Je suis en train de lire Demain est un autre jour, un nouveau succès de la chick-litt made in USA, et comme j'y prends plaisir, je suis allée voir ce que les autres bloggeuses en pensaient (oui, ce sont surtout des filles qui lisent ce genre de littérature, mais là je ne vous apprends rien, surtout que chick veut dire poulette en anglais, et qu'une poulette est forcément... bon d'accord j'arrête!). Bref je suis donc allée faire un tour du côté de mes collègues (co-logos, qui parlent le même langage, ou qui parlent en tout cas de la même chose, donc je crois que je peux employer le mot collègue ici, et ailleurs qu'au travail !) et ai constaté avec une certaine satisfaction (me disant que je ne prenais pas plaisir à lire un navet que tout le monde déteste) que les avis sont quasi unanimes : la chick-litt, ça fait du bien !!
Mais pourquoi est-ce que ça fait autant de bien de lire des romans qui parlent de gonzesses qui ont plein de copines, qui vivent plein d'aventures, qui ont plein de problèmes surréalistes dans leur ampleur et l'ampleur de leur accumulation (ou bien est-ce l'ampleur qui est accordée à un problème somme-toute banal dans la vie "normale" qui nous étonne?), qui ont semble-t-il une vie idéale et presque enviable (il ne faut pas abuser non plus, surtout pour celles qui sont les reines du shopping et les déesses des escarpins), mais qui ne l'est peut-être pas tant que ça...
Ah, peut-être est-ce là une des clés du succès : malgré leur fraîcheur et leur caractère à toute épreuve, les héroïnes de ces romans (j'ai en tête l'Accro du shopping, la Julie de Gilles Legardinier ou encore ma chère Charlotte Lavigne) vivent des galères (comme nous), ne sont pas toujours contentes de leur sort (comme nous...) et finalement s'en sortent (pas forcément comme nous, mais bon...). La recette fonctionne : une fille à qui on voudrait ressembler tellement elle est bien dans ses baskets et à qui il arrive des "embêtements" (pour ne pas dire des em****), et un happy end au terme de péripéties empreintes de situations cocasses qui nous font bien marrer.
Aujourd'hui c'est la crise, on ne sait pas trop où on va, ce qu'on va faire, ce qu'on peut se permettre ou non dans la vie, et là on nous offre sur un plateau la projection d'une vie qu'on voudrait toutes avoir (avec ses em**** aussi, sinon on serait chez les Bisounours, et fi de l'identification dans ce cas). Et c'est vraiment ça qui est à l'oeuvre : l'identification, dans tout ce qu'elle a de plus rassurant : une héroïne pas parfait, qui nous ressemble un peu, et qui surtout réalise ce que nous n'osons pas imaginer pouvoir réaliser. Au prix de quelques désagréments certes, mais elles y arrive! Ces héroïnes nous sécurisent tout en nous offrant un point de vue optimiste sur la vie et surtout l'avenir. Avec du culot, on peut tout avoir. Voilà ce qu'on y apprend. Et c'est précisément de ce genre de messages que l'on a besoin aujourd'hui je pense.
En plus (et je tiens cette remarque de Keisha, merci à elle!), quand comme moi on ne regarde pas beaucoup de films (tout en allant au cinéma avec chéri voir les blogbusters qui bourrinent !), on est servies. Rien de plus agréable que de se glisser sous la couette avec ces romans où chaque page est une séquence haute en couleurs, qui nous rempli le coeur de baume au chocolat et nous colle des licornes dans les yeux. On passe toujours un super moment, on ressent plein d'émotions, on s'identifie à bloc, notre estime de nous-même est réhaussée parce que ces nanas y arrivent, ... et ça fait du BIEN !!
Tout ceci nous interroge finalement sur ... pourquoi lire ? Et pourquoi lit-on ce qu'on lit ? Qu'est-ce que nos lectures nous révèlent de nous-mêmes et de nos aspirations ?
Ahlàlà j'aurai réussi à lier dans une même page littérature de gare et philosophie de comptoir... Mais n'est-ce pas ce vers quoi le monde arrive ? L'entremêlement de tous les styles ?
Bon je me tais, il se fait tard, et puis mon roman chick-litt m'attend.
Keep calm and read chick-litt.
Point trop n'en faut, de cette littérature, mais quand elle arrive au bon moment, c'est parfait. Je ne renie pas mes lectures chick lit et en ai acheté une grosse pile (à 0.50 euros l'une, c'est pas refusable) pour les jours où les neurones bloquent et le ciel est vraiment trop gris.
RépondreSupprimerC'est exactement ça... il n'y a vraiment pas de mal à se faire du bien !
SupprimerIl y avait une période où j'en lisais tous les étés, tellement ce sont des livres parfaits pour lire à la plage. Je n'en lis plus maintenant, mais si j'en ai envie, je ne m'en priverais pas. Ce sont des lectures parfaites pour se détendre et se changer les idées. Je suis d'accord avec ce que tu dis concernant les héroïnes : on aime s'identifier un peu à elles, et se dire que pour nous aussi tout ira bien. Pour ça, les Bridget Jones sont parfaits (livres et films). Ce ne sont pas des lectures exceptionnelles, on n'en garde pas un souvenir impérissable, mais elles nous permettent de passer un bon moment !
RépondreSupprimerJustement, ta remarque sur l'emprunte qu'ils nous laissent est tout à fait juste, puisque... je suis quasie incapable, à dix jours de la fin de ma lecture de "Demain est un autre jour" (dont je me souvient grâce à l'image de la lecture du moment) d'écrire une chronique précise sur ce roman... Le souvenir est vraiment TRES périssable !
SupprimerMoi aussi, j'aime bien ce genre une fois de temps en temps...et je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit de honteux... On lit bien la presse féminine...
RépondreSupprimerAucune honte à se faire plaisir, c'est sûr !
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