, au-delà duquel il n'y a d'ailleurs plus de société possible) confère il est vrai une profondeur et une émotion énormes à l'ensemble, mais c'est une interdiction qui dérange. L'aspect pervers est ceci dit compensé par les circonstances familiales difficiles, qui font des deux personnages des partenaires avant tout. Et puis, argument ultime... ça reste une fiction ! 

Un petit mot sur la couverture : je trouve l'usage du barbelé un peu trop dure ... On croirait qu'ils vont ne faire que souffrir de leur amour, alors qu'en fait il y a majoritairement beaucoup de douceur dans leur relation. Ils dramatisent trop l'histoire, qui finalement est une romance, pas comme les autres bien sûr, mais une romance avec tous ses codes.

Un sujet atypique, mais traité de manière très juste. 

Lecture du moment et shooting





Juste pour le plaisir de vous montrer la magnifique couverture du roman que je suis en train de lire, et qui est tip top lui aussi. Je vous en ferai une chronique bien sûr :) !

Oui, j'aime bien prendre mes livres en photos, quand ils sont beaux surtout. Donc globalement, c'est quand ils sont anglais...


Sous toutes les coutures...
Dans toutes les positions...
Sous tous ses angles               Et voilà où j'en suis, avec le sympathique marque page du Fakir Ikea !
L'intrigue de ce roman me semble être assez raccord avec ce roman que je viens de découvrir en farfouillant sur le blog de Dolorès : Le monde de Charlie de Stephen Chobsky. Je le lirai sans doute un jour, c'est un sujet qui me touche. 
           

mardi 21 avril 2015

Unboxing #2

Mais elle n'arrête pas allez-vous dire !!
Et vous auriez raison !

Mais il y a trop de bonnes idées de lecture sur tous ces sites que je lis ou ces vidéos que je regarde !
Alors un petit partage de l'unboxing de ce week-end :

Aristotle and Dante discover the Secrets of the Universe par Saenz, qui a été plébiscite sur moult chaînes anglosaxonnes et françaises, et qui n'est pas sorti en France (sortie prévue en juin 2015). Je ne suis pas hyper pressée de le lire, mais ça va venir, maintenant qu'il est dans ma PAL anglophone :p

Le second, comme vous le voyez, est Forbidden de Thabita Zuzuma. Il est sorti en anglais en mai 2010 mais n'a toujours pas été traduit en France. Vues les bonnes critiques qu'il a, cela m'a surprise, mais sa lecture me confirme qu'il est possible d'avoir des réticences. J'en parlerai dans mon prochain article.
En tout cas excellente lecture, je l'ai commencé samedi après-midi et il m'en reste seulement 1/3. 

Voilà chers amis férus de livres, j'espère que ces petits partages vous donneront de chouettes idées pour passer de bons moment bien callés sur le canap' ou bien au chaud sous la couette (moi c'est le deux :p)

Vous avez vu tous les prix sur la couverture du premier ?!! 

dimanche 19 avril 2015

Harry Potter, une oeuvre littéraire ? Quelques arguments...

Voici venu le moment d'écrire ma "défense de la littérature potterienne". Cela fait un peu plus d'un mois que cette lubie me tient : relire Harry Potter (juste pour le plaisir) et réfléchir à sa dimension littéraire. Le fait que cette saga ait eu un tel succès, et qu'en plus elle continue à faire parler d'elle, m'a fait me poser des questions... beaucoup de questions. Auxquelles je n'ai pas beaucoup de réponses, mais le peu que j'en ai, je vais tenter de les partager ici. 

Je ne vais rien vous apprendre, dans un premier temps, en vous disant qu'Harry Potter a connu un succès planétaire. Plus de 400 millions d'exemplaires vendus de par le monde, traduis dans  dans  67 langues, dont le latin (intéressant...!) et le grec ancien. Plein de sous aussi forcément, plein de produits dérivés, des films, des fan fictions, etc... 
Mais du point de vue littéraire ? 
Déjà, Harry Potter marque l'avènement de la littérature Young Adult. Comme son nom l'indique, cette littérature concerne les adolescents de plus de 15 ans, et les adultes. Une tranche d'âge qui, il y a encore une quinzaine d'années, n'avait le choix qu'entre Choupy ou Balzac (et j'exagère à peine). En effet, une des innovations de cette saga est qu'on grandit avec son héros au long des 7 tomes. Ainsi quand on est petit on lit les deux premiers tomes, et quand on grandit un peu, les 5 suivants. Ainsi on a pu commencer à lire Harry Potter à 10 ans, et continuer jusqu'à nos 17 ans. Or passé 15 ans, c'est Young Adult. CQFD. Harry Potter est de la littérature Young Adult. Depuis on a eu Hunger Games, Percy Jackson, Artemis Fowl, et plein d'autres. 
HP a donc marqué un tournant dans les habitudes de lecture. Il y a selon moi un avant et un après HP. Je ne suis pas libraire mais je pense que ça a changé beaucoup de choses de ce côté là aussi.

HP a donc rencontré un public très large, de 7 à 77 ans (enfin mon papy n'a pas lu HP). Mais a-t-il bouleversé les attentes des lecteurs ? 
Les histoires des jeunes gens confrontés à des univers magiques ou inconnus ne sont pas nouvelles (Alice de Lewis Caroll), les aventures de sorcières non plus, mais un gentil sorcier qui vit dans un univers complet et ordonné, je crois que ça c'était complètement nouveau. L'univers créé par JK Rowling, le fait de suivre un personnage tout au long de sa scolarité, à travers un aussi grand nombre de tomes, est aussi assez nouveau. Et c'est ce qui fait une des qualités littéraires de ces romans : l'évolution temporelle, qui suit la transformation du héros. Harry grandit au fil des livres, et l'écriture mûrit en même temps qu'Harry. C'est pourquoi les plus jeunes apprécient les deux premiers tomes, et les plus grands les trois derniers. Les tomes 3 et 4, selon moi, peuvent toucher un public de "jeunes ados". 
Par ailleurs, une autre des qualités narratives de l'oeuvre réside dans le choix de la focalisation : JKR aurait pu choisir uniquement la focalisation interne, pour nous faire tout découvrir à travers le regard d'Harry, comme dans beaucoup de romans Young Adult d'ailleurs. C'est ce qu'elle choisit de faire dans l'ensemble, nous faire découvrir l'univers des sorciers à travers les yeux de Harry (lequel est novice en matière de magie, ce qui facilite la narration puisqu'elle peut nous expliquer bon nombre des particularités du monde des sorciers en faisant en sorte qu'un autre personnage les explique). Mais elle maintient également une distance critique, n'hésitant pas à se moquer de lui par moments. La voix narrative est donc assez subtile et mêlée dans HP. Toutefois, cela suffit-il à faire de ces romans de la littérature ? 
Non pas sans doute si on s'en tient à la question de la réception. En effet, pour avoir un chef-d'oeuvre, il faut qu'il y ait un écart esthétique entre ce que le public attend et ce que le livre lui propose. Un écart, un étonnement. Les oeuvres populaires ne nous étonnent pas, ne nous dérangent pas, on les ouvre en sachant plus ou moins ce qu'on va y trouver, en espérant tout de même être un peu étonnés, mais sans plus. Alors qu'une oeuvre littéraire surprend, voire répugne. Pensez à Madame Bovary, complètement rejeté par la critique. Une femme adultère, du discours indirect libre, autant de points qui rebutèrent les lecteurs. Et pourtant, aujourd'hui, personne n'irait dire que ce pavé de Flaubert n'est pas une oeuvre du patrimoine littéraire.
Quid d'HP ? Certes on a pu être surpris par certains choix de JKR, fasciné par son univers, emporté par un engouement... mais je ne crois pas qu'on en soit à un étonnement littéraire. Et surtout, il n'y a eu aucun rejet. Les lecteurs ont été bouleversés, mais il n'y a eu aucune critique. Ou alors dithyrambique. Le nombre d'exemplaires vendus ne fait donc pas d'une oeuvre un monument littéraire.

Toutefois, si ce n'est pas de la littérature, HP n'en reste pas moins un roman. Et il s'avère qu'HP présente un certains nombre des caractéristiques qui font un roman, selon certains théoriciens. 
D'abord, Harry Potter est un bâtard, doublé d'un orphelin. Sa mère est une Moldue, son père un sorcier. Il a été élevé par son oncle et sa tante, des Moldus sans aucun lien avec le monde de ses parents. Or selon Marthes Robert (dans Roman des Origines, Origines du roman), la plupart des héros de romans sont des orphelins et des bâtards (revenant ainsi aux origines même du genre, puisque le roman est un genre bâtard, entre l'épopée et le conte populaire). Harry serait même au stade pré-oedypien, c'est à dire qu'il quitte ses parents adoptifs (les Dursley) pour aller vers un autre monde, celui de ses vrais parents (Poudlard). Je trouve que jusque là, ça colle pas mal. On est bien dans un Roman au sens profond du terme. 
Ensuite, Harry est bien un individu confronté à un monde qu'il ne connait pas, et ne maîtrise pas : élevé dans un placard à balais (il va d'ailleurs les adorer après), il est tout à coup enlevé par un géant, achète une baguette magique, un chaudron, une chouette, traverse une barrière pour monter dans un train qui l'emmène vers un château merveilleux où il va apprendre... la magie. Novice en la matière, Harry est le héros idéal puisqu'il découvre tout avec un regard neuf. Non seulement JKR a trouvé une parade pour nous expliquer à nous aussi coutumes et principes magiques, mais pour exercer aussi un regard critique (utilisation de l'étranger dans les romans dès le 18ème siècle pour dénoncer les dérives de la France ou d'autres régimes politiques). Finalement, HP est pour son auteur l'occasion de critiquer la société britannique (l'uniforme, les collèges d'élite, l'administration,...). 

"Au moyen de la coupure qu'il pose entre l'individu et son milieu, le roman est le premier genre à s'interroger sur la genèse de l'individu, et sur l'instauration de l'ordre commun."
Cette citation issus de La pensée du Roman de Thomas Pavel me semble bien faire valoir l'idée qu'Harry Potter est bel et bien un roman : Harry est différent des autres, stigmatisé même (la cicatrice, tout de même violent comme symbole ! et marqué au front, comme un espèce d'oeil omniscient), et essaie de comprendre le monde qui l'entoure. On s'interroge donc sur un individu singulier (Harry, qui a connu de grandes souffrances, et dont on suit l'évolution psychologique) et le monde qui l'entoure, espèce de stéréotype d'une société élitiste. 

Harry Potter serait donc bien un roman, littérairement parlant. Ceci étant, finissons-en avec la question sa dimension littéraire. Si on s'en tient à ces deux arguments, à savoir qu'une oeuvre littéraire tient à la fois à l'univers créé par l'auteur et à son style, on peut se dire qu'HP a de grandes chances de triompher. L'univers de JKR est tout de même hallucinant : elle a tout inventé, de l'organisation de la société des sorciers aux formules magiques latinisantes, jusqu'à un jeu sur balais volants, le Quidditch. Certes elle n'a pas été sans s'inspirer de la mythologie (le basilic du tome 2, les prénoms de certains personnages (Minerva Macgonagall = Minerve, déesse de la sagesse, Argus Rusard = Argos aux cent yeux), et j'en passe) mais ceci joue en la faveur d'une promotion littéraire : tout texte littéraire est également intertextuel, c'est à dire qu'il s'inspire de textes palimpsestes, autrement dit des textes fondateurs qui existaient avant lui. L'univers d'HP est donc riche et varié. Mais cela suffit-il à en faire une oeuvre littéraire ? 
Reste la question du style. Que dire du style de JKR ? Certes l'écriture en VO est très agréable, on sent la recherche, la volonté de ne pas être lourd ou redondant, le souci du détail avec la transcription du parler d'Hagrid ou de certains accents... mais cela suffit-il ? On est tout de même loin de Shakespeare et de Flaubert. D'ailleurs heureusement, parce que les plus jeunes ne s'amusent pas avec ceux-là, même avec Bel Ami ou Hamlet (encore moins avec eux peut-être même !). La question du style est donc sans doute ce qui manque à JKR pour être promue au rang d'oeuvre littéraire.

Bon, je dois reconnaître que, en dépit d'un certain nombre d'arguments assez convaincants, la question du style reste irrécusable... et je dois apposer un refus catégorique à la promotion de la saga au rand de Shakespeare et autres Lewis Caroll. 
Ceci dit, si HP n'est pas une véritable oeuvre littéraire, ça reste un phénomène, qui aura permis à plein de jeunes de se mettre à la lecture. Et ça, quel que soit  le livre, ça n'a pas de prix. Danièle Sallenave promeut cela dans bon nombre de ses essais : la littérature permet de nous faire vivre d'autres vie, et de découvrir l'empathie. Et Harry est confronté à plein d'émotions différentes : la gloire et ses affres, la jalousie (Ron qui lui fait la tête dans le tome 4 parce que c'est lui qui attire toujours les regards), mais aussi l'importance de l'amitié et de la fidélité. Il semblerait même que les lecteurs d'Harry Potter soient plus tolérants. C'est vrai qu'être ami avec Hagrid ou discuter avec un elfe de maison qui se frappe la tête pour se punir à la moindre parole de travers demande un certain degré d'acceptation de la différence. 
Bon, je pourrais continuer encore longtemps, il y a beaucoup de choses à dire sur cette série de légende. D'ailleurs, même si HP n'est pas de la littérature à proprement parler (à cause du style encore), on peut sans hésiter dire que c'est un classique, puisque tout le monde le connaît et que, le plus souvent on ne dit pas "je suis en train de le lire" mais plutôt "je prends le temps de le relire":).

Pour en savoir un peu plus : http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20130920.OBS7871/harry-potter-est-un-batard.html


Un petit mot sur Harry Potter et la Coupe de feu (tome 4) : 

mardi 14 avril 2015

Lecture du moment

Deuxième étape dans ma lubie régressive du moment (déclenchée par la lecture de Fan Girl, roman dans lequel, je le rappelle - pour ceux et celles qui ne l'auraient pas lu, honte sur vous d'ailleurs !- l'héroïne écrit des fan fictons sur Simon Snow, simili Harry Potter.) Bref, j'ai ressenti cette fooollle envie de relire la sage, en ne commençant toutefois par le tome 3, un peu moins enfantin et surtout amazing !!
Oui je me la pète parce que j'ai décidé, pour me donner une espèce de bonne conscience (et puis parce que ça me plait!) de les lire en VO. Donc depuis je ponctue mes articles de stuffs in english, qui servent à rien mais bon...sic... :). 


Deuxième étape donc, forcément, The Gobelet of Fire (La Coupe de Feu, pour les non-initiés).
J'en suis à la moitié comme vous pouvez le voir sur les photos. Ce tome est en fait plutôt long, c'est là que J.K Rowling a commencé à corser l'affaire en introduisant pas mal d'éléments relatifs à la vie quotidienne, évènementielle et politique des sorciers. Le livre fait un peu plus de 600 pages, mais en anglais et écrit touuuutt petit, donc je n'avance pas bien vite... Mais cela ne m'empêche pas d'apprécier énormément ma lecture. Là Harry s'apprête à affronter le Magnard à pointes dans la première Tâche du Tournois. Ouhlàlà vite sous la couette pour lire ça tranquillou.


Bref mais intense, un petit article donc, parce que j'avais du temps. Je me mets en plus à prendre des photos de mes livres, je trouve ça chouette. Palliatif à ma frustration refoulée de ne pas tourner de vidéo comme celles que j'aime écouter, qui y arrivent trop bien et surtout qui lisent plein de livres super à la mode. Ce qui n'est pas le cas d'Harry Potter... en fait ces lectures ne me serviraient à rien ?? Non pas ! Parce que j'ai plus d'une corde à mon arc : je me suis toquée d'une nouvelle lubie, en parallèle de mes relectures : essayer d'établir un certain nombre d'arguments qui permettraient d'étayer l'idée qu'HP peut être considéré comme une oeuvre littéraire. Je n'en suis pas entièrement convaincue moi-même, mais il y a de nombreux arguments en la faveur de cette hypothèse. Et pas mal aussi contre...


Mais je vous exposerai cela doctement (et en français, please !) dans un prochain article ! Après être venue à bout du pavé, cela va sans dire :). 
Bonnes lectures à vous !!

PS : vous remarquerez en passant la régression dans toute son ampleur, avec THE marque-page contemporain de l'oeuvre (mon exemplaire français comporte encore le nom de ma classe sur la page de garde, pour dire...!). 

samedi 11 avril 2015

La fille du Parrain



Effectivement, c'est après le succès de la Mafia du Chocolat... et est-ce que le second volet peut être aussi réussi ?
Pour beaucoup la réponse est oui, mais malheureusement pour moi... le succès n'a pas été au rendez-vous...

Je me rends compte, en sortant de cette lecture que je n'ai pas terminée (shame on me... mais j'assume!), à quel point le tome 1 était génial ! Il était beaucoup question de la vie quotidienne d'Anya, une vie un peu  part certes, mais à laquelle j'ai pu m'identifier (j'ai souvent besoin de ça dans les livres, sauf dans certains comme Harry Potter, où tout est tellement dingue qu'on se laisse juste porter!). Sa grand-mère, sa petite soeur, son amoureux, ses déboires au lycée, tout ça a résonné en moi. Alors que dans le tome 2, la grand-mère a disparu, la relation avec Win est interdite sous peine d'emprisonnement et trop de gens meurent. 
J'ai dévoré les 100 premières pages, entamées plus tôt que prévu même, et j'étais très enthousiaste. Contente de retrouver Anya, avec son univers certes bouleversé, mais toujours son caractère génial, si bien rendu par l'auteur. Je crois que c'est ça qui fait la qualité de ce livre : son héroïne, et le style. Anya est une fille qui n'a pas froid aux yeux, et ne se laisse pas faire. Toutes ses pensées nous sont retranscrites, et comme Anya ne s’embarrasse pas de détails... nous non plus ! Ses remarques sont parfois caustiques, sont fioritures, politiquement incorrectes et d'une authenticité désarmante. C'est ce ton sans façon, déterminé et direct, qui fait pour moi l'intérêt de cette série.

Quelques mots sur l'intrigue
Dans ce tome, Anya est de retour de Liberty, prison dans laquelle elle a passé un an. Elle retrouve sa famille mais pas tellement sa vie d'avant. Elle est maintenant au centre des pires embrouilles mafieuses des Etats-Unis, et au-delà. Pour échapper aux dangers qui la menacent (et ils sont nombreux, trop nombreux selon moi...) elle s'exile quelques temps au Mexique, où elle manie la machette pour extraire le chocolat de cabosses. C'est cela qui a plu à beaucoup de lecteurs, mais c'est justement à partir de ce moment que j'ai commencé à lire en diagonale...de plus en plus sérieusement... J'ai trouvé que c'était toujours la même chose : on la drague, elle se la joue fille de mafieux, refuse les avances, finit par couper des mains... bref, trop c'est trop. 
Je n'en dirai pas plus concernant l'intrigue en tout cas, non seulement parce que je me suis arrêté au 2/3 du roman, mais aussi parce que je n'ai pas envie de spoiler. 

Pourquoi j'ai choisi de lire ce livre ? 
Parce que j'avais adoré le tome 1, et que l'élève qui me l'avait prêté m'a également prêté la suite (comme j'avais aimé le 1. Enfin vous avez compris !)
J'aime également beaucoup la couverture.

Et mes espoirs ? 
Je l'ai suffisamment dit : déçue déçue déçue. Déçue de moi aussi, parce qu'en ce moment je rencontre une espère de panne de lecture. Non seulement je n'ai pas fini ce tome (même si je parviens à me justifier...) mais il est le premier d'une petite liste. Mais je vous raconterai tout ça plus tard !
Ce qui me sauve pour le moment, c'est Harry Potter en VO. Lui, j'ai toujours envie de m'y plonger, et je pense que je ne vais plus le lâcher. 

Unboxing de début de mois

J'ai bien envie de me mettre moi aussi à la mode des blogs à la mode.
Alors je vais aussi parler de mes Unboxing, autres PAL et Book Haul. Langage de barbares ? Un peu... Je dois avouer que je viens de regarder le sens de "haul" dans le dico, pour comprendre qu'il s'agit d'un "butin de livres". C'est joli, butin de livres, non ? Je crois que j'intitulerai un article comme ça à l'avenir...

Bon ce n'est pas le tout, mais aujourd'hui ce sera un Unboxing et voilà mes acquisitions des deux derniers jours : 


Les deux premiers, reçus hier par la Poste (j'adore ça, avoir un paquet dans ma boîte!) sont en VO et viennent direct d'Amazone (mon site d'achat depuis un peu plus d'un mois, depuis que je me suis toquée de lire en Anglais... Ma carte bleue a souffert aussi !).
J'en ai entendu parler chez mes blogeuses littéraires Youtube favorites : Margaud et Eloobooks. Elles disaient ne pas avoir adoré, mais les histoires m'intéressent. 
Pour Wonder, c'est un élève qui m'en a parlé il y a un certain temps, et je ne sais pas pourquoi, m j'ai eu envie de le lire, même si ça parle d'un enfant de collège. L'identification peut ne pas être évidente mais le sujet de la différence m'interpelle, et je cotoie suffisamment d'enfants de cet âge pour être sans doute touchée. Et puis j'ai décidé de le prendre en VO, pour corser un peu la chose. 
Anna and the French Kiss a reçu une très bonne critique sur Babelio et d'autres sites, Margaud dit qu'elle n'a pas détesté, et surtout que les descriptions de Paris sont sympa. C'est ce dernier argument qui a fini par me convaincre. Je vous en dirai davantage quand je l'aurai lu !


Comme vous pouvez le voir, un autre livre s'est greffé en haut de cette pile de nouveautés : L'âge des miracles de Thomson Walker. Je l'ai acheté ce matin, en VF (la VO coûtait bien plus cher) et je viens de me lancer dans la lecture (alors que j'avais d'autres projets, dont Avant toi de Jojo Moyes, que je remets donc à plus tard !).

C'est la géniale chronique vidéo de FairyNeverland qui m'a convaincue. Je l'ai écoutée hier et ai eu une furieuse envie d'en savoir plus. Je n'en ai lu que quelques pages pour le moment, mais je pense être conquise. 
Toutefois j'ai été surprise de sa note assez mitigée sur Babelio... Je vous dirai bientôt ce qu'il en est selon moi. 

Au passage, juste un petit mot sur les chaînes littéraires : je deviens de plus en plus fan. Je me rends compte que j'adore deux choses : d'abord voir les livres dans toutes leurs dimensions (et pas seulement la couverture ! On voit les gens les manipuler dans tous les sens, et ça j'adore, puisqu'on peut se faire une Vraie idée de "l'objet". Non non je ne suis pas fétichiste :p). La deuxième chose que j'adore, c'est écouter les vidéo en faisant autre chose, comme la radio. Quand je me pose devant ma tablette, je n'arrive pas à tout écouter de bout en bout. J'ai tendance à faire avancer la vidéo pour voir de quels livres il va être question après, pour VOIR les livres, et je n'écoute pas les chroniques jusqu'au bout. Alors que quand je fais autre chose, je suis patiente et j'écoute tout... en me rendant compte que ce que j'aurais passé sans scrupule m'intéresse ou que j'apprends plein de trucs. Alors vive la nouvelle radio littéraire :p. 

Dernière photo, pour le plaisir : je me suis amusée à poser tous les livres que j'ai amenés chez chéri chou ce week-end (et ceux qui traînaient dans les coins), à la base pour essayer de faire un fond pour la frise de mon blog. L'effet n'aurait pas été top, alors j'ai opté pour une autre solution (cf au-dessus, levez le nez!). Mais la photo est sympa, et puis je vous laisse regarder les livres et les titres (enfin moi, c'est ce que j'adore faire!).
Bonnes lectures ! 

mercredi 8 avril 2015

Un jour, David Nicholls

J'ai lu en un week-end (long week-end de Pâques) le roman Un Jour de David Nicholls. Une amie bloggeuse, Emma, en avait parlé il y a quelques temps, et j'avais été fortement intriguée. Je m'étais dit que ce serait le genre de lecture qui me plairait, sans toutefois me précipiter pour le trouver en bibliothèque et encore moins l'acheter. J'ai bien fait d'attendre puisque finalement il est venu à point nommé. 
Ce qui m'a amené à lire ce roman tient en une anecdote : j'avais donc entendu parler de ce livre par Emma, qui ajoutait qu'il existait un film. Il y a 10 jours, lors d'un moment de désoeuvrement dominical pluvieux, chéri chou me l'a téléchargé (ouhh mal !) et on l'a regardé. On a été directement happés par le film. Je me suis dit ensuite que l'histoire était vraiment chouette, mais pas au point d'acheter le livre. Mais c'était sans compter sur le hasard ! En classe vendredi dernier, je parle de romans avec mes élèves de Seconde, et l'une d'elle cite en exemple "Un jour"... Je lui dit "Un jour", celui avec les deux amis qui s'aiment ? Et c'était bien de celui-là qu'il s'agissait. Gentille comme tout, mon élève me propose de me le prêter et, sans que j'aie trop espéré (encore une fois, rien ne sert de se précipiter, d'ailleurs en général quand j'attends trop un livre je suis souvent déçue finalement...)elle me l'a amené le lendemain ! C'est ainsi que j'ai pu le commencer vendredi soir dernier et le finir lundi matin ! Pour que j'ai lu aussi vite ses 500 pages et quelques, c'est vraiment que c'est un chouette bouquin.

J'ai eu envie l'autre jour de dynamiser un peu mes articles, qui sont un peu trop longs. Ces gros pavés peuvent être rébarbatifs, alors je vais essayer de faire des sortes de rubriques.
La première que je voudrais faire est : 

La livresque provenance, ou tout simplement "d'où vient ce livre" :
C'est donc une de mes élèves qui me l'a prêté, ce que je trouve vraiment sympa. Je le fais de plus en plus souvent, avec les 6èmes au début et maintenant avec les lycéens. Comme je suis dans ma période Young-Adult, ce sont plutôt de bons conseillers. Et en plus, ça nous rapproche !

De quoi ça nous raconte ?
Un jour raconte les dix-huit années d'amitié et d'amour d'Emma et Dexter. La trame narrative est intéressante puisque l'auteur expose la situation des personnages chaque 15 juillet, jour de leur première rencontre, si l'on peut dire (ceux qui ont lu me comprennent). Il nous donne tour à tour des aperçus de la vie d'Emma, de Dexter, ou bien les deux mêlés. C'est dynamique et on suit leur évolution sans être agacé. 

Et mes espoirs ? 
Bilan post-lecture : Comme je vous disais, je l'ai lu rapidement, ce qui montre (selon mes critères!) que c'est un bon roman. Il y a quelques longueurs cependant, qui auraient pu être supprimées, vue la taille du roman. Ceci dit on les lit quand même, un peu en diagonale, et l'intrigue se relance presto. J'ai trouvé la psychologie du personnage d'Emma assez intéressante, bien que sans doute pas assez fouillée. Idem pour Dexter, qui accumule malgré tous les clichés du jeune industrieux en mal de gloire. 

Un film / un livre 
Cas assez rare, j'ai vu le film quelques jours avant de lire le livre. J'avais beaucoup aimé le film, mais je trouvais que les sentiments des personnages l'un envers l'autre apparaissaient ambigus à l'écran. Le roman m'a semblé être une sorte de carte déployée de la teneur de leurs inclinations. Les sentiments qu'ils entretiennent l'un envers l'autre, mais aussi ceux d'Emma envers Ian et d'autres hommes (qu'on ne voit pas dans le film) sont bien plus nourris. C'est ce que j'ai apprécié. Pour le reste, les scènes clés sont très fidèles, jusqu'aux dialogues que j'ai retrouvés quasi à l'identique. J'ai également apprécié découvrir quelques scènes disons "inédites". Ce fut finalement un plaisir de finir par le livre, extrêmement moins frustrant que le procédé inverse. 

A conseiller quand...
Vous êtes enclines à un peu de romance, mais qui sort des sentiers battus. L'amour, le vrai, sans trop de clichés. 
Quand l'envie vous prend de sonder la psychologie des sentiments.
Quand vous avez un peu de temps devant vous (parce que c'est un chouilla long...)

Pourquoi j'ai choisi ce livre ?
Je n'ai pas réfléchi un instant avant de le commencer. Même si j'ai une lecture en cours (Harry Potter 4 en VO) je n'ai pas hésité à la mettre en pause (d'autant que je connais l'histoire) pour m'atteler à ce pavé (en édition grand-format, c'est même pire qu'une brique!). En plus je savais que j'avais deux jours de tranquillité devant moi, avec plusieurs heures de lecture assurées. J'adore lire le week-end d'ailleurs. En semaine c'est toujours le soir au lit, mais le week-end... c'est buffet à volonté !

Voilà, fini pour aujourd'hui et fini pour ce roman, que je vous conseille vivement. Il est sorti en 2009 et le film en 2011, et je trouve qu'on en a pas assez parlé... alors merci encore à Emma et aux blogs en général, qui me donnent plein d'idées de lecture !!

Lecture à suivre : je vais donc reprendre ma lecture en cours, Harry Potter and the gobelet of fire :) !J'ai également prévu plein de livres pour les vacances qui aoorichent, dont je vous reparlerai. Mais je suis un peu désespérée car certains me sont tombés des mains après quelques pages... Je m'emballe souvent trop vite, et suis souvent déçue... Heureusement que ce sont des livres que j'emprunte, et qu'il y a les blogs pour orienter mes choix d'achat !!
Mon dernier dilemme en date : acheter ou non Gone de Michael Grant en VO... 
Finalement mon choix s'est rebattu sur d'autres romans dont je vous parlerai plus tard, mais Gone alors ? Donnez vos avis !