samedi 10 octobre 2015

Les Classiques, ma vie et moi

La Liseuse, Fragonard 

Chers tous, 
Un nouvel article que je médite depuis quelques jours, après en avoir vu le thème chez Eniaa (blabla1 : Les classiques... et moi) et avoir eu envie d'en parler moi aussi. A force d'y réfléchir, je me suis rendue compte que plusieurs raisons me poussaient à évoquer cela ici : non seulement les classiques ont eu une grande place dans mon parcours de lectrice, mais aussi, ils font partie d'une catégorie que chaque lecteur a forcément côtoyé un jour dans sa vie. Dévoiler quelque chose de personnel tout en parlant à tous, voilà bien le genre de sujet qui me plait. C'est d'ailleurs ce que je fais un peu tout le temps via les articles : parler de moi tout en parlant des livres. Bref, merci Eniaa :)
Il y a aussi une autre raison qui m'a poussée à aller plus avant dans ce sujet : mon métier. Je suis en effet amenée, chaque jour ou presque, à conduire des jeunes gens vers la littérature, et particulièrement vers les classiques. Et je réalise que je ne m'interroge sans doute pas assez sur ces livres que je leur fais (ou non) lire. D'accord c'est ce qu'impose le programme. Mais c'est tout de même moi qui choisis QUELS romans ou ouvrages classiques je vais leur demander de lire, à mes lycéens ! Pourquoi est-ce que j'ai choisi cette année Les Fables de La Fontaine, Phèdre de Racine, Candide et enfin Thérèse Raquin ? Pour tout vous dire, pour beaucoup, c'est pour leur pertinence d'un point de vue pédagogique. Candide est un incontournable. Les Fables sont déjà un terrain un peu connu, et on approfondit (ce n'est pas si simple que ça, il y a plusieurs niveaux de lecture, et c'est ça qui fait un classique). Pour Phèdre c'est par goût personnel. Et puis Thérèse Raquin... c'est non seulement parce qu'il est court, mais aussi parce qu'il est trash... et j'adore provoquer un peu mes élèves. Les faire réagir. Et leur montrer que les classiques, une fois les barrières du style et de la langue tombées, n'ont rien à envier à certains de leurs films préférés. Ils sont même parfois plus terribles !! 
Les classiques, c'est le fondement de notre culture, de toutes nos conceptions du monde, de tous nos scénario. Racine et Zola contiennent toutes les horreurs et les bonheurs humains. Game of Thrones et autres thrillers n'ont rien inventé. Le problème c'est que c'est vieux, verbeux, complexe, avec des fioritures, du style et de la beauté. Un classique n'est pas immédiat. Il faut le comprendre, et presque le mériter - comme nous le fait sentir Balzac au début de ses romans, avec ses longues descriptions. Un classique, c'est de la vie en barre, mais il faut creuser un peu, mettre les mains dans le cambouis, démonter les rouages complexes qui cachent en fait des trucs tout simples. Il faut OSER. Et une fois qu'on a compris que ce n'est pas si compliqué que ça, et bien on peut avoir accès à tout le plaisir que contient la littérature, et les classiques en particulier. Bon d'accord, peut-être pas tous les classiques... il y en a qui sont vraiment ch*** (genre certains Balzac par exemple...). Mais la plupart, comme Les Liaisons Dangereuses, ou encore Nana de Zola, sont de vraies pépites. Enfin tout ça, c'est assez personnel comme avis...
Le Verrou, Fragonard (aussi)

Venons-en à nos moutons : mon parcours avec les classiques.
Je lis depuis que je suis toute petite (comme beaucoup d'entre nous je pense). J'ai commencé avec la Bibliothèque Rose. Pas complètement des classiques, mais pas complètement pas non plus. La Comtesse de Ségur, on peut dire que c'est un classique de littérature jeunesse. J'ai continué comme ça, tranquillement, mais avec très peu de romans contemporains. Je piochais allègrement dans la bibliothèque d'enfance de ma maman. Jusqu'au jour où je n'ai plus eu envie de me contenter de celle de l'enfance. Je suis allée chercher ces livres plus gros, plus beaux parfois, dont je regardais sans cesse les titres sans les comprendre :  Madame Bovary, François le Champi, Les Misérables (que je n'ai finalement encore jamais lus !!), L'Etranger, ... et je ne sais plus quels autres. Je savais que c'étaient des livres particuliers. Déjà ils étaient gros, et écrits tout petits. Mais définitivement, il n'y avait pas à tortiller, je n'y comprenais rien.  Alors je me suis mise à ne vouloir lire que des livres épais et écrits tout petit, mais un peu plus adaptés à mon âge. Je me suis lancée vers 13 ans dans le Seigneur des Anneaux. C'est gros et écrit tout petit. J'ai bien aimé, même si je ne retenais pas tout. Mais ça avait le mérite d'être gros. Et puis, arrivée à la fin du collège (où j'ai sûrement lu des classiques d'ailleurs, mais impossible de m'en souvenir...), je me suis dit que j'allais entrer au lycée, et sûrement avoir des livres plus "recherchés" à lire. J'ai donc choisi mon premier vrai classique : Le Blé en herbe, de Colette. Et je n'ai rien compris. Tout petit pourtant, et écrit gros. Mais rien. Je lisais sans comprendre. Mais je lisais ! Je lisais un classique ! Et de là s'établit ma première relation à la littérature : une sorte de sacralisation de l'objet, magnifique mais inatteignable, sublime mais incompréhensible. Je ne pouvais pas comprendre ce que ces romans voulaient dire, parce qu'ils recelaient forcément quelque chose de sacré, quelque chose de bien plus haut, bien plus subtile ce que moi, simple enfant mortel et ignare, pouvais comprendre. J'ai donc enchaîné ainsi pas mal de classiques, des Mots de Jean-Paul Sartre à Germinal de Zola, en passant par Les Fleurs du Mal de Baudelaire. Surtout au lycée. J'alternais ces titres ronflants et connus avec d'autres lectures plus distrayantes. D'autant que quand je lisais les classiques, c'était toujours avec cette impression de lire quelque chose de magnifique mais avec retenue, ce qui rendait ma lecture superficielle. Je pensais tellement fort qu'ils recelaient un secret, un mystère qui n'étaient accessibles qu'aux grands initiés, que je m'empêchais presque de comprendre qu'en réalité, c'était d'abord une histoire qui était racontée. L'affaire s'est corsée quand j'ai compris que je voulais faire des études littéraires. Je crois que tout s'est confirmé avec Proust. Vers 16 ans je suis devenue férue de réflexion philosophique, et je me voyais déjà prof de Philo. Mais j'aimais aussi tellement lire que quelqu'un m'a dit une fois : " Mais toi, ce qui te botte vraiment, c'est la littérature". Et Proust est venu confirmer cela. Quelle claque ça a été pour moi de finalement comprendre un roman classique. Parce que Proust, avant de raconter une histoire, parle de l'âme humaine; de ce qu'on perçoit, de ce qu'on ressent. La prose de Proust était complexe, alambiquée, et finalement elle incarnait ce que je croyais voir dans les autres romans : une sorte de mystère incarné, mais que je comprenais. Finalement, tout ça n'est pas de l'ordre de la prétention. C'est simplement que j'ai retrouvé chez Proust ce que je cherchais partout : une complexité, un mystère à résoudre. Chez les autres auteurs, je voulais voir de la complexité derrière chaque mot, alors qu'il n'y avait avant tout qu'une histoire sur laquelle méditer (et un beau style c'est vrai). Alors que chez Proust, c'est le style qui sert l'histoire; ce sont "les anneaux nécessaires d'un beau style" qui font pour lui l'essentiel d'un texte, puisqu'ils sont pour lui le support de la vérité. Proust m'a touché pour ça : pour lui, il n'y a pas de vérité sans subjectivité.  Il ne décrit pas seulement des choses ou des faits : il y mêle les souvenirs, l'expérience, la subjectivité humaine. Et c'était ça que je cherchais dans tous ces romans : la réalité de ce qui se passe dans la tête des auteurs, et sans doute, par corollaire, dans celle des gens.

Je ne pensais pas passer autant de temps sur le tournant qu'a été Proust pour moi, mais ça m'a permis d'y voir plus clair. Je n'avais finalement jamais vraiment compris pourquoi j'aime tant cet auteur et pourquoi il a été si important, mais ça commence à s'éclairer ! Merci Eniaa pour cette idée, encore une fois ! Je fais des découvertes plutôt intéressantes. 

Ensuite est venu le temps des études de Lettres, les sérieuses et grandes études de Lettres. Grandes surtout parce que j'ai eu un Bac S... donc assez peu de littérature à l'école, après m'en être gobergée en 1ère (entre deux révisions de maths que je m'imposais, oh supplice...). Etudes en hypokhâgne donc, puis en khâgne Lettres Modernes et là... après une première année riche en lectures plus personnelles, l'option Lettres Modernes fut une véritable révélation. Enfin on me donnait des clés pour accéder aux grands textes. Pour autant je n'ai pas réussi à toutes les utiliser dès cette année; les textes me semblaient encore nimbés d'un épais mystère. Mais je savais que j'allais pouvoir le percer. Et c'est une fois arrivée à la Fac de Lettres Modernes que j'ai compris que j'avais, sans m'en rendre totalement compte d'ailleurs, réussi à en fendre la première épaisseur. A Rebours de Huysmans a marqué ce premier accomplissement; j'ai vraiment aimé ce roman, assez obscur pourtant. Je crois que c'est ce qui m'a plu; j'aimais quand les textes n'étaient pas limpides, qu'il fallait réfléchir, peser chaque mot, penser chaque tournure, analyser pour comprendre. Autant vous dire que je ne lisais alors plus que de "vieux auteurs", chez lesquels je savais pouvoir trouver autre chose qu'une simple histoire (triste constat d'ailleurs : je ne parvenais pas à comprendre tout simplement une histoire, donc pas ou peu de livres plaisir, puisque je cherchais surtout à décortiquer (le style mais aussi ce qu'avait pu penser l'auteur)). Mon ancien blog est la preuve de cette boulimie de Classiques : je commençais à comprendre que le mystère de ces textes pouvait être infiltré, alors je m'en donnais à coeur joie. Classiques "anciens" mais aussi plus contemporains, ils me donnaient à réfléchir à la littérature, et ce fut une période faste intellectuellement parlant. J'ai d'ailleurs eu mon concours en grande partie grâce à cet engouement. Une bouquinerie de la ville où j'étudiais m'a aussi permis d'assouvir mon besoin de classiques, et la bibliothèque que j'ai chez mes parents regorge de ces vieux livres jaunis payés 3 euros. 3 euros le mystère ultime et sublime, j'aurais dû me douter qu'il y avait quelque chose de pas net...
C'est finalement quand je suis devenue enseignante que j'ai compris que le mystère n'existait finalement que dans mon esprit, puisque je pouvais le percer et même plus, en donner les clés à d'autres. Chouette ! Du coup, depuis, je ne lis quasiment plus de classiques classiques... mais je lis des romans qui pourraient le devenir, plus tard. Que ce soit pour les adultes ou pour les jeunes. Ce qui se fait aujourd'hui me fascine. Mais pour en arriver là, il m'a fallu remonter jusqu'aux classiques. Comme si j'avais besoin de connaître bien ce qui avait été fait avant, pour bien comprendre le monde d'aujourd'hui. Et c'est sans doute pour ça que lire les Classiques est essentiel- à condition de bien les choisir.

Ahlàlà je vous en ai fait des tartines... mais ça m'a permis de réfléchir à plein de choses. Si j'ai pu susciter en vous une réflexion, vous m'en verrez ravie. Si ça vous a rappelé des souvenirs d'expériences de lecture, c'est encore mieux.
Petit mot sur les deux tableaux : Ahlàlà que je suis sérieuse dans cet article ! Que je suis pompeuse ! Mais j'avais envie de mettre ces deux images : celle d'une lectrice concentrée, que je voyais sur un mur chez mes parents et qui m'a toujours plu (je m'y retrouvais sans doute, et peut-être bien que Margaud aussi :p) et Le Verrou, du même peintre. Il figure sur la couverture de mon exemplaire des Liaisons Dangereuses (roman qui représentait un super mystère pour moi !). Et puis un dernier de lui que j'aime bien intitulé "Les Hasards heureux de l'escarpolette". Sympa. 

Reste une (deux...) question :
  Quels sont vos classiques préférés ? Pourquoi ? 
Quels sont les classiques que vous auriez rêvé d'étudier à l'école ?
Mes futurs élèves pourraient vous en être reconnaissants ! 

20 commentaires:

  1. Coucou, quel tartine! Quand j'ai vu le titre, je me suis dis oh non pas les classiques! La barbe :( Et finalement en réfléchissant je me suis dis que j'ai lu moi aussi Camus, Sartre, Kafka,... Et j'en garde un bon souvenir!
    Ce n'est pas du tout ma zone confort, ma tasse de thé, maintenant est-ce que ça serais une torture si je devais en lire un? Non, sûrement pas... Je crois qu'il faut les lire à petite dose, pour ne pas se dégoûter. Par contre je n'aurais sûrement pas supporter de les apprendre à la fac, je les lis, ce que j'ai compris tant mieux, et ce que je ne comprends pas, c'est peut-être parce que c'est pas le bon moment, ça seras pour la prochaine...
    Oh là, du coup je te fais une tartine aussi :)
    Je m'arrête là pour ce soir, bis ;-)

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    1. C'est chouette ce que tu dis, de ne pas te braquer et d'essayer. Il y a du bon dans les classiques !
      Merci pour ta tartine :) !!

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  2. Intéressant billet. :-)

    Je ne ferai pas de listes étant donné que tu as déjà vu mon top 100. ;) Par contre, je relisais dernièrement plusieurs chapitres du "Werther" de Goethe (pour la 10e fois peut-être) et j'ai été enchanté encore plus que les autres fois. Tu n'en parles pas dans ton texte alors si tu ne l'as jamais lu je te le conseille et sinon je te conseillerais aussi "Les années d'apprentissage de Wilhelm Meister" qui est au minimum aussi bien.

    J'ai lu le mois dernier Racine pour la première fois de ma vie (même si j'ai 35 ans). À la lecture de ton post il est manifeste que vous n'avez pas le même cheminement scolaire que nous au Québec. Le peu de classiques que l'on doit lire sont généralement assez facile à comprendre et ces lectures se font assez tard dans notre cheminement. En tout cas j'ai été fort impressionné par Racine.

    On en a déjà parlé sur ton blogue mais je continue à trouver étrange un cheminement (de lecture) comme le tiens. Ici c'est à peu près impossible à trouver. Généralement, comme moi, les lecteurs commencent par des lectures faciles et populaires à l'adolescence (pour ma part c'était Stephen King) et certains bifurquent vers ce que je considère comme de la grande littérature (Goethe, Hugo, Virginia Woolf, etc.). Et les rares qui vont étudier en littérature (ce ne fut pas mon cas) sont de vrais passionnés, et il n'y en a pas beaucoup. Pour enseigner ici au même niveau que tu le fais, ça prend seulement un petit cours de pédagogie à l'université (même si c'est un cours de 4 ans c'est extrêmement facile à faire) et certainement pas un diplôme dans le domaine des lettres.

    Comme je le disais sur mon blogue dernièrement, le meilleur roman, de mon point de vue, c'est Feu Pâle de Nabokov parce que c'est celui qui combine le mieux le style et l'histoire, les deux sont parfaits, le fond s'imbriquant parfaitement dans la forme. En plus il a une forte intrigue, il est intéressant à lire, c'est un "page turner", ce qui est rare dans la vraie littérature.

    Bon je m'arrête ici pour ne pas faire trop long. :-)

    à bientôt

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    1. Ah, autant te dire que je suis flattée que tu aies continué à suivre mon blog malgré ma déviation patente vers des genres plus légers, et que je suis également satisfaite d'avoir écrit enfin un article qui te botte et te donne envie de commenter :p.
      Je crois effectivement que je suis une espèce d'ovni, mais finalement c'est ce qui m'a permis de devenir prof jeune, et de ne pas tout avoir à découvrir pendant les études. En plus maintenant, les livres que je lis me permettent de me rapprocher d'une foule de gens (et pas seulement d'initiés), mais aussi de me distraire. Je fais de la littérature avec mes élèves, et dans mes temps libres je me détends. La tendance s'inversera sans doute un jour, mais pour le moment je suis contente comme ça.
      Je note tes références. Je pense qu'un jour j'en viendrai à Nabokov, d'autant que j'ai adoré son autobiographie.
      Merci de ton passage en tout cas, et à très vite, même si mes lectures actuelles ne t'inspirent pas énormément ^^.

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    2. hihi c'est vrai que je préfère quand tu écris ce genre de billet ou l'autre jour quand tu répondais à des questions, étant donné que j'ai assez "donné" dans le genre de romans que tu lis ces temps-ci.

      Et pour "l'ovni" je ne crois que t'en sois un parce que justement je voulais dire que ça semble propre à la France, parce que quand j'avais un compte twitter je voyais plein de Françaises qui avaient exactement le même cheminement de lecture que toi, avec la même formation, le même travail, etc. C'est peut-être dû au fait qu'ils vous font lire des classiques très tôt et qu'aux environs de 25 ans, vous voulez plonger ou replonger dans des lectures un peu plus populaires.

      à bientôt

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    3. Ah donc j'avais mal compris ! Oui sans doute la faute à la formation. Mais l'idée d'avoir un parcours particulier ne me déplaît pas ^^

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  3. Tu fais honte à mon mini-texte avec cet article :(. J'aime bien la sélection que tu as fait pour tes élèves, c'est varié et il y a plus de chances qu'ils en aiment au moins un.

    Je dois t'avouer que je n'ai jamais lu de Proust, il m'impressionne encore un peu... pourtant je sais que je devrais, encore plus après avoir lu cet article. C'est quand même bien que tu aies aussi réussi à retourner vers des lectures plus actuelles parce que je pense que ça peut aussi te rapprocher de tes élèves.

    J'ai déjà nommé quelques uns de mes classiques préférés dans mon article, mais j'ai aussi adoré Antigone de Anouilh qui a été une petite révélation, et puis Sartre... je l'aime. J'apprécie aussi beaucoup Kafka et Ionesco. Dans un autre style, j'adore Virginia Woolf même si je n'ai lu que deux de ses œuvres pour l'instant. Ce ne sont pas vraiment des classiques anciens, mais ça reste des références.

    J'aurai vraiment aimé étudier 1984 de George Orwell à l'école, ou au moins qu'on me dirige davantage vers cette lecture (dans une liste de lectures complémentaires par exemple). C'est pareil, ce n'est pas du "classique classique", mais je trouve que c'est un essentiel pour prendre du recul par rapport au monde actuel.

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    1. Oh non ne dis pas ça, ton article est très bien !! Comme je dis, ce n'est pas la quantité qui compte. Et mon article, je ne suis pas sûre que grand monde le lise...
      Tu as complètement raison en tout cas : lire de la litté jeunesse ou YA me permet vraiment de me rapprocher de mes élèves, de me rendre compte de ce qu'ils aiment. Mais surtout, je pense que ça me fait un bien fou :p
      Et puis pour lire les classiques, on a toute la vie. Alors que certains bons romans du moment risquent de vite disparaître des mémoires, alors autant en profiter.

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  4. Je ne sais pas quels classiques j'aurais rêvé d'étudier, en tout cas j'ai beaucoup aimé les classiques que j'ai étudié, Germinal, qui m'a donné le goût pour Zola, Madame Bovary qui m'a fortement ennuyée en 3e, mais que j'ai réussi à apprécier en 2nde, Antigone, Les liaisons dangereuses... Et puis il y a les classiques américains et british, Austen, les soeurs Brontë, Dickens, Steinbeck. Plus tard j'ai découvert Dumas, Stendhal et aussi les auteurs russes, un vrai bonheur, c'est toujours avec un plaisir certain que je me tourne vers les classiques.

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    1. Tu as raison, n'oublions pas les classiques Anglais et Américains ! Il y a de vraies pépites.

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  5. Comme dit à Eniaa , j'avais en tête de genre d'articles, et j'ai encore plus envie de le rédiger, car j'aime énormément les classiques ( que tes élèves sont chanceux cette année ! ) Thérèse Raquin est peut être le Zola que j'ai le moins aimé, par rapport à l'écriture j'entends. Je l'ai trouvée plus lourde que dans ses autres romans. Mais ça reste un Zola ! Et puis que j'ai hâte de lire Phèdre. Enfin, Voltaire et moi on accroche bien, haha ! J'ai pris grand plaisir à relire Candide cet été,et il m'a même fait rire !
    Bref, super article, où j'ai pris grand plaisir à suivre ton parcours qui fait envie, faut le dire ! Et certains passages m'ont fait sourire. Oui, pour lire Balzac, il faut le mériter, c'est vrai !
    Pour faire court, mes classiques et auteurs préférés : Zola et son Bonheur des Dames, Germinal, Le Père Goriot, Mémoires de deux jeunes Mariées, Balzac, Maupassant, Austen, Voltaire, le Cid, Le Mariage de Figaro, Ionesco, Baudelaire, Verlaine, Le Parfum. Je viens de découvrir Huxley et j'aime !
    Je prends mon temps quant à Proust, ça me fait un peu peur à vrai dire. Mais je tenterai un jour ou l'autre !
    C'est drôle, car je pensais à ces tableaux de Fragonard aujourd'hui. Je ne savais pas que le dernier s'appelait comme ça. Je savais seulement qu'il y avait une histoire de triangle amoureux !
    Maintenant, j'ai envie de découvrir des classiques étrangers, notamment russes et américains...

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    1. Je suis contente qu'il t'ait plu ! J'ai pris aussi grand plaisir à l'écrire, et ai hâte de voir le tien. Tu sais, je pense que tu es bine partie pour avoir un parcours similaire voire encore plus cool que le mien, ne t'en fais pas pour ça :p (à condition que tu tentes Proust bien sûr ^^)
      Tu as aussi raison d'essayer des classiques étrangers, il y a des perles.
      A très bientôt, et désolée pour le retard de mes réponses...

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  6. J'aime beaucoup le tableau La liseuse (je l'avais même fait en puzzle pour ma chambre d'ado ;) ). Sinon je te rejoins sur de nombreux points... Au départ je me suis lancée dans les classiques juste pour pouvoir dire "j'ai lu tel auteur" ou en tout cas pour ma culture générale. J'ai finalement fait de jolies rencontres, j'ai moins été marquée par d'autres... Je sais qu'au lycée, j'avais pu découvrir l'écriture de Colette en cours de français. Sur le coup j'étais restée complètement hermétique, mais depuis que j'ai relu Sido ou La maison de Claudine j'ai envie de tout lire de l'auteure !

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    1. Je crois que j'ai du essayer une fois de lire Colette, mais elle m'a peu marquée on dirait...
      On a tous un parcours particulier avec les classiques, c'est vraiment très personnel. Comme quoi, ils ont beau être très connus, très beaux, remarquablement écrits, ils ne font tout de même pas l'unanimité. Et heureusement d'ailleurs, sinon cela voudrait dire qu'on a tous des goûts semblables...!

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  7. j'ai envie de te répondre sur tellement de points que je vais faire ma tartine sur mon blog, ça sera trop long en commentaire!!!
    mais tu résumes aussi mon parcours en une seule phrase: "Comme si j'avais besoin de connaître bien ce qui avait été fait avant, pour bien comprendre le monde d'aujourd'hui" c'est out à fait ça!!

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    1. Hâte de lire ton avis ! Et ma phrase est un peu bancale tiens, tu es gentille de la citer ^^. Mais les " bien" un peu mal placés se répondent finalement... peut-être peut-on y voir un certain style ^^
      A très bientôt en tout cas, et contente d'avoir suscité la réflexion chez certains d'entre vous :) !

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  8. Ah les classiques, que de réflexions cela amène...j'ai eu une grande période classique, notamment grâce à la prépa...je m'en suis éloignée ces dernières années, mais j'ai très envie d'y retourner, surtout que j'en ai plein dans ma PAL! Et il y a Proust aussi, il faut absolument que je me lance...

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    1. Oui, je pense qu'il faut essayer au moins une fois. A mon avis, c'est tout ou rien avec lui ! Tu me diras :)

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  9. Je prends enfin un peu de temps (et profite que ma connexion internet fonctionne enfin !) pour m'arrêter ici. J'aime beaucoup cette chronique sur les classiques. On sent que tu as pris le temps de la réflexion et que c'est écrit avec passion. J'ai un parcours un peu similaire au tiens, dans le sens où j'ai d'abord lu beaucoup de classiques avant de m'intéresser à des ouvrages plus contemporains après mes deux années de prépa. Mais les classiques restent pour moi une valeur sûre. Ce sont eux qui m'ont donné le goût de la lecture. Tu t'en doutes, j'aime particulièrement le passage sur notre cher Marcel ! Avec lui, j'ai des moments de révélation, de "ah mais c'est tellement ça!". Je l'aime !

    Comme toi, j'ai adoré Les Liaisons dangereuses. Je l'ai même lu plusieurs fois. (Ah, Valmont...). Nana est un très bon roman aussi, mais c'est avec L'Assommoir que j'ai d'abord succombé au charme de Zola. Les élèves ont parfois l'impression que les écrivains sont des êtres inaccessibles, loin de nous (surtout s'ils ont écrit il y a des siècles) mais personnellement, quand je les lis, j'ai l'impression de retrouver de vieux copains. Hugo, Verne, Balzac, Racine, Maupassant, Lafayette... je parle d'eux comme si je les connaissais, pas pour faire intelligente, mais parce que ce qu'ils écrivent nous touche encore et toujours aujourd'hui, parce qu'ils posent des questions que l'on se pose toujours et abordent des thèmes qui font toujours parler : l'amour, l'ambition, le mal, le bien et j'en passe.

    Lisons et aimons les classiques !

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    1. Ahah ton dernier paragraphe me donne tellement envie d'ouvrir un bon vieux Balzac ou Zola ^^ !!
      Merci pour ton passage ici en tout cas :)

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