mercredi 28 février 2018

Raison et Sentiments, L'amie prodigieuse 3, le dernier Paula Hawkins et d'autres

Du meilleur au un peu moins !


Raison et Sentiments, Jane Austen

Je me suis surprise moi-même à prendre autant de plaisir à découvrir ce roman si connu de Jane Austen. J'avais eu une bonne expérience avec Orgueil et Préjugés, mais on m'avait dit que celui-ci était peut-être moins bien. Quoi qu'il en soit je me suis lancée, et j'ai apprécié suivre les histoires de coeur de Marianne et Elinor, la première guidée par la passion, l'autre par la raison. Elles rencontrent des hommes, sont pleines de préjugés, et puis finalement tout s'arrange... ou presque. J'ai beaucoup aimé l'histoire de Marianne avec Willoughby, avec ses sentiments réels, et puis les secrets, les non-dits, et les convenances qui empêchent de se dévoiler. Les moeurs et pensées de ce siècle sont très bien retranscrite à travers les dialogues, mais c'est toujours ce qu'il me manque chez Austen : des descriptions des lieux, des gens; une atmosphère plus saisissable.  Même si ils transparaissent dans les pensées des personnages, les lieux manquent de consistance à mon goût. Mais c'est le style Austen, et je m'y plie et m'y plais malgré tout ! J'ai lu ce pavé très vite, je n'en revenais pas moi-même. Le style de la grande dame demande un peu de concentration mais une fois qu'on est dedans, ça roule tout seul ! 

Une petite comparaison avec le si célèbre Pride and Prejudice ?
Certes il n'y a pas dans ce tome le même humour ravageur que dans Orgueil et Préjugés; certes Elinor n'est pas Elizabeth Bennet. Mais les secrets et les rebondissements sont plus nombreux et nous tiennent en éveil.  Une très bonne lecture donc ! 




Au fond de l'eau, Paula Hawkins

Dans un tout autre registre, j'ai eu l'occasion de découvrir le nouveau thriller de Paula Hawkins. Je n'ai pas de souvenir précis de La fille du train, juste que j'avais plutôt aimé mais avais été déçue par rapport aux éloges que j'entendais à son propos. Cette fois j'ai été voir quelques critiques mais elles étaient peu nombreuses et hétérogènes : tout ou rien. Je me suis donc lancée, sans trop d'a priori. Et j'ai tout de suite été happée par ma lecture. Certes il y a beaucoup de personnages, ce qui peut sérieusement nous embrouiller au début. Mais on s'y fait, et l'intrigue se révèle plutôt complexe : des femmes se sont donné la mort dans la rivière, en sautant de la falaise, et ce depuis des années. La dernière en date est Nel Abbott, une femme qui s'était justement lancée dans l'écriture d'un récit basé sur ces diverses morts étranges. Mais en écrivant Le Bassin aux Noyées, elle s'attire des ennuis et finit elle aussi par trouver la mort...Suite à cela, sa soeur Jules vient prendre en charge sa nièce Lena, bouleversée quelques semaines plus tôt par la mort de sa meilleure amie dans les mêmes conditions obscures. 
Vous l'aurez compris, ce livre exploite la métaphore de l'eau meurtrière d'un bout à l'autre, dans une ambiance un peu étrange. Le petit village devient la proie de nombreuses superstitions, et la rivière lieu d'angoisses et d'attirance. En alternant les points de vue de nombreux personnages, Jules, Léna mais aussi Erin l'enquêtrice et son chef, ou encore Patrick le père du policier, l'auteur nous permet d'avoir accès à ne nombreuses pièces du puzzle. Mais il reste flou malgré tout, comme si on le regardait au fond de l'eau.
La fin m'a un peu déçue mais le reste du roman est intriguant, il nous tient en haleine d'un bout à l'autre. J'ai donc passé de très bons moments de lecture, sans crier toutefois au chef-d'oeuvre. 

L'Amie Prodigieuse 3 : Celle qui fuit et celle qui reste, Elena Ferrante

Acheté le jour de sa sortie (pour le symbole !), ce roman attendais dans ma PAL de sûreté, sous mes yeux, depuis trois semaines au plus avant que je ne l'entame. J'avais hâte et en même temps un peu peur... Comme c'est une suite, qui plus est d'une saga qui fait beaucoup parler, on a fatalement des attentes... Je me suis finalement lancée, et heureusement qu'il y a le résumé qui permet de resituer chaque famille au début parce que sinon... Comme j'oublie à chaque fois la fin des romans que je lis (ça me permettrait de les relire, ce que pourtant je ne fais quasiment jamais !) j'avais complètement occulté les fiançailles de Lenu, son livre et surtout sa rencontre avec Nino dans la librairie. Finalement c'est vite revenu (merci aussi à Emma pour le coup de pouce !), et je me suis immédiatement replongée dans l'histoire d'Elena. Comme dans les autres tomes, j'ai préféré suivre la vie d'Elena que celle de Lina. Elena est écrivain, sensible, un peu naïve, et je m'identifie facilement à elle. Lina, elle, est protéiforme, un peu diabolique et surtout insaisissable (c'est d'ailleurs ce qui fascine et repousse à la fois la narratrice). En plus dans ce tome la politique a une grande place, et ce n'est clairement pas ce que j'aime. Grâce au style fluide de l'auteur et très narratif, les histoires de révoltes ouvrières et estudiantines sont bien passées, mais j'ai parfois craint de devoir sauter des pages. ça n'a pas été le cas car les récits se mêlent, qu'ils soient en lien avec la politique ou la simple vie quotidienne. 
Dans ce troisième tome la vie d'Elena change radicalement puisqu'elle se marie, devient maman deux fois et perd l'inspiration. Ce n'est pas facile pour elle, elle est un peu aigrie, mais sans trop vous spoiler, la fin du livre réserve des surprises !
J'ai aussi lu ce roman rapidement et l'ai bien apprécié, même si j'ai préféré le tome 2 avec les longs passages à la plage d'Ischia Dans ce tome 3 on ne voit pas le soleil...


Une vie, Maupassant

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu de classiques ! Or ce roman avait été un de mes préférés durant l'adolescence. Je me suis donc empressée de l'acheter (la version de ma maman étant chez mes parents), et j'ai beaucoup aimé cette lecture.
J'ai été surprise par la dimension pathétique du personnage de Jeanne, qui ne connait rien de la vie et la découvre à ses dépends. Je n'avais pas perçu qu'elle était à ce point irréaliste. Elle qui rêvait son existence, se met à la subir une fois mariée. Jeanne est une sorte d'Emma Bovary pétrie d'illusions brisées. C'est dur, on a peine pour elle mais en même temps, qu'est-ce qu'elle a pu être naïve !
La plume de Maupassant a aussi été intéressante à redécouvrir dans ce roman, un des seuls qu'il ait écrit, laissant la part belles aux nouvelles. La nature et les astres sont personnifiés et deviennent des forces qui scandent l'avènement des épisodes importants de la vie de Jeanne, les paysages sont décrits avec poésie, et les personnages sont parfois proches de la caricature. Cela m'a fait plaisir de lire un roman en pouvant en analyser quelques extraits, juste en passant.
En bref, je suis très contente d'avoir relu ce roman et suis à la recherche d'une autre lecture classique, pour plus tard. 


Temps Glaciaires, Fred Vargas

En fouinant dans ma grande PAL à la recherche d'une lecture qui puisse succéder à la précédente, dense et passionnante, je suis tombée sur ce roman que j'avais oublié avoir acheté. Et je crois que c'est ce qui m'a sauvée d'une panne de lecture qui risquait de pointer le bout de son nez. 
J'ai pris un grand plaisir à retrouver le style de Fred Vargas que j'avais quasiment découvert il y a peu (j'ai lu un ou deux de ses romans étant ado, mais ils ne m'ont pas marquée), avec Quand sort la recluse, que j'ai vraiment beaucoup apprécié (lien de l'article ici). J'ai été moins emballée par ce tome, sorti l'année d'avant, mais j'ai passé d'agréables moments de lecture malgré tout. 
Tout commence avec deux suicides, qui nous emmènent ensuite sur une minuscule île d'Islande où une dizaine de personnes se sont retrouvées prisonnières de la brume sur la banquise, et enfin dans une reconstitution de l'Assemblée Nationale à l'époque de Robespierre. Tout un programme ! Les récits sur l'Islande m'ont bien plu; ceux sur les reconstitutions historiques aussi. On en apprend finalement beaucoup sur Robespierre et la Terreur. Adamsberg est également au top de sa forme, avec ses idées qui émergent tels des têtards dans un bassin et ses folies. Elles m'ont sans doute moins marquée que dans ma lecture précédente. En revanche, les autres membres de la brigade sont davantage mis en valeur dans cet opus, notamment Danglard. On sent bien d'ailleurs que ses relations avec le commissaire se délitent doucement...

Un bon roman, bien mené, bien écrit, avec toute la poésie et la folie de Vargas... mais pas mon préféré, c'est sûr ! Je compte bien continuer dans ma lancée et en lire d'autres de temps en temps, surtout qu'on m'a prêté toute la collection :). 

Ces liens qui nous séparent, Ann Brashares, auteur de Cinq filles et un jean

Bon et bien, petite déception avec ce roman au synopsis pourtant prometteur : une jeune fille et un garçon qui se connaissent sans s'être jamais vus. Une maison de vacances. Des secrets de famille. L'auteur de romans célèbres et bien appréciés. Et pourtant, on reste sur notre faim. 
Sasha et Ray dorment dans la même chambre, le même lit, utilisent la même salle de bain et les mêmes placards depuis des années et pourtant... ils ne se sont jamais vus. En fait chacun est l'enfant du couple recomposé par l'un des membres du couple originel, Robert et Lila. Situation épineuse, puisqu'aucun des deux n'a accepté de céder la maison des vacances. Les familles s'y croisent donc à tour de rôle sans jamais cohabiter. Pourquoi faire simple ? 
Toute l'intrigue tourne autour des relations complexes entre les membres de cette famille et les regrets de Sasha et Ray de ne pas se connaître. Ils finissent par communiquer un peu entre eux, mais c'est léger; et malgré ça, ils sont amoureux l'un de l'autre... Juste par ce qu'ils ont pu découvrir l'un sur l'autre suite à leurs passages respectifs dans la maison. Un peu étrange... et glauque puisque Ray insiste tout le temps sur l'odeur des draps et j'en passe. Bref, l'intrigue n'a pas été creusée dans un sens qui m'a fait palpiter...
On a envie de savoir ce qu'il va leur arriver donc on continue à lire, mais c'est clairement décevant de la part d'une auteur de romances adolescentes aussi expérimentée. Vous l'avez compris, ça n'est pas une mauvaise lecture mais si vous deviez choisir avec un autre roman de l'auteur, passez votre chemin !

jeudi 8 février 2018

Misery, un coup de coeur inattendu !

Misery, Stephen King

Je ne peux que dédier un article complet à ce livre qui a été une immense découverte pour moi, et presque plus qu'un coup de coeur. Pour la petite histoire : il m'intriguait depuis longtemps car je l'avais acheté il y a quelques années dans la collection Harrap's (vous savez, où certains mots sont traduits). Je ne l'avais finalement pas lu car je trouvais le style assez complexe (ce qui est assez vrai). Mais l'histoire de cet écrivain tenu captif par une fan obsessionnelle et carrément folle m'avait toujours interpellée... J'ai donc fini par l'acheter en Français, et par le sortir de ma PAL. Et j'ai eu bien raison ! 


Attention, ce qui suit continent des spoils ! Ne lisez que ce qui est en gras ou en couleur pour les éviter :). 

J'ai trouvé que le début était un peu lent. Mais c'est le temps qu'il faut à Paul Sheldon pour sortir de la torpeur assommante dans laquelle l'ont enfoui les médicaments d'Annie. Annie, la déesse sans forme, de haute stature et forcément effrayante. En vrai, une femme solitaire, adepte de suspense et de sucreries; et dans une autre vie, le Dragon femelle, infirmière auteur de multiples meurtres... Mais ça, on ne le découvre que plus tard...
Une fois qu'il commence à se remettre des fractures multiples de ses jambes, occasionnées par l'accident de voiture duquel Annie l'a "sauvé", Paul doit passer aux choses sérieuses : écrire à Annie un exemplaire unique et inédit des aventures de Misery, l'enquêtrice vedette des best-seller qui sont loin de faire sa fierté, mais font malgré lui sa renommée. Le hic : Misery est morte dans le dernier tome, "Misery's Child". Paul en avait assez de cette pimbêche assez creuse, et a fini par la tuer. Soulagement. Et voilà qu'une folle revient lui exiger la suite, en le tenant captif dans une chambre de sa maison loin du monde. Il va falloir qu'il ressuscite Misery... 
Et Annie n'est pas une lectrice sans exigences : assez simplette en apparence, elle se révèle friande de suspense mais aussi de vraisemblance et de cohérence. Paul s'y reprend  à deux fois pour écrire le premier chapitre de ce qui deviendra "La retour de Misery".
J'ai adoré que l'auteur nous transcrive ces deux premiers chapitres, le second étant carrément horrifiant. On y retrouve la patte de King que je connais encore mal : le frisson. Imaginez une cimetière, des bruits étranges,... J'en avais froid dans le dos. Et c'est là que je me suis dit : il faut que je découvre l'univers de cet auteur, quitte à flipper toute seule dans mon lit ^^. 

Bref, continuons. En parlant d'horreur, celle-ci est allée crescendo sans que je m'y sois attendue : au fil des chapitres, l'envie d'écrire de Paul revient et la folie d'Annie s'accentue. Mieux vaut ne pas la contrarier, sur aucun point que ce soit. Alors quand Paul essaie de s'enfuir, la punition est terrible... Elle lui coupe carrément le pied... Jusque là je crois que je n'avais pas réalisé à quel point Annie était folle; j'avais le sentiment de lire un roman sur l'écriture sous la contrainte, et la pire des tortures d'Annie était de priver l'auteur d'anti-douleur( déjà affreux en soit). Mais avec cet acte, je me suis dit : clairement, je devrais avoir frissonné depuis le début du roman, car cette femme est un vrai monstre... Mais le pire est à venir ! Non seulement elle va lui couper un pied, mais aussi un pouce. L'escalade de la violence et du sang s'accélère dans le dernier quart du livre, pour notre plus grand plaisir (et oui, je me suis découvert un plaisir coupable et avide de découvrir la suite des aventures de Paul...). 

J'ai lu ce livre de 500 pages extrêmement rapidement. En trois jours environ il était lu. Je n'avais pas connu ce sentiment depuis longtemps : celui de ne pas avoir envie de fermer le livre, qui me maintenait éveillée malgré la fatigue. J'ai donc enfin un roman à citer dans les TAG où la question est : le dernier livre qui t'a fait passer une nuit blanche. Bon, clairement, avant 11h30 je dormais, mais quand même, il m'a vraiment maintenue en éveil !

En résumé : un livre passionnant, plein de suspense et de rebondissements. Un bon mélange avec des références au livre que Paul Sheldon écrit, au travail de l'écrivain, et le tout dans une atmosphère angoissante : celle de la séquestration par cette folle d'Annie. Je ne m'aventurerais pas à évoquer la psychologie des personnages, j'aurais peur de dire n'importe quoi. Mais il m'a quand même semblé que Paul acceptait d'une certaine manière sa situation : il n'a pas tellement essayé de se rebeller au début, n'est pas trop tombé dans la déprim' comme on aurait pu s'y attendre. Je pense que c'est lié à son statut d'écrivain et à son imagination fertile. Un père de famille ordinaire n'aurait sans doute pas réagi de la même façon. Et puis le propos n'était pas l'enfermement, comme on en fait beaucoup de livres ces derniers temps. Le propos était finalement l'écriture, les romans et la part de folie qui leur est liée.  

jeudi 1 février 2018

La fourmi rouge et mes dernières lectures

Bonjour bonjour !
J'ai pas mal de livres en retard dont je voudrais vous parler...
Je vais commencer par mon coup de coeur de ces deux dernières semaines, en allant ensuite decrescendo. Globalement j'ai fait des lectures sympathiques mais il y a eu une déception...



La Fourmi Rouge, Emilie Chazerand 

Vania Strudel a quinze ans, elle vit avec son père dans un petit immeuble sans prétention, va entrer en Seconde sans prétentions non plus, et a un sacré sens de l'humour. Heureusement quand on a un prénom pareil, une paupière tombante, une vie aussi peu palpitante et un si piètre estime de soi...
Mais un beau matin, peu de temps après la rentrée au lycée, Vania reçoit un étrange mail qui la secoue : non, elle n'est pas obligée de rester une fourmi noire perdu dans la masse des autres fourmis noires. Si elle le veut, elle peut devenir rouge. 
Qu'est-ce que tout cela veut dire ?
Bon, vendu comme ça, je vous l'accorde, ça ne donne pas super envie. J'ai eu du mal d'ailleurs à essayer de vous rendre le résumé attractif. Mais juste, lisez. Le style est inimitable, prenant, plein d'humour, de références à l'actualité et d'auto-dérision. J'ai adoré ! Je l'ai lu très rapidement, sans me lasser. L'histoire a des rebondissements sympa, mais c'est surtout la manière de les raconter qui m'a conquise. 
Je voulais vous faire partager un extrait mais ne savais lequel choisir, c'est dire. En tout cas je me suis franchement marrée plusieurs fois en lisant ce livre ! Un coup de coeur donc, que je conseiller vivement  à tous, ado à partir de 14 ans et adultes. 

Le Grand Saut, Florence Hinckel

Encore un roman de littérature de jeunesse. Je l'ai tout juste terminé hier soir alors que je l'avais commencé la veille. Clairement j'ai apprécié cette lecture; elle m'a même permis de sortir d'une panne imminente causée par le dernier livre de cet article... bref, j'en reparlerai. 
Iris, Becky, Paul, Sam et Alex sont amis depuis la 6ème. Ils vivent tranquillement à la Ciotat, et évoluent comme tout ado qui se respecte. Le roman, qui est en fait un premier tome, met l'accent sur les trois premiers mois de l'année de Terminale des jeunes gens. Rien que de bien banal au début; mais on se surprend à s'attacher aux personnages : Paul le beau mec paumé et coureur, Iris la littéraire philosophe empathique, Becky la youtubeuse beauté, etc. Chaque chapitre est un compte à rebours vers LA fête de l'année : Halloween chez la plus riche famille de la ville. Tous veulent y aller et ne pensent qu'à ça (peut-être un peu au bac aussi). Mais les choses ne vont pas forcément tourner comme on s'y attend...
Il y a finalement des sujets plutôt profonds qui sont traités dans ce roman en apparence très classique sur la vie quotidienne d'une bande d'ados. J'ai bien envie de découvrir le tome suivant. C'est le roman de Florence Hinckel que j'ai le plus apprécié pour le moment, et qui ne traite pas d'un sujet d'anticipation (elle n'a pas écrit que cela, mais je ne connais que quelques romans d'elle, comme Théa pour l'éternité ou #Bleue que j'avais bien aimé). Je le recommande ! 

Famille parfaite, Lisa Gardner

Dans une toute autre catégorie, le thriller. J'ai beaucoup aimé les deux premiers tiers de ce roman sorti il y a peu au Livre de Poche et qui m'a tout de suite attirée. J'ai aimé le pitch : une famille en apparence unie, riche et heureuse se fait enlever.  La narration m'a également plu : on entre dans le roman par le point de vue de Libby, l'épouse de Justin Denbe, grand patron d'une entreprise de bâtiment. On comprend très vite que quelque chose ne va pas : son mari la trompe, et elle se drogue aux antalgiques. Joli tableau pour un couple parfait ! Quand ils rentrent de leur sortie au restaurant, ils sont surpris de trouver la porte de leur maison ouverte... et de se prendre des décharges de Taser. Leur fille Ashlyn, âgée de 15 ans, sera elle aussi victime de ces trois tortionnaires ayant fait irruption dans leur vie. Ils sont emmenés dans une prison ultra-moderne mais inoccupée, qui a - ironie du sort ?- été construite par la société de Justin... Le huis-clos devient angoissant et passionnant...
En contre-point on a le point de vue de Tessa Leoni, une enquêtrice au sombre passif (sans doute une héroïne de l'auteur). Devenue détective privée, elle n'a pas froid aux yeux et enquête minutieusement sur les douteuses histoires d'argent et de moeurs de la société. D'ailleurs certains passages étaient un peu long à ce niveau là...
En résumé j'ai été happée par ma lecture jusqu'aux trois quarts du roman. J'avais envie d'en savoir plus sur Libby, Justin et Ashlyn. Les passages dédiés à 'enquête en elle-même étaient moins passionnants. La fin m'a semblée un peu poussive, décevante même, mais j'ai passé de bons moments de lecture avec les 600 pages de ce thriller. 

Tiger House, Liza Klaussmann

J'ai ouvert ce roman par hasard, sur les conseils de maman. Et je n'ai pas été déçue. On nous raconte l'histoire d'une famille sur une vingtaine d'années : Nick et Helena sont cousines et passent leurs vacances à Tiger House, une villa radieuse aux Etats-Unis. Mais après 1945, les années passent, elles se marient, ont des enfants, et les choses se gâtent. Dans les années 60, un sombre meurtre vient noircir le tableau de leurs apparentes idylles. Loin du rêve américain qu'elles avaient imaginé, leurs vies tournent rapidement aux règlements de compte, méfiance, mensonge et apparences. 
Les points de vue alternent et les époques avec, ce qui fait qu'il ne faut pas se perdre. Mais j'ai aimé l'atmosphère un peu désuette d'après-guerre, la duplicité des personnages, les nons-dits qui nous font nous poser des questions. Rien à voir avec le récit d'une agréable villégiature comme on pourrait le penser au premier abord. C'est psychologique, prenant, un peu dérangeant. J'ai passé de bons moments de lecture et recommande ! 



New-York Odyssée, kristopher Janzman

Les avis dithyrambiques, le résumé et la beauté de la couverture ont eu raison de moi, et j'ai eu envie de me plonger dans cet univers soit-disant à la Friends. On découvre en effet la vie de bohème de cinq amis qui se connaissent depuis l'adolescence et qui ont décidé de vivre à New York. Les fêtes, l'art, les plaisirs hédonistes à portée de main... tout y passe et tout leur plait. Mais la maladie d'Irène vient noircir ce tableau d'une jeunesse à la fois dorée et paumée dans la grande ville.
Alors, comment dire... j'ai aimé le premier tiers de ce roman. Le style m'a fait un peu penser aux monologues intérieurs de Ulysses de Joyce (mais juste un peu, on est d'accord !). On suit différents personnages, qui ont chacun des aspirations diverses : l'un écrit (dont une espèce d'Odyssée scatologiques dont heureusement on ne nous donne pas à lire de passages), un autre veut demander sa copine en mariage, un autre cherche à s'incruster dans le groupe et tombe amoureux d'Irène, à qui on découvre un cancer. William et Irène sont les personnages qui m'ont touchée : j'ai apprécié le récit de leur rencontre, leur réveillon improvisé, leur simplicité. Les passages qui concernant l'écrivain m'ont clairement soûlée; ceux sur la maladie d'Irène ont fini par devenir trop longs et précis. On la suit dans son traitement, son refus de se soigner parfois, la peur de ses amis... Bref, c'est devenu long, pesant, trop détaillé et trop inégal. Je peux comprendre l'engouement que ce roman a suscité car ces alternances de style changent un peu de ce qu'on a l'habitude de lire. Mais j'ai n'ai pas réussi à dépasser la moitié. Même si j'ai toujours envie de savoir ce qu'il advient d'Irène, lire en diagonales pour choper les passages qui m'intéressent me fatigue. Alors j'ai laissé tomber.

Et vous, l'avez-vous lu ?

Ma lecture en cours 


Depuis le temps qu'il traîne dans ma PAL : je me suis enfin lancée dans Le Bouc-Emissaire de Daphné du Maurier. Seulement mon deuxième romand de l'auteur après Rebecca que j'avais adoré. Je vous en donnerai des nouvelles, j'espère que je vais aimer ! Mais j'ai déjà pas mal accroché au premier chapitre et à l'écriture, donc c'est plutôt un bon présage :). 

Paris est tout petit, Maïté Bernard

Paris est tout petit, Maïté Bernard
Editions Syros
384 pages
17,95 euros
Parution le 1er février 2018

Inès veut entrer à Sciences-Pô. Elle vit en banlieue, est musulmane et, l'année de son bac, trouve un job de femme de ménage chez les Brissac, une famille très aisée qui vit dans le 7ème arrondissement de Paris. A la fin de son premier jour de travail, le fils aîné de la famille, Gabin, la raccompagne et ils s'embrassent dans l'ascenseur. "Paris est tout petit pour tous ceux qui, comme nous, s'aiment d'un aussi grand amour". Inès et Gabin font de cette phrase leur credo. Et puis le soir de l'attentat du Bataclan, le pire se produit. Dès lors, leur histoire prend d'autres couleurs, celles de l'après. 

Un coup de coeur pour ce roman d'amour peu commun. J'ai adoré les personnages, l'intrigue,et la profondeur des réflexions sous-jacentes. Inès et Gabin vivent une histoire hors du commun, d'une part en raison de leurs différences culturelles et sociales, et d'autre part en raison du deuil qui les frappe. La manière dont l'autrice a joint les deux sujets est remarquable et très fluide. La réflexion sur l'intégration, les attentats, le deuil et ses étapes est extrêmement bien amenée, sans dogmatisme. On a toujours envie de découvrir ce qu'il va advenir des personnages, et personnellement j'ai été à chaque fois surprise des choix de l'auteur par rapport à ce que j'avais pu imaginer. Le seul petit bémol que je soulèverai est le fait que, pour avoir voulu traiter autant de thème en une seule fois, l'autrice a pu moins travailler certaines scènes importantes, dont celle de la déclaration d'amour, qui sonne un peu faux par rapport à l'harmonie du reste. M'enfin, ce n'est qu'un petit bémol au regard du plaisir qu'on a à découvrir cette histoire à travers les rues de Paris. En effet, un autre atout de ce livre est la mise en valeur de la capitale, qui devient un personnage presque à elle seule. De nombreuses références géographiques et culturelles enrichissent ce roman déjà palpitant. Et la passion de Gabin pour le cinéma nous donne envie de découvrir ou redécouvrir de nombreux films. Bref, un roman complet, comme on en voit assez peu en littérature jeunesse. Je le conseille donc plus que fortement, et j'espère qu'il aura le succès qu'il mérite. Mieux que "Nos étoiles contraires", voilà l'histoire d'amour de l'année !

Encore une fois MERCI aux Editions Syros pour cette magnifique découverte !!