mardi 25 juillet 2017

L'amie prodigieuse II, le nouveau nom

Enfin je les ai lus tous les deux, ces deux premiers opus de la saga qui fait couler tant d'encre ! Après avoir été un peu mitigée sur le premier tome, je le serai un peu moins pour ce second volet, malgré quelques bémols. 

J'ai adoré le début du roman : on retrouve Elena au mariage de Lina. Celle-ci, à peine la cérémonie finie, part en lune de miel avec Stephano, pour découvrir son vrai visage. Tout cela, Elena peut nous le raconter grâce aux cahiers que Lina lui a confiés, et qu'elle a décidé de lire sans sa permission. Cette mise en abîme de l'histoire, à plusieurs voix finalement, est un aspect qui m'a beaucoup plu. Le fait qu'Elena réécrive l'histoire de son amie prodigieuse grâce au récit qu'elle-même en a fait est un concept intéressant. Mais c'est aussi là que la bas m'a blessée : j'ai trouvé que souvent, Elena s'effaçait trop au profit de considérations psychologiques plus ou moins convaincantes sur elle, son amie et leurs diverses relations. Je préfère largement les passages où elle narre sa vie, ou celle de Lina. Ainsi tout le récit des histoires avec le magasin de chaussures, l'affiche etc, m'a semblé assez long. En revanche j'ai adoré la plus grande partie du roman, qui se passe à Ischia, avec Nino. Je ne m'attendais pas à de tels retournements de situation.

Je me rends compte qu'à travers ce livre j'ai pris plaisir à retrouver des épisodes qui me font penser à l'autobiographie de Simone de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée. Elena me fait un peu penser à elle, intelligente mais hésitante, différente, peu sûre d'elle. La comparaison s'arrête là pour le moment car Simone va prendre un essor qui ne sera peut--être pas celui de la narratrice (je découvrirai cela dans le tome suivant, quand il sortira en poche !). Et puis il y a bien entendu le fait qu'Elena devienne écrivain : j'ai beaucoup aimé cela, même si elle ne s'appesantit pas sur cet aspect. C'est sans doute d'ailleurs ce qui fait la force de ce roman : il n'est ni l'autobiographie de la narratrice, ni le simple récit de la vie de son amie. C'est un savant mélange des deux, avec des dosages plus ou moins convaincants à mon goût, mais qui ont le mérite d'être originaux. 
C'est aussi ce qui rend la vie d'Elena assez délicate : elle se construit presque uniquement à travers l'aura de son amie. De ce fait, même lorsqu'elle écrit son premier roman, on peut y voir en creux le récit d'enfance de Lina : La Fée Bleue. Il en va de même pour leurs vies : vases communiquant, interchangeables ou presque, en compétition permanente. Pourtant elles sont souvent séparées, vivent de très longues périodes chacune de leur côté, et se retrouvent toujours, finalement. 

En dépit des quelques bémols qui ont rendu ma lecture un peu aride par moments, cette saga est tout de même très originale et vraiment intéressante. On y lit bien l'évolution d'une société, avec l'accession bourgeoise aux commerces, à l'argent, mais aussi l'archaïsme de la soumission féminine et des moeurs de la vie quotidienne. C'est un roman complet, palpitant le plus souvent, mais avec quelques longueurs selon moi. 

Suite à ce second tome je comprends mieux l'engouement que la saga suscite, mais ne suis pas encore devenue une fan absolue. 

4 commentaires:

  1. Je suis contente que tu aies apprécié ce roman !

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  2. En fait c'est le bémol que tu soulèves qui m'a fait peiné dans ma lecture, et qui du coup a fait que je m'étais un peu ennuyée à la lecture de ce second tome. J'ai terminé le troisième cette semaine, j'ai mis un peu de temps à le lire, mais je l'ai beaucoup apprécié, Elena s'y montre un peu plus sûre d'elle, et se regarde un peu moins le nombril, même si elle a toujours certains côtés un peu agaçants. Néanmoins j'ai trouvé cette lecture plus intéressante que le tome 2, mais mon préféré reste le premier. Le 3e a un côté un peu plus politisé qui du coup te rappellera encore Simone de Beauvoir.

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    1. J'ai hâte qu'il sorte en poche du coup !
      Merci pour ces échanges en tout cas.

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