mercredi 25 février 2015

Addict à la Shopaholic

J'ai terminé dimanche le tome 2 de la série de l'Accro du Shopping. J'ai encore une fois beaucoup aimé. Comme on me l'a offert en anglais, je pensais au début en lire quelques pages, puis prendre un autre roman et y revenir plus tard, de temps en temps, histoire de continuer à m'entretenir un peu dans la langue de Shakespeare. Mais finalement, je suis arrivée à la cinquantième page sans m'en rendre compte, et j'ai eu une furieuse envie de continuer. Je voulais savoir ce qu'il allait advenir des héros, Becky, Luke et Suze. En plus je me suis faite à la langue, qui n'est pas trop complexe en dépit d'un vocabulaire vestimentaire assez précis (on côtoie quand même une accro du shopping!). L'épaisseur des pages dans ma main gauche allant en augmentant à une vitesse assez surprenante, je me suis vue finir le roman en quelques jours, et plusieurs heures de franche marrade. J'ai vraiment éclaté de rire à certains moments, ce qui arrive très très rarement ! (Je suis du genre lectrice un peu perméable...). Becky a le dont de se mettre dans des situations plus dingues les unes que les autres, et à New-York c'est encore pire ! Le passage où j'ai le plus ri je crois est celui où sa belle-mère lui offre une épilation intégrale... (je vous laisse imaginer :p). 

Je ne vais pas m'aventurer à résumer l'histoire, car si la trame principale est fort simple (Becky se rend à New-York avec Luke), le reste est constitué d'une foule de petites aventures plus folles les unes que les autres. Sophia Kinsella fait se succéder des tas de petits scnénario où Becky s'illustre dans toute la splendeur de ses contradictions, pour notre plus grand plaisir. Je crois que c'est là que réside le charme de notre Accro du Shopping : ce mélange de naïveté et de sagacité (certes pas dans tous les domaines !). Elle peut être à la fois ingénieuse, gaffeuse, dégourdie, astucieuse, un peu godiche, et surtout très sensible et empathique. Ce mélange détonnant permet d'avoir une héroïne légère et humaine, à laquelle tout le monde peut s'identifier. Même si ses principales caractéristiques sont celles d'une fille assez superficielle à tendance irréfléchie, il me semble qu'elle possède suffisamment de nuances pour toucher un large public. Sa spontanéité est touchante, rafraîchissante, et me donne envie, à moi aussi, d'oser. 
La vie de Becky n'est finalement pas si rose et pas si simple, et elle se sort des coups durs avec toute la spontanéité et la fraîcheur dont elle est capable. Elle parvient à faire ce que je rêverai de faire aussi bien : relativiser (beaucoup), oser (surtout), et profiter de la vie. 
Un très bon moment de lecture, encore une fois très très loin des classiques et de la grande littérature, mais punaise, qu'est-ce que ça fait du bien ! Pour moi, c'est de l'excellente série télé sur papier, qu'on peut emporter partout. 

Petit bonheur du jour : je me sens un peu Becky aujourd'hui. Je viens de recevoir mon colis Amazone (que je n'attendais pas avant demain, et encore...), qui contient mes achats de dimanche soir. Triste d'avoir fini si vite ce roman en anglais, j'ai eu envie d'en lire d'autres, tout en me faisant plaisir. J'allie ainsi l'utile (l'anglais) à l'agréable (la chick-litt et autres) (ou comment me rassurer sur le fait que je me mets à franchement adorer ce genre de lectures, alors qu'avant je ne jurais que par Proust et Balzac... Allez comprendre !)  J'ai donc commandé l'intégralité de la série des Divergent (le tome 1 n'étant pas en stock, et le package complet pas trop onéreux) et aussi FanGril de Rainbow Rowell, dont j'avais entendu parler chez Et-en-plus-elle-lit. Autant vous dire que... j'ai hâte !!

samedi 21 février 2015

Une fille au chocolat... de la mafia !

La Mafia du Chocolat, Gabrielle Zevin

Voilà un roman pour ado que j'ai vraiment beaucoup aimé et qui m'a agréablement surprise. Une de mes élèves me l'a conseillé, et au premier abord, c'est cette histoire de chocolat interdit qui m'a interpellée. Finalement il en est en effet question, mais l'intrigue est bien plus complexe qu'une histoire de société distopique étrange et despotique. 
Ce roman raconte les aventures d'Anya, la fille du défunt parrain d'un lobby de la mafia. Elle élève seule son frère aîné Léo et sa petite soeur. Les deux parents étant morts, c'est leur grand-mère grabataire qui est leur responsable légale. La vie d'Anya est donc bien différente de celle des autres filles du lycée. Toutefois peut-être pas tant que cela, puisque ses préoccupations (en plus des menaces qui planent autour de sa famille et les responsabilités qui pèsent sur ses épaules) tournent surtout autour de l'amour. L'histoire commence d'ailleurs avec sa relation avec le caïd du lycée, qu'elle abandonne pour trouver finalement en Win, un nouveau un peu étrange, un partenaire parfait. 

L'histoire mêle donc astucieusement romances adolescentes (sans entrer dans les détails, et donc en dépassant toute mièvrerie), distopie plutôt palpitante, guerres de clans intestines, épreuves délicates (décès, détention, maladie, punitions,...) et amitiés à toute épreuve. 
Comme souvent le point de vue adopté est celui de l'héroïne, ce qui permet de doser ce savant mélange. Anya est d'ailleurs une jeune fille pleine de cran, pas forcément surhumaine et c'est ce qui la rend attachante. Et surtout qui est aux prises avec les désirs de son âge. Les autres personnages sont également touchants, et l'ensemble est très crédible. 

Un roman (une dystopie d'ailleurs) d'adolescence et d'apprentissage qui gagne à être connu (j'ai d'ailleurs été surprise de ne pas trouver davantage de critiques à son propos sur les blogs littéraires...). Il existe d'ailleurs une suite, que je vais essayer de me procurer le plus vite possible. Il me tarde de retrouver les personnages (en particulier le frère mentalement retardé de l'héroïne (Léo) et l'héroïne elle-même (ainsi que Win), ce qui est plutôt bon signe pour un roman ! 

dimanche 15 février 2015

Fifty shades of....

Cinquante nuances de navet crémeux

Fifty shades de quoi, on se demande... De tout ce qu'on veut en fait : de pub, de promo, de beau goss, de fille naïve, de pratiques sexuelles, de morale, ... Bref, il y a de tout dans le fameux film, que j'avoue avoir vu, avec un certain plaisir... et beaucoup de déceptions. Mais tout le monde s'y attendait (et pourtant tout le monde, comme moi, y a été !)

Avant d'en venir aux onces de plaisir (on est loin des sois-disant orgasmes quasi systématiques de l'héroïne, dont on ne voit (n'entend) rien dans la film d'ailleurs...), attardons nous un peu sur les nuances de la déception.
Déjà, Christian Grey. Enfin l'acteur qui l'incarne. Jamie Donan. Jamie c'est pas un peu un nom de fille ? Rien de bien virile selon moi. M'enfin, ça je n'y avais pas prêté attention avant de voir le film, je ne suis donc pas arrivée avec trop d'a priori. Enfin si, soyons honnête, en regardant la bande-annonce, je m'étais déjà fait la réflexion suivante : OMG c'est lui qui joue Christian ????????
Bref, je n'étais pas dans de super bonnes dispositions pour accueillir le fameux Jamie (dont je ne connaissais pas le patronyme, je le répète). Au tout début, quand il s'habille, ça va (il est quand même hyper bien fait de sa personne), quand il court avec sa capuche, ça va (on le voit pas et il est sportif), mais quand il rencontre Anastasia Steel, notre héroïne so naïve, là ça ne va plus du tout. Où est le Christian Grey froid comme le métal, glaçant comme l'acier et coupant comme le fer ? C'est un espèce de bisounours sexy qui accueille la jeune prude, avec une sorte de mèche à la Tintin bruchinguée et un sourire poupin. Pas du tout badass, pas du tout bandant (si j'ose dire). Il arrête pas de lui sourire en plus, on voit direct qu'il tombe amoureux, et c'est trop niais. 
La suite n'est pas pire ceci étant, et heureusement. Il devient même de plus en plus sexy tout au long du film. Non pas que l'allure "jeune premier" disparaisse, mais quand il est en blouson de cuir, de profil, dans sa voiture ... Bon ça fait beaucoup de conditions... quand il est nu aussi... Bon ça fait vraiment beaucoup de conditions fort spécifiques... Disons donc, honnêtement, que je n'ai pas été convaincue par l'acteur. J'aurais plutôt imaginé un Daneil Creg (Creg, Grey, ça passe en plus !) ou un Thor... Mais ils sont blonds les pauvres, recalés direct !

Continuons dans cette lancée. Certes le roman de E.L James a été écrit par une frustrée de Twilight, qui trouvait qu'il n'y avait pas assez de sexe dans cette romance vampiro-adulescente. Pour le côté Twilight, on n'est vraiment pas déçus. Certaines scènes (par exemple celle dans la nature, près du pont) sont de vrais copier-coller ( pas de la meilleure qualité). Mais pour le côté sexe... et bien ce n'est pas l'extase non plus. Déjà on ne voit pas assez Christian Grey nu (alors qu'on a droit a presque toute l'anatomie de l'actrice qui incarne Ana), et les scènes SM sont vraiment trop centrées sur le fouet, le martinet et la queue de pan (??!!). Le tout dans une atmosphère très sombre, avec des musiques extrêmement lassives (reprises de rythmes actuels d'ailleurs), ce qui va bien dans l'ambiance. 
Pour avoir lu le livre, je peux dire que le film est vraiment un concentré mal dosé de la personnalité de Christian (celle d'Ana était ô combien plus simple à diluer... enfin à concentrer...). Il se montre une fois ou deux maniaque du contrôle, il lui intime de manger une seule fois (alors que dans le livre on a l'impression qu'elle prend 10 kilos!), et surtout... il sourit trop !! Même si c'est toujours difficile de condenser 600 pages en deux heures, ils auraient insister sur Christian. C'est quand même un film de nénettes !

Venons-en à Ana : j'étais un peu déçue de l'actrice en visionnant la bande-annonce, mais finalement, elle est bien dans le rôle. A part le fameux mordillement de lèvre fort peu naturel, elle a tout pour plaire. Mal coiffée, naïve, mal attifée (même après le relooking de Christian, et OMG ces chaussures-babouches moches !!! et la robe blanche bizarre du début ("Taylor a des goûts très sûrs", OMG ...) et toujours aussi vierge... et femme-objet !!! Parce que certes leur romance fait passer la pilule, mais elle accepte quand même de devenir le jouet sexuel et pire encore, l'objet de perversion de Christian (les images choquent davantage que les mots, j'avais moins ressenti  cette aliénation stupide et choquante à la lecture du livre). Dans le film en revanche, la romance entre les deux personnages, et le charme envoûtant de Christian Grey ( pas de l'acteur, mais de l'homme), font vraiment leur effet. On grimpe au 7ème ciel avec Ana quand il l'emmène en hélico et en planneur, on planne aussi quand il lui joue du piano et autres trucs éminemment romantiques (mais qui n'arrive jamais, sauf au cinéma, alors on est servies!). C'est d'ailleurs les seuls moments où Ana grimpe au 7ème ciel, mais j'en ai déjà parlé. On a vraiment un dosage assez peu subtil entre la romance bourrée de clichés mais qui fait son effet (voilà le peu de plaisir que j'ai eu, en plus de mater un quart de seconde les fesses de l'acteur et une minute à peine son buste parfait...), et le sado-masochisme poussé à l'extrême (force claques et fouettages). 

En résumé, je suis contente de l'avoir vu, j'ai quand même pu fantasmer un peu sur Christian... mais quand même, quand on y pense, c'est hyper honteux d'utiliser une romance pour faire la promo des pratiques SM et de l'aliénation féminine au charme masculin (même s'il l'emmène au resto en hélico...!). 


samedi 14 février 2015

Miss la Gaffe se la ramène, encore !

Je viens de terminer avec un grand plaisir mais aussi avec un peu de peine le dernier tome (enfin le 2ème, mais je l'ai lu en dernier) de la série des Miss La Gaffe, de Meg Cabot. 
J'ai trouvé que c'était le meilleur des trois. 
L'histoire est bien menée, les flash back légers et bien agencés dans la trame principale, les événements sont sympa et pas pesants, bref, une construction romanesque très réussie selon moi !
Pour le reste, je tiens à exprimer quelques bémols. Mais avant ça, un petit toppo pour vous raconter :).
Dans ce deuxième tome de la série, Lizzie s'installe à New-York avec son chéri français, Luke. En plus d'être prince, il loge dans un superbe appartement sur la 5ème Avenue, et Lizzie se réveille chaque matin avec un original de Rembrandt au-dessus de la tête. Voilà un peu le décor dans lequel a réussi à se planter notre gaffeuse professionnelle- qui, dans ce tome, réussit à se contrôler plus souvent qu'à son tour ! On se dit donc au début, et elle aussi, qu'elle a trouvé le parfait amour et la vie idéale. Mais c'est bon en vacances, cette vie idéale. Quand la réalité débarque, sous la forme d'un compte en banque à sec et d'un ennui profond, pas d'autre choix qu'aviser. Si Lizzie choisit, à ses risques et périls, de s'installer dans l'appartement de Luke, il lui faut trouver un boulot. Chaz, le petit ami de Sheri, lui en dégotte un de standardiste au bureau d'avocats de son père; toutefois, c'est loin de passionner Lizzie (même si elle devient copine avec une mannequin sans cervelle mais à la trousse à maquillage bourrée d'échantillons gratuits!). Elle est donc ravie de parvenir à être embauchée dans une boutique de rénovation de robes de mariée. Forte de l'expérience de sauvetage de mariée in extremis l'été passé, Lizzie parvient à convaincre le patron, Monsieur Henri, un français proche de la faillite, de l'embaucher à temps partiel. 
Ces deux emplois sont à l'origine de ce qui va lui permettre de se faire un nom et une place de choix dans le monde de la mode, et même du showbizz. Mais je n'en dirai pas plus !
En tout cas, si tout va bien niveau professionnel pour la gaffeuse proche de la guérison, rien n'est moins sûr côté perso. En effet, la vie avec Luke, qui nous est peu racontée, semble bien peu idyllique. S'il est vrai qu'il est plutôt gentil et assez attentionné, l'héroïne ne semble pas totalement "in love" et ne monte pas au septième ciel : la preuve en est qu'elle ne nous raconte rien à ce propos. 
C'est ce que j'adore dans ce genre de roman : l'usage de la première personne du singulier permet d'avoir accès à toutes les pensées de l'héroïne, et pas de n'importe quelle héroïne ! Elle nous fait toujours rire ou au moins sourire avec ses digressions multiples et bigarrées sur tous les sujets, des plus futiles qui soient aux plus sérieux (enfin n'imaginez pas de digressions philosophico-théologiques!), surtout lorsqu'ils concernent ses relations amicales et amoureuses. J'ai l'impression, dans de nombreux romans de Chick-Litt, d'entendre les pensées intimes de Miss Fine dans Une Nounou d'Enfer, que je regardais toujours avec le sourire aux lèvres quand j'étais plus jeune, et c'est vraiment un plaisir !

Juste un petit mot encore sur les relations de notre héroïne : celles-ci sont devenues bien compliquées avec sa cohabitation avec Luke, et les changements de comportement de sa meilleure amie Sharie. Elle passe de plus en plus de temps au boulot, et ça inquiète Chaz, son petit ami de longue date. Comme j'avais lu le tome 3 avant tous les autres, je savais ce qu'il allait se passer, mais ne vous en dirai rien :p ! Concernant ses amours avec Luke, je vous disais que c'était louche, et bien... j'avais raison, et n'en dirai pas davantage !
Ceci m'amène tout naturellement à évoquer les petits bémols qui m'empêchent de mettre un 10/10 à ce roman (enfin si je mettais des notes aux livres, ce qui n'est pas le cas, sans doute parce que l'impression que j'ai de nombreux romans dépend du moment où je les lis, ce que je trouve très biaisé comme critère de notation...). Le premier (et peut-être bien le seul finalement...) concerne le personnage de Luke. Dans le tome 1, il semble vraiment être le garçon parfait, sympa, compréhensif, intelligent, cultivé, pas collant, raffiné, bref, le prince charmant. Mais dans le tome 2, si Lizzie profite un peu dans les faits de son statut de prince, elle ne semble pas retrouver celui qui l'a si bien consolée dans le train pour la France dans le premier volet, et nous non plus d'ailleurs. Le personnage de Luke est vide, décevant, presque ridicule. Alors soit l'auteur ne l'a pas assez travaillé, ce dont je doute, soit c'est fait exprès pour expliquer la chute du roman. Il est tellement décevant, gentil mais sans plus, coquille vide qui habite avec Lizzie sans faire grand chose, on évoque à peine ses performances amoureuses et surtout, on n'entend parler de lui en bien qu'à travers les fantasmes de mariage de Lizzie. Même Chaz, son meilleur ami, ne cesse de le critique (enfin on comprend assez rapidement pourquoi!). Bref, très déçue. Ceci étant, le personnage de Lizzie est toujours super, elle mûrit (sans l'aide de son petit ami même, ou bien à ses dépends) et ses remarques sont amusantes sans être ridicules. Shérie évolue elle aussi, mais dans l'ombre. Chaz n'apparaît pas beaucoup, mais c'est plutôt à son avantage (même si ça n'est pas dans le sens "séduction"). 

Voilà donc mon bilan sur ce roman que j'ai adoré. Chaque fois c'est un plaisir de laisser filer les pages. Pour moi, c'est comme regarder une bonne série sans prise de tête, et j'adore ça ! 
Ajoutez à cela une héroïne super sympa, une construction romanesque dynamique et bien ficelée, et les amatrices de Chick-Litt seront comblées ! Ultime minuscule bémol : ne faites pas attention aux coquilles qui font mal aux yeux, mais ne gâchent rien du texte, qui n'est pas un chef-d'oeuvre de style bien sûr. 

dimanche 8 février 2015

Persée et sa clique

Période régression, épisode... on ne compte plus !
J'en suis donc au tome 4 de Percy Jackson, lecture régressive dont je n'ai encore jamais (osé?) parler ici. Pourtant, lire ce genre de romans d'aventure fantasy, c'est plutôt sympa, et surtout pas du tout prise de tête. D'accord, ce n'est pas aussi jouissif que la chick litt (le tome 2 de Miss La Gaffe m'attend d'ailleurs, juste après cet article :p), mais il y a du bon dans les aventures de ce jeune demi-dieu, fils de Poséidon. Même s'il n'a pas les talents d'un Harry Potter, les aventures de la clique de Percy sont tout autant, si ce n'est plus, pleines de rebondissements. Certains épisodes s'enchaînent vite, trop vite peut-être, mais c'est ce qui me plait. Pas (trop) de pathos, pas (trop) de fioritures, tout avance vite (pas forcément bien, mais vite). En plus, à chaque chapitre, il y a des références plutôt subtiles et humoristiques à la mythologie grecque et romaine (je fais donc la promo de ces romans auprès des jeunes élèves de 10 ans et plus, qui deviendront alors incollables en mythologie). On a donc l'impression de s'instruire un peu, tout en lisant des aventures de folie (où tout se résout assez aisément parce que, tout de même, ils ont les dieux pour les aider). 
Plus les romans avancent, plus Percy évolue, et ses émotions avec lui. Il est de plus en plus questions de sa fidélité en amitié, mais aussi et surtout, ce qu'on attend tous, de ses amours. Il ne se passe pas grand chose dans ce tome là, mais on sent que ça avance, et qu'il mûrit. J'aime beaucoup d'ailleurs le personnage d'Annabeth, tiraillée entre sa passion pour Luck et sa granddddee amitié (...!) pour Percy. Il y a aussi Grover le satyre et Tyson le cyclope, qui mènent une quête pour retrouver Pan. Quant à Percy et Annabeth, notre futur petit couple de choc, ils arpentent les allées du Labyrinthe de Dédale, à la recherche de l'inventeur génial.
On révise ses classiques, on écoute les idées étranges d'un ado plongé dans un monde surréaliste, on rencontre Calyspo, Poséidon, Hépahïstos et d'autres encore, dont on perçoit les failles, les tristesses, les faiblesses. Même si on est dans un roman d'aventures, il y a beaucoup d'émotions et de sentiments dans ce roman, où même les dieux romains ont quelque chose d'humain. Bref, la mythologie et l'adolescence comme vous ne les avez jamais vus ! 
Je conseille donc très vivement ce roman pour les jeunes (c'est la prof qui parle) et les moins jeunes (parole de lectrice qui veut souvent se détendre). 

Concernant le tome 4, je dois dire que j'ai retrouvé les mêmes genres d'aventures que dans les autres tomes. En plus, il y a avait des références aux épisodes précédents que je n'ai pas toujours réussis à me remémorer (ai-je bien lu le tome 3?) mais il y a suffisamment d'indices pour qu'il soit possible de lire ce livre presque indépendamment des autres (plus qu'Harry Potter par exemple, enfin je postule de cela sans avoir testé, donc bon...). 

dimanche 1 février 2015

Bérénice, une tragédienne

Isabelle Stibe, Bérénice 34-44 
(Prix Simone Veil 2013, Prix des Grandes Ecoles 2013, Prix ENS Cachan 2013)

Le titre aurait pu être celui d'une nouvelle version de la pièce de Racine que l'on connaît, à la manière de Giraudoux et son Amphytrion 38. Or ce n'est pas une pièce de théâtre que nous livre Isabelle Stibe, mais une fiction plus réelle que l'Histoire. Elle nous raconte l'histoire de Bérénice, une jeune fille née de parents juifs qui ne rêve que de théâtre. On a plaisir à suivre son évolution vers sa brillante carrière de tragédienne. Mais cette carrière, comme l'indique le titre, sera aussi brève qu'elle fut brillante. Même si elle a réussi à longtemps le cacher, Bérénice est juive. Et inutile de rappeler qu'il ne fait pas bon être juif dans les années 40 ... 

L'histoire se résume à cela, mais pourtant c'est un roman que j'ai beaucoup apprécié. J'aurais pu craindre le déjà vu, les références à la Shoah étant plus que fréquentes dans nombre de romans, mais ce que propose Isabelle Stibe est passionnant sans tomber dans le cliché. La manière dont elle nous raconte le parcours de Bérénice est plutôt palpitante, de l'interdiction paternelle aux succès de la Comédie Française, en passant par le conservatoire et les cours de Louis Jouvet. Bérénice n'a pas existé, mais ce qu'on nous raconte est très proche de la réalité, avec les références aux sociétaires connus et aux éminents lieux parisiens. On plonge avec plaisir dans l'univers de la Comédie Française, on lit avec envie les titres de pièces jouées dans cette éminente maison, on admire Bérénice qui parvient à retenir tous ces rôles. 
Et puis arrive la guerre, et loin des clichés encore, on découvre ce qu'il advient d'un artiste pendant cette période indescriptible de l'Occupation et de la traque des juifs. Que devient-on quand on ne sait rien faire d'autre qu'interpréter les textes des autres sur scène et donner le maximum d'émotion ? Que devient-on quand on ne sait rien faire d'autre qu'être une actrice extrêmement douée, mais juive ? Avec la guerre, le rêve de Bérénice se brise. Toutefois, elle parvient à mettre l'énergie de son talent au service d'autres causes, et s'en sort. Jusqu'au jour où jouer la comédie, même dans la vraie vie, ne suffit plus, et où ce qu'on est vraiment nous trahit...

Un bon moment de lecture malgré quelques longueurs. Je comprends que le choix des élèves de l'ENS Cachan ce soit porté sur ce roman, qui fait la part belle aux descriptions de la Comédie Française et surtout du cursus honorum qui permet d'y accéder. Il est également question des recherches musicales de l'amant et mari de Bérénice sur le drame-opéra, une référence pour les étudiants en musicologie (d'après l'auteure). Forcément tout ceci aura touché les étudiants parisiens, avec en plus une certaine poésie du récit, un sens du tragique et des références plus qu'intéressantes.