jeudi 8 février 2018

Misery, un coup de coeur inattendu !

Misery, Stephen King

Je ne peux que dédier un article complet à ce livre qui a été une immense découverte pour moi, et presque plus qu'un coup de coeur. Pour la petite histoire : il m'intriguait depuis longtemps car je l'avais acheté il y a quelques années dans la collection Harrap's (vous savez, où certains mots sont traduits). Je ne l'avais finalement pas lu car je trouvais le style assez complexe (ce qui est assez vrai). Mais l'histoire de cet écrivain tenu captif par une fan obsessionnelle et carrément folle m'avait toujours interpellée... J'ai donc fini par l'acheter en Français, et par le sortir de ma PAL. Et j'ai eu bien raison ! 


Attention, ce qui suit continent des spoils ! Ne lisez que ce qui est en gras ou en couleur pour les éviter :). 

J'ai trouvé que le début était un peu lent. Mais c'est le temps qu'il faut à Paul Sheldon pour sortir de la torpeur assommante dans laquelle l'ont enfoui les médicaments d'Annie. Annie, la déesse sans forme, de haute stature et forcément effrayante. En vrai, une femme solitaire, adepte de suspense et de sucreries; et dans une autre vie, le Dragon femelle, infirmière auteur de multiples meurtres... Mais ça, on ne le découvre que plus tard...
Une fois qu'il commence à se remettre des fractures multiples de ses jambes, occasionnées par l'accident de voiture duquel Annie l'a "sauvé", Paul doit passer aux choses sérieuses : écrire à Annie un exemplaire unique et inédit des aventures de Misery, l'enquêtrice vedette des best-seller qui sont loin de faire sa fierté, mais font malgré lui sa renommée. Le hic : Misery est morte dans le dernier tome, "Misery's Child". Paul en avait assez de cette pimbêche assez creuse, et a fini par la tuer. Soulagement. Et voilà qu'une folle revient lui exiger la suite, en le tenant captif dans une chambre de sa maison loin du monde. Il va falloir qu'il ressuscite Misery... 
Et Annie n'est pas une lectrice sans exigences : assez simplette en apparence, elle se révèle friande de suspense mais aussi de vraisemblance et de cohérence. Paul s'y reprend  à deux fois pour écrire le premier chapitre de ce qui deviendra "La retour de Misery".
J'ai adoré que l'auteur nous transcrive ces deux premiers chapitres, le second étant carrément horrifiant. On y retrouve la patte de King que je connais encore mal : le frisson. Imaginez une cimetière, des bruits étranges,... J'en avais froid dans le dos. Et c'est là que je me suis dit : il faut que je découvre l'univers de cet auteur, quitte à flipper toute seule dans mon lit ^^. 

Bref, continuons. En parlant d'horreur, celle-ci est allée crescendo sans que je m'y sois attendue : au fil des chapitres, l'envie d'écrire de Paul revient et la folie d'Annie s'accentue. Mieux vaut ne pas la contrarier, sur aucun point que ce soit. Alors quand Paul essaie de s'enfuir, la punition est terrible... Elle lui coupe carrément le pied... Jusque là je crois que je n'avais pas réalisé à quel point Annie était folle; j'avais le sentiment de lire un roman sur l'écriture sous la contrainte, et la pire des tortures d'Annie était de priver l'auteur d'anti-douleur( déjà affreux en soit). Mais avec cet acte, je me suis dit : clairement, je devrais avoir frissonné depuis le début du roman, car cette femme est un vrai monstre... Mais le pire est à venir ! Non seulement elle va lui couper un pied, mais aussi un pouce. L'escalade de la violence et du sang s'accélère dans le dernier quart du livre, pour notre plus grand plaisir (et oui, je me suis découvert un plaisir coupable et avide de découvrir la suite des aventures de Paul...). 

J'ai lu ce livre de 500 pages extrêmement rapidement. En trois jours environ il était lu. Je n'avais pas connu ce sentiment depuis longtemps : celui de ne pas avoir envie de fermer le livre, qui me maintenait éveillée malgré la fatigue. J'ai donc enfin un roman à citer dans les TAG où la question est : le dernier livre qui t'a fait passer une nuit blanche. Bon, clairement, avant 11h30 je dormais, mais quand même, il m'a vraiment maintenue en éveil !

En résumé : un livre passionnant, plein de suspense et de rebondissements. Un bon mélange avec des références au livre que Paul Sheldon écrit, au travail de l'écrivain, et le tout dans une atmosphère angoissante : celle de la séquestration par cette folle d'Annie. Je ne m'aventurerais pas à évoquer la psychologie des personnages, j'aurais peur de dire n'importe quoi. Mais il m'a quand même semblé que Paul acceptait d'une certaine manière sa situation : il n'a pas tellement essayé de se rebeller au début, n'est pas trop tombé dans la déprim' comme on aurait pu s'y attendre. Je pense que c'est lié à son statut d'écrivain et à son imagination fertile. Un père de famille ordinaire n'aurait sans doute pas réagi de la même façon. Et puis le propos n'était pas l'enfermement, comme on en fait beaucoup de livres ces derniers temps. Le propos était finalement l'écriture, les romans et la part de folie qui leur est liée.  

2 commentaires:

  1. Question horreur et scènes dérangeantes, c'est vraiment ce roman qui m'a le plus marqué de l'auteur, pour le moment. Le personnage d'Annie est terrifiant et, dans l'adaptation, Kathy Bates retransmet très bien cela. Je ne sais pas si tu vas la regarder ?

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    1. Justement, j'hésite. Parce qu'en fait, lors de ma lecture, j'ai mis du temps à sentir l'horreur du personnage d'Annie. Elle m'a fait plutôt pitié tout au long de l'histoire... Sauf quand elle commence à lui couper le pied et qu'on apprend ses meurtres. Mais je pense que dans le film elle doit être ultra effrayante !!

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