Suite à des avis très positifs
concernant ce roman (notamment les bonnes notes recensées sur Babelio), je me
suis lancée dans ce polar sans trop savoir à quoi m’attendre ; et il est
vrai que le premier chapitre a été plutôt trompeur. En effet je pensais
découvrir une enquête policière comme on en a l’habitude, mais finalement les
moments de l’enquête alternent très rapidement avec le récit de l’enfance de
Fin Macleod, le protagoniste et enquêteur principal.
Celui-ci a vécu son enfance sur
cette île de Lewis, au fin fond de laquelle a eu lieu un meurtre, fort semblable
à celui perpétré à Edimburgh peu de temps auparavant. C’est donc tout
naturellement qu’on a fait appel à lui pour enquêter sur l’homme retrouvé pendu
et sauvagement éventré, et surtout sur son meurtrier.
Les premiers chapitres de l’enfance
de Fin sont un peu ennuyeux dans la mesure où on ne connaît pas encore les
personnages qu’il évoque. Mais au fur et à mesure de l’enquête ils prennent
consistance et on découvre l’importance qu’ils ont eu et ont encore dans la vie
du policier. Ainsi Marsaili et Artair, ami d’enfance pour l’un et ancienne
petite amie pour l’autre, deviennent très intriguants. On a envie de savoir
quels sont les liens qui les unissent les uns avec les autres ; le roman
devient alors enquête sur la vie de Fin. Le lecteur comprend aussi peu à peu de
nombreux points évoqués ça et là : le titre trouve une explication, la
raison pour laquelle Fin est appelé « l’orphelin » aussi. Au fur et à
mesure que la lecture avance, tout s’éclaire, sous le feu de projecteurs plus
ou moins flatteurs.
Pour ma part j’ai aimé suivre les
déboires amoureux de Fin, comprendre pourquoi certains personnages présentaient
des blessures sévères ou des handicaps, et surtout saisir le sens du titre,
avec ses « chasseurs d’oiseaux ». Chaque année, des hommes de l’île se
rendent sur un rocher escarpé sur lequel vit une gigantesque colonie de fous de Bassan. Et chaque année, ils ont l’autorisation (et surtout la tradition) de
tuer 2000 petits, des oisillons de cinq kilos à la chair succulente. Chaque
année de nouveaux jeunes hommes sont conviés à participer à la tuerie, avec
plus ou moins d’enthousiasme. Lors de son dernier été avant son départ pour la
fac, moment tant attendu où il pourra quitter son île écossaise, c’est au tour
de Fin de partir pour ces deux semaines délicates ; et là, il va vivre le
pire…
J’ai beaucoup aimé cette lecture,
les passages sur les traditions, la vie sur cette île qui nous semble totalement
désuète, coupée de la civilisation le plus souvent. Fin est un personnage
plutôt attachant, qui a vécu des épisodes très difficiles dans sa vie.
Toutefois j’ai trouvée assez étrange cette manière qu’il a, souvent, de ne pas
comprendre certaines de ses réactions ou de ses émotions, et de ne pas chercher
plus loin. Parfois cela est positif de lâcher prise, mais
quand par exemple, suite à un accident, il se rend compte qu’il n’a plus de
sentiments pour Marsaili, il laisse l’affaire s’enliser sans essayer d’y
remédier. La jeune femme est d’ailleurs une victime dans toute cette histoire ;
on a pitié pour elle, surtout qu’elle apparaît comme une jeune femme pleine de
potentiel.
Attention donc : si vous
vous attendiez à lire un polar comme le laisse présager la collection Babel
Noir, il n’en sera pas comme à l’ordinaire. En effet l’enquête ne porte pas
tant sur l’identité du meurtrier que sur les liens qui unissent Fin aux divers
habitants de l’étonnante et un peu inquiétant île de Lewis.
Je vous mets en lien l’article deMargaud, qui l’avait lu en 2012.
Il a l'air assez original pour un polar, ce qui m'intrigue. Merci pour cette découverte, je ne connaissais pas du tout. Ça sera peut-être une occasion de découvrir la maison d'édition Babel.
RépondreSupprimerLes Babel Noir sont souvent de bonnes références !
SupprimerJe ne suis pas fan des polars de cet auteur mais il faut avouer qu'il sait créer une ambiance.
RépondreSupprimerComplètement ! En fait il ne faut pas le lire en s'attendant à un polar conventionnel.
SupprimerJe l'ai lu l'été dernier ! J'ai beaucoup aimé, notamment l'ambiance et le caractère du personnage principal. Mais j'ai été un peu dégoutée par cette histoire de chair d'oiseaux (c'est la minute culinaire !).
RépondreSupprimerCarrément, ça m'a impressionnée aussi cette histoire de chasse aux petits oiseaux...
SupprimerAs-tu lu la suite ? J'ai les deux autres tomes dans ma PAL (merci maman ^^).