mercredi 22 mars 2017

Scarrels, Marcus Malte

Scarrels, (poésie pure), Marcus Malte
Editions Syros
Nouvelle édition 2017
Première édition février 2008

Regency. Une cité où l’on ne vit que la nuit, sous l’œil acéré des faucons anges gardiens. Un groupe d’adolescents animés de rêves irréductibles, donc menacé. Des phrases insolites apparues sur les murs, qu’il faut mémoriser avant qu’elles ne s’effacent… pour entrevoir peut-être la possibilité d’un monde meilleur. Un monde où nul n’aurait en tout cas songé à inventer les scarrels.

Merci aux éditions Syros pour cet envoi. Ce roman d’anticipation me faisait très envie, d’autant plus que son auteur, Marcus Malte, est le parrain de la prochaine édition du festival Etonnants Voyageurs à Saint-Malo cette année. Et pour ne rien gâcher, la couverture est très jolie. C’est un bel objet. Les premières pages m’ont bien plu, j’ai aimé découvrir cet univers dystopique, quasiment totalitaire, dans lequel des adolescents essaient de survivre alors que plus rien n’a de sens. Tout est étrange dans ce monde : le pop corn est le nouvel Eldorado, il pleut sans discontinuer, les animaux sont victimes de jeux vicieux et des espèces d’escargots, les scarrels, laissent des traces bleues étranges partout où ils passent. Le groupe d’adolescents dont fait partie Luc se prête à un jeu qui s’avérera vital : retenir les phrases qui apparaissent sur les murs et s’effacent. Seule leur mémoire leur permettra peut-être de changer les choses.

Je dois vous avouer que ce roman n’est pas arrivé au bon moment pour moi. Son ton est extrêmement poétique, on a presque l’impression parfois d’être dans un style qui flirte avec le surréalisme. L’univers décrit est extrêmement intéressant mais j’ai eu l’impression d’être vraiment perdue entre les rêves de Luc, l’univers quasi apocalyptique et les métaphores. Pourtant j’adore la littérature, les nouveaux territoires sur lesquels elle peut s’aventurer, mais je n’arrive pas à m’y détendre. Cette lecture fut donc laborieuse pour moi. Mais ceci mis à part, ce roman pour ados est un grand. Un grand roman de par son thème, en cela il rejoint 1984 et autres uchronies à l’univers totalitaire, mais son style extrêmement travaillé et poétique le fait entrer dans la cour des grands. Les rebondissements, l’histoire d’amour entre Luc et Jona le rendent attrayant pour les ados, mais la manière dont il est écrit l’emmène au-delà.


Ce style qu’on pourrait qualifier d’hermétique, où il est difficile de se situer, où les frontières entre le bien, le mal et tout simplement l’espace-temps sont très floues, peut dérouter. Je me suis moi-même perdue. Mais c’est un roman de grande qualité, dans lequel je me replongerai peut-être une autre fois, car c’est de la belle littérature

2 commentaires:

  1. Tiens, je ne savais pas que Marcus Malte faisait aussi dans l’anticipation et le roman jeunesse. Je n'ai lu que Garden of love de cet auteur (beaucoup aimé, l'ambiance glauque, l'intrigue en puzzle, les personnages tordus...), et Le garçon est sur ma PAL. Je note ce titre, ton billet est alléchant malgré ton léger bémol..

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    1. Tant mieux alors :) !
      Et je jetterai un coup d'oeil à l'occasion au roman qui lui a fait avoir un prix littéraire.

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