dimanche 14 décembre 2014

Complètement crâmé

Forte de ma bonne expérience de lecture avec le premier roman que j'ai lu de Gilles Legardinier Demain, j'arrête, je me suis lancée avec circonspection mais non sans espoir dans celui-ci. D'emblée l'histoire m'intéressait moins, mais je me suis dit que c'était tout de même le genre d'histoire que j'avais envie de lire à ce moment là. Une histoire simple, légère, et pleine de bons sentiments. Sans oublier l'humour.
Je ne sais pas ce qui m'a plu dans ce livre, mais je n'avais pas envie d'en sauter les pages. Pourtant à chaque fois je me disais : l'humour du personnage principal est vraiment nul, il est pas drôle, pourquoi je continue à lire ? En plus tout ce qu'il se passe est ridicule, prévisible, on se croirait chez les bisounours...
Mais je gardais je ne sais pourquoi ces pensées à distance, et me laissais bercer par le rythme de ce livre ultra optimiste. L'histoire commence assez mal, le personnage principal avance dans la vie avec ses douleurs et cherche à changer de vie en partant vivre en France, en tant que majordome. Dans la belle demeure de sa nouvelle employeuse, il va rencontrer plusieurs personnages dont la vie va changer. Ils vont se donner la force d'évoluer au contact les uns des autres. Certes c'est très édulcoré, les situations sont hyper-romanesques (voire niaises...) mais j'y ai pris plaisir, et n'avais pas envie de le lâcher. 
J'ai surtout été touchée par les talents de résilience de Blake, le personnage principal, et puis par sa capacité à amadouer même la plus rétive des cuisinières et le plus ours des garde-chasse. Certes il est extrêmement intrusif avec ses amis, il se mêle de tout, essaie de tout arranger, c'est presque agaçant... mais ça marche ! C'est vraiment un roman anti-crise, que j'ai d'ailleurs acheté à ma grand-mère pour Noël.

Ceci étant, malgré mes éloges, je pense que c'est le genre de livre qu'on doit lire quand on en a vraiment envie. Nombre de personnes m'ont dit ne pas avoir du tout accroché, et je dois dire qu'il y a quelques mois, jamais je n'aurais ouvert un livre de ce genre. Mais les choses changent, j'ai plus envie de me distraire que de me dire que j'ai lu un grand classique. Cela ne m'empêche pas ceci dit de penser à la littérature, et c'est encore mieux quand c'est fait par d'autres, comme dans la dernière émission de La Grande Librairie à propos des 20 livres qui ont changé la vie des Français. j'ai passé un excellent moment à écouter cette émission, et me suis bien sûr moi-même posé la question du livre qui a changé ma vie... et je pense que c'est ceux de Marcel Proust, surtout le Contre Sainte-Beuve et le premier tome de la Recherche. Tout ce que pense Proust de la littérature et son rapport à la mémoire ont toujours fait écho en moi. En parallèle il y a Nerval et Modiano, mais c'est parce qu'ils ont un peu le même rapport au souvenir.

Ah oui autre chose encore : ce roman résout le mystère de ces couvertures avec des chats ! En fait il s'agit d'un des personnages importants du livre :). Par contre ce n'est pas un personnage à proprement parler dans Demain, j'arrête, mais il est question de chats aussi. Finalement ces couvertures colorées et félinement clownesques donnent le ton des livres : mignon et plein d'humour. 

Dernière remarque du jour : Comme vous avez pu le remarquer, j'ai exprimé mes incertitudes de lecture du moment. A la place d'une couverture de roman, c'est bien un nuage de points d'interrogation qui a pris la place de la "lecture du moment". Pourtant j'ai essayé plein de livres : Le problème Spinoza, qui m'avait bien emballée sur le coup, j'ai même dépassé la 100 ème page, mais je me suis lassée je crois de trop de considérations religieuses (et le manque de temps pour lire a joué également, puisque j'ai toujours du mal à continuer un livre dont je ne parviens à lire que quelques pages par jour... J'espère m'y replonger quand le moment sera propice). Ensuite j'ai commencé Il Neigeait, que j'avais prévu pour le Challenge Cold Winter, et n'ai pas accroché. Autant j'avais adoré il y a dix ans, autant là le style de l'auteur m'a déçue. Je suis donc en train d'entamer un autre roman prêté par une amie, Acide Sulfurique. Je verrai bien quelle sera sa résistance à ma sieste digestive du moment.
Parce que je suis bien d'accord avec Sartre : la vie d'un lecteur est fait de périodes de "boulimie et de lentes siestes digestives". Et je suis dans la deuxième phase en ce moment... qui ne saurait durer ! 

4 commentaires:

  1. Il y a une période où je voyais ces couvertures avec des chats un peu partout (même sur les bus) et je me demandais de quoi ça pouvait bien parler. Je note le premier titre au cas où un jour j'aurais envie de quelque chose de très léger et facile à lire. Mais pour le moment, je suis toujours plongée dans le Trône de Fer (le troisième volume, déjà, mes trajets en métro me permettent d'avancer assez vite dans ma lecture) et j'ai envie de lire des intrigues politiques.

    Comme toi, j'ai regardé la spéciale de la Grande Librairie sur les 20 livres qui ont changé notre vie. Je n'ai pas tout regardé car je tombais de sommeil, mais je n'ai pas pu regarder le replay et j'en suis déçue. J'adore Jean d'Ormesson et rien qu'à le voir, je souris et je me sens bien. Il donne une telle image de sérénité et d'amour de la littérature. Ses remarques me faisaient vraiment rire, même si je n'étais pas toujours d'accord avec lui (notamment sur Harry Potter ^^). Il avait un tel espoir de voir notre cher Marcel dans les 3 premiers que j'imagine qu'il a dû être déçu en voyant le résultat. Comme toi, j'aurais choisi Marcel, le premier volume de la Recherche, car cette lecture m'a vraiment marquée, m'a fait réaliser plein de choses, qu'elles aient un lien avec la littérature ou non, et ça a été un passage important dans ma vie de lectrice, comme s'il y avait un avant-Marcel et un après-Marcel (c'est un peu étrange dit comme ça mais c'est difficile à expliquer). Et aussi parce que le passage de la madeleine a été le premier texte que j'ai dû commenter en khôlle de Français durant ma première année de prépa, et que c'est là que j'ai réalisé que j'aimais vraiment ça, commenter des textes.

    Je comprends pour ta difficulté à te plonger dans un livre. Pour moi ça a été comme ça pour les mois d'octobre-novembre. C'était surtout lié au manque de temps, et le fait de ne pas lire m'a fait remarquer que ça me manquait vraiment, et une fois que j'ai eu un peu plus de temps, depuis le début de ce mois-ci, je me suis replongée avec plaisir dans des fictions. J'aime bien la phrase de Sartre, c'est tout à fait ça.

    J'ai adoré Acide sulfurique. Ma lecture date de quelques années maintenant mais s'il y a bien une chose dont je me souviens, c'est que Nothomb y est particulièrement provocatrice et qu'elle pousse le lecteur à se poser des questions sur notre société. J'espère que ça te plaira ;)

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    1. Merci pour cette longue réponse !
      J'ai beaucoup aimé "Acide Sulfurique" mais ne pense pas en faire une chronique. J'en dirai sans doute un mot dans mon article sur ma lecture du moment (que, comme son nom l'indique, je n'ai pas encore finie, et tant mieux parce que ça me plait bien !)

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  2. J'adore ta citation de Sartre. Elle me correspond bien aussi en ce moment!

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  3. Oui elle est géniale et me correspond tout le temps !! Pas plus tard que jeudi : boulimie de lecture, quasi toute la journée, et puis hier rien, et aujourd'hui envie mais peur de ne pas avoir choisi le bon livre... En fait la boulimie dépend quand même de la qualité du livre, donc ce n'est pas non plus une pathologie ^^

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