mercredi 10 janvier 2018

Vivant, Roland Fuentes

Vivant, Roland Fuentes
Collection Syros
Parution le 11 janvier 2018
192 pages

Huit étudiants passent leurs vacances ensemble. L'un d'eux invite un jeune inconnu, manoeuvre sur un chantier, qui cristallise aussitôt tous les regards. 

Imaginez une course-poursuite effrénée entre deux garçons sur la route qui relie Marseille et Cassis, à travers le massif des calanques. la poursuivi avance à une vitesse prodigieuse, d'une foulée longue et fluide, porté par sa volonté de fuir. Le poursuivant est lui aussi un coureur d'exception, qui tient dans sa main un couteau. Lui, il est porté par le besoin viscéral d'éliminer l'autre. A certains moments il parvient à réduire la distance entre eux. Cent soixante-dix mètres. cent soixante. Jamais moins. Car alors son souffle devient saccadé, et de nouveau la distance augmente. Nul n'aurait pu prévoir que le séjour entre potes qui s'annonçait si bien - sport, révisions, détente- tournerait en un combat à la vie, à la mort. A moins que la haine de l'autre, de "l'étranger", n'ait été là, en germe, dès le premier instant. C'est ce que nous racontent Camille, Lucas, Salomé, Eva et Johann. 

Ce récit polyphonique est prenant et pousse à réfléchir. En effet on suit les quelques jours de vacances de plusieurs adolescents, venus se retrouver au calme dans une maison des calanques pour réviser et faire du sport. Un esprit sain dans un corps sain. Mais quelqu'un vient brouiller la belle harmonie de la bande : Elias, un jeune étranger, manoeuvre sur un chantier, invité par Lucas à se joindre au groupe. Toujours souriant, toujours partant, Elias inspire la sympathie mais aussi la méfiance... Surtout à Mattéo, le leader de la bande. Ce gars là ne lui revient pas... Il est bon à la course, comme lui, et puis il semble plaire à Salomé, celle qui l'attire depuis plusieurs mois. Pour toutes ces raisons, et d'autres plus sombres, les deux jeunes gens finissent par se défier.

Le roman débute avec cette course poursuite dont on ne connait pas l'issue. usante, angoissante, épuisante, elle mène les jeunes gens aux bouts de leurs limites. Mais cela, on ne le découvre qu'à la fin du roman. Le reste permet de poser le cadre, de raconter ces quelques journées de baignade et de sport avant la course fatidique. J'ai beaucoup aimé cette ambiance "colo" dans une vieille maison, trop peu développée à mon goût d'ailleurs. La course-poursuite en elle-même est beaucoup décrite, elle tient le lecteur en haleine, tout comme les poursuivants. Mais je n'ai pas été totalement emportée. J'ai bien aimé ma lecture, j'ai d'ailleurs lu ce court roman d'une traite, mais il m'a manqué un petit quelque chose pour que la magie opère. 
Néanmoins je conseille largement ce roman, qui permet de faire réfléchir les ados aux questions de tolérance, d'inclusion, d'acceptation de la différence. 

Merci aux Editions Syros pour ce deuxième livre de la rentrée 2018 !!

4 commentaires:

  1. Tu peux me le prêter ? Ton analyse me fait carrément envie !

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  2. je viens de le finir avec une petite déception je m'attendais à encore mieux et le truc qui me gêne aussi c'est qu'on a tous les points de vue même celui d'Elias et son histoire mais on n'a pas du tout le point de vue et les pensées de Mattéo tout le long du livre j'ai voulu comprendre le déclencheur de cette rage de Mattéo et j'ai toujours pas compris est-ce par racisme, est-ce par jalousie amoureuse, est-ce par jalousie d'égo on ne sait pas réellement et du coup ça me gêne j'aurais voulu avoir son point de vue pour comprendre exactement ce qui le gênait chez Elias sinon je suis d'accord pour le message de tolérance

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    1. Bienvenue ici ! Tu as raison, on ne cerne pas clairement la raison pour laquelle il entre dans une telle fureur... J'ai un peu eu ce sentiment d'inachevé.

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