Scarrels, (poésie pure),
Marcus Malte
Editions Syros
Nouvelle édition 2017
Première édition février 2008
Regency. Une cité où l’on ne vit que la
nuit, sous l’œil acéré des faucons anges gardiens. Un groupe d’adolescents
animés de rêves irréductibles, donc menacé. Des phrases insolites apparues sur
les murs, qu’il faut mémoriser avant qu’elles ne s’effacent… pour entrevoir
peut-être la possibilité d’un monde meilleur. Un monde où nul n’aurait en tout
cas songé à inventer les scarrels.
Merci aux éditions Syros pour
cet envoi. Ce roman d’anticipation me
faisait très envie, d’autant plus que son auteur, Marcus Malte, est le parrain
de la prochaine édition du festival Etonnants Voyageurs à Saint-Malo cette
année. Et pour ne rien gâcher, la couverture est très jolie. C’est un bel objet. Les premières pages m’ont bien
plu, j’ai aimé découvrir cet univers dystopique,
quasiment totalitaire, dans lequel des adolescents essaient de survivre
alors que plus rien n’a de sens. Tout est étrange dans ce monde : le pop
corn est le nouvel Eldorado, il pleut sans discontinuer, les animaux sont
victimes de jeux vicieux et des espèces d’escargots, les scarrels, laissent des
traces bleues étranges partout où ils passent. Le groupe d’adolescents dont
fait partie Luc se prête à un jeu qui s’avérera vital : retenir les
phrases qui apparaissent sur les murs et s’effacent. Seule leur mémoire leur
permettra peut-être de changer les choses.
Je dois vous avouer que ce
roman n’est pas arrivé au bon moment pour moi. Son ton est extrêmement
poétique, on a presque l’impression parfois d’être dans un style qui flirte avec le surréalisme.
L’univers décrit est extrêmement intéressant mais j’ai eu l’impression d’être
vraiment perdue entre les rêves de Luc, l’univers quasi apocalyptique et les
métaphores. Pourtant j’adore la littérature, les nouveaux territoires sur
lesquels elle peut s’aventurer, mais je n’arrive pas à m’y détendre. Cette
lecture fut donc laborieuse pour moi. Mais ceci mis à part, ce roman pour ados est un grand. Un grand roman de
par son thème, en cela il rejoint 1984
et autres uchronies à l’univers totalitaire, mais son style extrêmement
travaillé et poétique le fait entrer dans la cour des grands. Les rebondissements,
l’histoire d’amour entre Luc et Jona le rendent attrayant pour les ados, mais
la manière dont il est écrit l’emmène au-delà.
Ce style qu’on pourrait
qualifier d’hermétique, où il est difficile de se
situer, où les frontières entre le bien, le mal et tout simplement
l’espace-temps sont très floues, peut dérouter. Je me suis moi-même
perdue. Mais c’est un roman de grande qualité, dans lequel je me replongerai
peut-être une autre fois, car c’est de la belle
littérature.
Tiens, je ne savais pas que Marcus Malte faisait aussi dans l’anticipation et le roman jeunesse. Je n'ai lu que Garden of love de cet auteur (beaucoup aimé, l'ambiance glauque, l'intrigue en puzzle, les personnages tordus...), et Le garçon est sur ma PAL. Je note ce titre, ton billet est alléchant malgré ton léger bémol..
RépondreSupprimerTant mieux alors :) !
SupprimerEt je jetterai un coup d'oeil à l'occasion au roman qui lui a fait avoir un prix littéraire.