Ce roman très poétique raconte l'histoire d'un moine chinois tombé amoureux d'une jeune fille entraperçue alors qu'il n'avait que 20 ans. Cette rencontre fugace a à jamais conditionné sa vie et ses pensées, le retenant de s'engager plus avant dans les traditions bouddhistes et taïoistes. A la fois médecin et devin, il sillonne les routes de montagne pour venir en aide aux miséreux tout en cherchant cette femme.
L'amour est considéré dans son essence la plus pure et la plus absolue. La passion qui unie les deux personnages est profonde, spirituelle, extraordinaire. Elle a l'éternité pour durer. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, tout en finesse, un peu comme les peintures sur les porcelaines chinoises. Le style et le thème sont bien en lien, puisque tout est extrêmement profond, mais en même temps fin et vaporeux. On a un peu l'impression de vivre un rêve, même si l'auteur nous montre les aspérités du quotidien chinois au XVII ème siècle (la pauvreté, le protocole, les traditions, ...). J'ai beaucoup aimé cette lecture, pas toujours facile ceci dit dans la mesure où l'écriture est assez poétique, imagée voire philosophique. Ceci est justifié par le fait que le personnage principal soit moine. L'amour est alors vécu comme une ascèse.
Ce qu'a dit l'étranger devait être vrai : lorsqu'on l'a prononcé, l'être aimé ne mourra plus, et l'on pourra alors considérer sa propre vie sans regret. Même si les deux qui s'aiment ne se voient qu'un instant par jour, même si durant cet instant, ils ne peuvent se toucher ni se parler. Oui, il est permis tout de même de s'estimer heureux, si l'on parvient, s'appuyant sur le shen, à faire résonner une fois les mots qui, de toute éternité, attendent d'être dits.
J'étais contente de découvrir cet académicien peu médiatisé, et dont l'oeuvre gagne vraiment à être connue. En plus, la couverture de celui-ci est vraiment jolie je trouve.
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