mercredi 5 juillet 2017

Sauveur et fils, saison 1 , Marie-Aude Murail

Quand on s'appelle Sauveur, comment ne pas se sentir prédisposé à sauver le monde entier ? 
C'est la question que se pose Sauveur Saint-Yves, 1m90, antillais et psychologue. Chaque jour défilent dans son cabinet des Margaux, des Gabin, des Charlottes, aux familles décomposées, recomposées, aux gros problèmes et petits soucis. Et Lazare, son fils de huit ans, écoute aux portes...

Complètement occupé à soigner ses patients, Sauveur en oublie son petit garçon, qui souffre en silence de l'absence de sa maman et fait des recherches sur la scarification et les TS à ses heures perdues, quand il attend que son père ait enfin un peu de temps pour lui. 
Bon, dit comme ça, c'est pas génial; mais en réalité, ce roman est formidable. La relation entre Lazare et Sauveur est super. Sauveur est un psy génial, qui nous apprend à écouter et aiguiller, sans s'immiscer, petit à petit. Les ados dont il s'occupe deviennent des personnages à part entière, auxquels on s'attache et qu'on a envie de voir évoluer. Lazare a un copain d'école qui a une jolie maman, et ça présage des épisodes sympa pour la suite. Et puis Lazare adopte un hamster... d'où la couverture !
Tout ce que je vous dis est très décousu n'est-ce pas ? Mais ce livre c'est un peu ça, il nous présente quelques semaines de la vie de Sauveur et Lazare, ces héros bibliques des temps modernes, qui s'occupent des autres au point de s'oublier eux-mêmes. Quand ça ne devient plus possible toutefois, c'est là qu'il faut agir. 

J'ai adoré ce roman. Je l'ai lu très vite, mais savouré en même temps. J'ai beaucoup apprécié cette façon originale d'évoquer l'intimité d'un cabinet de psychologie; je pense que ce livre peut faire réfléchir les ados en souffrance. Et puis ces histoires de hamster sont touchantes. Le tout forme un mélange adapté à toutes les classes d'âges : les collégiens qui peuvent s'identifier à Lazare, les lycéens qui peuvent se reconnaître en certains patients, et les parents. Le style de Marie-Aude Murail vient consolider le tout, et on a un roman qui, selon moi, est parfait.Inutile de vous dire qu'il me tarde de lire les tomes suivants !

Une petite remarque sur la couverture : on m'avait dit qu'elle était un peu inadaptée par rapport au sérieux du propos (et c'est vrai, les maux dont souffrent les patients de Sauveur sont plutôt graves, tabous, délicats, tout ce que vous voulez). C'est vrai. Mais j'ai aussi trouvé que le hamster de la couverture, comme celui du roman, donne une touche de fraîcheur, d'enfance, d'innocence, à ce monde âpre et souvent dangereux. Un hamster c'est doux, mignon, ça tourne dans sa roue et cache de la nourriture dans ses joues. A part faire le kamikaze sur les barreaux de sa cage, le hamster n'est pas fou, pas dangereux et pas tellement suicidaire. Le patient idéal ?

En tout cas je vous conseille vraiment ce premier tome, à toutes et tous, ados, adultes, parents, profs, jeunes, vieux, filles ou garçons. Une petite pépite. 

6 commentaires:

  1. J'ai l'impression de le voir partout en ce moment, et mon récent coup de coeur pour "Miss Charity" ne fait que renforcer mon envie de lire ce livre.

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    1. Je vais justement aller voir ton avis sur "Miss Charity", et peut-être le lire du coup :)

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  2. Bon, très agaçant, j'ai l'impression que mon premier commentaire n'est pas passé...
    Je disais donc qu'il fallait que j'arrête de lire ton blog, parce que tu me donnais trop envie de découvrir tes lectures. J'ai ce premier tome dans ma liseuse, je pense le lire prochainement. En même temps tout Murail est à lire!

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    1. En fait non, tu avais posté ton commentaire sur l'article suivant !
      Mais je suis contente de te donner envie de lire des romans qui en plus sont sur ta liseuse :)

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    2. Héhé, aucune idée de ce qui s'est passé^^ Et je lis au commentaire précédent que cela parle de Miss Charity et j'y mets mon grain de sel : un super énorme coup de coeur!

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    3. Et bien clairement là, je n'ai pas le choix que de m'y coller on dirait :p

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