Ce livre c’est Jane Eyre, de Charlotte Brönte. Déjà, le
livre en lui-même est assez exceptionnel : c’est une édition de 1946,
couverture en carton kraft, pages coupées, lambeaux qui s’effilochent dans le
lit quand on le dévore (c’est le cas de le dire) tard le soir. Comme les miettes d’un sandwich ; un truc bien revigorant. Mais un
sandwich au roosbeef, une belle viande anglaise. Avec une fine moutarde et
quelques délicates feuilles de salade. Moui, la comparaison de Jane Eyre avec un sandwich est pas mal
finalement : la rudesse des caractères avec le rosbeef, le piquant du
personnage qui ne se laisse pas faire (moutarde qui relève le tout) et la fine
laitue, pour le style. Un style victorien sans fioritures et pourtant si désuet !
Ce livre, ce style, à part des miettes de pages, je n’en ai rien laissé.
Parfois je me disais : j’ai quand même hâte de voir quand est-ce qu’elle
va lui avouer que … (je ne dévoilerai pas grand-chose, pour ceux qui n’auraient
pas encore eu le bonheur de lire ce livre magnifique !) (je savais ce
que j’allais découvrir, dans l’ensemble, puisque j’avais déjà lu ce roman il y
a quelques années de cela), bref, j’avais envie de passer des phrases, voire
des pages, mais impossible de lâcher un mot !! Malgré le style désuet, un
rien ampoulé, l’équilibre est tellement parfait qu’on ne laisse rien. Et ce
roman, c’est exactement ça : un équilibre parfait : dans la
construction, dans l’intrigue, dans son style et dans ses personnages. Même,
dans mon cas, dans l’objet même. Un chef d’œuvre donc.
Jane Eyre est
magnifique : une maîtresse femme malgré sa rude enfance et son apparence
fluette. Elle a peur des fantômes mais c’est pour mieux s’en sortir après, face
aux terreurs que va lui infliger, malgré lui, ce cher Rochester dans son
château de Thornfield (champ d’épines, rien que ça !). Des épines il y en
a, beaucoup même, mais il y a surtout la rose ! Rien à voir avec les
émissions quasi pornographiques d’aujourd’hui, même si le symbole de la rose
reste un peu le même : l’amourrr, toujours l’amour ! Mais on aime ça,
et ce roman est un des plus beaux romans d’amour que j’ai eu à lire.
Seul bémol dans cette
histoire (car tout chef d’œuvre a son imperfection, sinon je ne pense pas que
ce soit un chef d’eouvre digne de ce nom) : la dernière partie, et surtout
les échanges avec John le pasteur. Mais bon, Charlotte Brönte étant fille de
pasteur, on peut comprendre.
Voilà, j’arrive au
bout de ce que je voulais partager concernant Jane Eyre. Je ne répéterai pas
que c’est un chef d’œuvre (sic…) mais en tout cas, je vous invite vraiment à le
lire, et même le relire. Son action bénéfique est toujours la même.
Ah oui, pourquoi
est-ce qu’il m’a ramenée à la vie, « lecturellement » parlant ?
Et bien parce qu’avec lui j’ai tout oublié, et que je l’ai lu en quelques
traites seulement. Un vrai miracle, qui m’a relancée sur la route, à une bonne
vitesse de croisière.
C'est un roman que j'ai beaucoup apprécié, comme j'aime beaucoup ce genre là. Il y a vraiment beaucoup de personnes pour qui ça a été un coup de coeur. Mais je ne sais pas, peut-être qu'il faudrait que je le relise, car je n'ai pas eu le coup de foudre attendu. Je me souviens avoir trouvé le temps long au centre du roman, et j'avais du mal à m'attacher à Jane Eyre ou à Mr Rochester... Donc oui, il faudrait que je le relise je pense !
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