mardi 26 septembre 2017

La Servante Ecarlate

La Servante Ecarlate de Margareth Atwood

J'en ai déjà parlé lors du dernier article, et vous proposait la lecture d'un article éclairant sur l'actualité de ce roman. Mais comme je l'ai fini dimanche soir, après avoir posté l'article, et que ce roman mérite vraiment qu'on s'y attarde, je vous en reparle aujourd'hui. 

Ce roman d'anticipation datant de 1985 est à placer dans la même veine que 1984 de Orwell ou encore Le Meilleur des Mondes de Huxley. Ces dystopies sont très réalistes, proches de ce qui pourrait réellement advenir si le monde tombait dans un excès quelconque. 
Dans La Servante Ecarlate, c'est un univers où les femmes sont reléguées au rang d'objet, pour la majorité d'entre elles. La scission entre les deux sexes n'est en effet pas totale puisque quelques femmes dominent les autres : ce sont les Tantes. Elles gouvernent, embrigadent et châtient. Les Epouses, elles, font parade avec les hommes. Et les Servantes portent les enfants des autres. Un statut plus enviable que celui des Non-Femmes envoyées travailler aux colonies, mais tout de même. Elles sont reléguées à leur fonction primaire : des entrailles fonctionnelles. 
Defred est l'une d'entre elle. Elle vit chez Serena Joy, une ancienne chanteuse devenue Epouse. Et son grand malheur est de n'être ni suffisamment jeune pour ne pas avoir connu le monde d'Avant, ni suffisamment âgée pour ne pas avoir eu à offrir les services de son corps. Son quotidien est rythmé par les courses, qu'elle effectue en couple avec une autre servante comme elles; deux ombres vêtues de rouge et de blanc, constamment surveillées. Et le soir, une semaine par mois environ, elle participe à la Cérémonie avec le Commandant et son Epouse. <Attention Spoil>Et oui, un élément terrible de cette histoire, est que le rituel se passe avec les trois à la fois : la Servante est couchée sur l'Epouse, et le Commandant fait ce qu'il a à faire... Dérangeant...
Je ne vous en dirai pas davantage concernant l'intrigue, sinon vous n'auriez plus de surprises. Mais je vais vous parler de mes sentiments pendant cette lecture

Au début j'ai trouvé le style très plat, très lent, très blanc. On a l'impression d'un univers totalement opaque, blanc, insonorisé, où seul le rouge se distingue. L'ambiance est posée, on est bien dans un monde contrôlé, privé de libertés. Même dans les chambres, les Servantes n'ont pas de lustres ni de fenêtre accessible, au cas où il leur prendrait l'idée de le quitter, ce monde. Bref, c'est très lent. Peu d'action; surtout des descriptions du quotidien. Puis il y a quelques flash back. On apprend des choses sur le passé de Defred. Je me suis surprise à ne pas m'y embrouiller; c'est assez fluide une fois qu'on a compris quelles étaient les deux lunes de son univers. Mais c'est toujours lent; page 200, 250, et toujours rien. Enfin on apprend des choses sur les relations entre les Servantes et les pères. Je pensais que l'héroïne allait tomber enceinte. Que neni. L'histoire porte sur autre chose : l'oppression, le conditionnement, les tentatives de résistance, ténues. Peu d'action, je vous l'ai dit. Et puis vers les deux tiers du roman, il se passe vraiment quelque chose, entre Defred et le Commandant. Et là j'ai adoré, ma lecture s'est accélérée. 

Malgré cette lenteur, je n'ai pas arrêté ma lecture. Le style, l'univers, tout m'interpellait, et me demandait de continuer pour en connaître l'évolution. J'ai aimé ce roman, cette histoire; je me suis malgré moi attachée aux personnages. Pendant plus de 5 jours - qui m'ont paru une éternité étant donné mon rythme de lecture habituel-, j'ai suivi Defred dans sa vie, son évolution, ses souvenirs. Et je ne suis pas sortie de cette lecture indemne. Je ne vous ferez pas une analyse politique, je ne suis pas assez au fait avec tout ça, mais une chose est certaine : j'ai aimé le style de ce roman, ses personnages, son intrigue. Je me suis accrochée, et j'ai dépassé mes préjugés. 
Un roman que je conseille à tous, et une série qui a l'air super.

10 commentaires:

  1. Je ne me souviens pas de ces lenteurs, je crois que j'avais de suite adhéré à cette ambiance à la fois pesante et aseptisée que crée l'auteure..

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    1. C'est exactement comme tu dis, pesant et aseptisé. De là mon impression de longueurs je crois...

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  2. La lecture de ce roman ne me tente pas, par contre j'aimerais beaucoup voir la série.

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    1. Bizarrement j'ai eu davantage envie de lire le roman que de voir la série ! Mais je ne dis pas que je ne la regarderai jamais, si j'en trouve l'occasion.

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  3. Même si le livre ne me tente pas. Tu confirmes mon envie de regarder la série, pour ne pas passer à côté de cette histoire.

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    1. Tant mieux alors ! Je ne prends que rarement le temps de regarder des séries, mais je devrais peut-être faire une exception pour celle-là...

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  4. Je voulais le lire cet été pour pouvoir regarder la série, mais évidemment je ne l'ai pas encore fait. Il n'est pas très long pourtant...

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  5. Olalala, je sens que ce roman va me mettre tellement mal à l'aise, voir même me filer mal au ventre...je vais attendre encore un peu avant de le lire.

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    1. Les choses sont extrêmement sous-entendues, ce n'est pas forcément violent. Mais je peux comprendre !

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