jeudi 18 février 2016

New Moon, la saga continue

M'y voilà enfin, j'ai terminé le tome 2 de la série Twilight et suis enfin à même de vous en faire un article. Ils me prennent du temps ces bouquins, c'est le moins que l'on puisse dire. Non pas que l'intrigue soit philosophique ni même complexe; je ne fais pas des arrêts en mode "ouahou j'apprends tellement de choses sur la vie !" ou alors "ouahou, la pensée développée par cette auteur, et ce de façon métaphorique, avec ces allégories sexy de la vie, la mort, la peur, l'indécision... c'est d'une portée intellectuelle inouië !!" Nop. Je me dis juste "ahlàlà pas mal ce Jacob, pourquoi elle succombe pas cette greluche ? En même temps Edward est pas mal aussi, elle a pas tord d'attendre, en plus il brille au soleil." Bon, ok, pas à ce point là non plus. Mais ces bouquins me détendent; c'est indéniable. Je suis toujours prête à bien dormir après en avoir lu quelques pages. Donc j'adore, et je suis contente d'avoir encore deux gros tomes à lire. En plus je n'hésite pas à m'interrompre dans ma lecture pour lire des romans un tantinet plus évolués, en LC par exemple (ahah suspense les amis, vous vous demandez ce que ça peut bien être !! Mais il y a des indices dans les articles précédents :p). Bref, je suis bien contente d'avoir franchi le pas et commencé cette saga. Les romans sont tellement, terriblement meilleurs que les films !! W9 a eu la bonne idée de les repasser le lundi (c'était le 2 justement il y a deux jours) et j'ai pu constater à quel point c'est pathétique. Les livres rendent Bella un peu moins niaise, et l'intrigue un tantinet plus profonde (si l'on peut parler de profondeur...). 

J'ai plutôt bien aimé que l'auteur laisse des pages blanches pendant la dépression de Bella; c'était presque méta-littéraire : la page blanche du désespoir. Et puis ensuite son début de résilience grâce à Jacob est touchant. En revanche, Edward part un peu comme un gueux, sans raison véritablement convaincante. Il paraît que StephEnie (et oui ^^, n'est-ce que pas Tiphanie ?!) a voulu, dans ce tome, illustrer la douleur liée à la perte d'un grand amour. J'ai trouvé ça plutôt convaincant, même si Bella a un contrôle sur ses pensées assez impressionnant (surtout quand Jacob la réchauffe). Le gros bémol de ce roman selon est la fin, en Italie. Concernant ce passage, ma préférence va au film. Peut-être aussi est-ce dû à quelques mécompréhensions de la prose anglaise de Madame Meyer, mais j'ai eu le sentiment que tout allait bien vite avec les Volturi. Dans le film évidemment, les décors nous semblent plus grandioses, la succession des évènements plus limpide. Mais ce sera le seul bémol, peut-être avec les explications que Bella et Edward se donnent à la fin concernant sa disparition, sa dépression et surtout les voix qu'elle entendait. Enfin c'est mon avis; je n'ai peut-être pas saisi toutes les subtilités philosophiques de la relation de nos deux héros...
En tout cas il me tarde de lire le tome 3, dans lequel les deux zoms de sa vie vont rivaliser de génie pour la séduire. Ahah le pied ^^(sauf que je connais la fin, et sais pourquoi Jacob la cherche tout le temps, et que ça me fait bien marrer ! Beurk, c'est pas du tout romantique...!!)

Pour relever le niveau de tout cela, je vous ai choisi un tableau. Je reviens à mes bonnes résolutions, laisse de côté le lettering et vais vous parler d'art; plus particulièrement d'un tableau que beaucoup connaissent : "Le baiser" de Klimt. Depuis que j'ai commencé Twilight, je sais que c'est de ce tableau que je vais vous parler. Non pas seulement parce qu'il représente l'amour; ça aurait été trop simple, même si ça tombe sous le sens. L'histoire de Bella et Edward est un peu plus troublante qu'une simple histoire d'amour; c'est d'ailleurs ce qui a séduit un aussi grand nombre de lecteurs. Pour ce tableau, c'est un peu l'inverse : on croit d'abord à une magnifique représentation de l'amour, touchante, riche, brillante, onirique et champêtre. Mais si on y regarde de plus près, on se rend compte de certains détails...
1908-1909, Huile et feuille d'or sur toile,
180 x 180 cm
Regardez d'abord la position des amants. On ne voit pas la tête de l'homme, et elle est complètement penchée. Cela fait référence aux têtes coupées chères à l'art symboliste, et qu'on retrouve souvent dans la littérature, la poésie et la peinture. Pensez au mythe de Salomé qui demande la tête de Jean le Baptiste, ou bien à Mathilde de la Môle qui porte sur ses genoux la tête de Julien en l'emmenant au tombeau. Si on regarde maintenant la tête de la femme, on se rend compte que cette dimension morbide se justifie encore. Elle est très pâle cette dame, même si ses joues sont un peu rosies. On a l'impression qu'il embrasse une morte, ou une presque morte. De plus, on n'a pas tellement le sentiment qu'elle apprécie ce baiser... elle a la tête rentrée dans ses épaules d'une façon assez peu naturelle... Enfin, regardez sa posture : elle est en réalité à genoux; ses pieds dépassent. Etrange, encore une fois... Pour finir sur la femme : observez le bas du tableau : il y a comme des tresses à droite. On pourrait croire à de simples effets de style, mais on peut aussi supposer qu'elle représentent les cheveux de la femme. Dans l'art symboliste, on aimait représenter les femmes fatales avec de longues chevelures, grâce auxquelles elles pouvaient séduire et capturer... Charmant n'est-ce pas ! Le vampire ne serait, dans le cas de notre tableau, pas celui qu'on croit, malgré le baiser suggestif !
Parlons enfin de la facture plus que particulière de ce tableau. Cette abondance de doré, qui rappelle les œuvres artisanales, peut-être même les icônes, illustre la liberté créatrice de Klimt. Il n'appartient pas véritablement à un courant particulier. Membre de la Sécession viennoise - courant souhaitant s'extraire de l'académisme-, inspiré par les symbolistes, il finit par créer son propre style, et nous a particulièrement marqués par ses œuvres de la période dorée. Cette abondance de feuille d'or et de motifs sertis lui vient sans doute de l'observation de son père au travail : il été orfèvre. Tout cet or confère au tableau une dimension brillante et hiératique; on a presque l'impression que les deux amants sont allongés non pas dans un lit, mais dans un sarcophage (encore une fois, voilà pourquoi il m'a fortement inspiré suite à ma lecture !) Le seul élément qui évoque la nature dans ce tableau et apporte une dimension pastorale est le parterre de fleurs...

7 commentaires:

  1. Je suis content que ça te plaise toujours autant :p Tu ne vas pas tarder à lire le 3 ??
    Une LC ?? Mais...
    Gros bisous ;-)

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    1. Oui je pense lire le 3 dans les semaines qui viennent, ça va dépendre de mes envies. Si je trouve des titres qui me tentent, il passera après, comme c'est une valeur sûre :) (logique des logiques ^^: chacun sa logique !)

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    2. Et bien.... Je comprends ta logique :p Logique, puisqu'elle est... Logique !

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  2. Bon, encore une fois, ta chronique m'a bien fait rire ! Je n'ai pas tout compris comme je n'ai vu que le premier et le dernier film mais c'était plaisant à lire. Et oui, l'histoire de Jacob et compagnie m'a également bien fait rire (et un peu choquée quand même). Je ne sais pas où l'auteure est partie chercher ça.
    Et merci encore de la découverte de ce tableau, je ne le connaissais pas, et j'ai appris beaucoup de choses !

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    1. Ouahou merci pour les compliments !! Je suis heureuse que mes chroniques te plaisent et te donnent le sourire en tout cas :). J'essaie d'être légère, alors tant mieux si ça fonctionne.
      Je le suis un peu moins quand je parle des tableaux, mon côté prof sans doute, mais si ça te plait aussi, c'est parfait ! Merci pour ta fidélité en tout cas. Des bises !

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  3. j'ai travaillé sur ce tableau avec mes élèves de 3ème l'année dernière, mais tu viens de m'ouvrir une nouvelle perspective avec la dimension morbide que j'avais moi-même à peine perçu!

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    1. Je ne l'aurais pas saisie non plus sans mon livre sur l'art ! Mais quand on y regarde bien, c'est assez flagrant. Et on n'a plus tellement envie de présenter ce tableau comme l'allégorie de l'amour et du romantisme...

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