lundi 10 octobre 2011

La suite, comme promis

Dolce Agonia, Nancy Huston

Soir de Thanksgiving. 
Intérieur, nuit.
Maison de Sean Farrell,
poète.

Le repas se prépare, tout le monde met la main à la patte. Les femmes surtout. Elles sont nombreuses autour de Sean ; ses anciennes amantes, des femmes qu’il a aimées, qui l’on aimé, aussi. Leurs maris respectifs ne sont pas loin, ou ne vont pas tarder à arriver. Ils ont la cinquantaine, la jeunesse derrière eux, et pourtant ils s’apprêtent à s’amuser ; à essayer de s’amuser. Les couples retardataires arrivent au compte-goutte, avec leur bouteille, leur spécialité, leur histoire. La vie n’a souvent pas été tendre avec eux. Certains ont perdu un enfant, d’autres ont eu une enfance difficile, les plus chanceux ont des problèmes gastriques ou de prostate. Le plus vieux d’entre eux a soixante-dix ans, il est boulanger mais aime la poésie de Sean. Un autre est poète aussi ; deux d’entre eux sont philosophes. Il y a un romancier, et une secrétaire. Egalement une femme avec son enfant. Tous se retrouvent autour de la table, rient et s’engueulent. L’ambiance n’est pas formidable, mais ils sont heureux d’être ensemble. Ils se connaissent bien, ça se sent.
Roman chorale, chacun des convives nous livre son point de vue sur la soirée. Il y a ceux qui sont sereins, et ceux qui le sont moins. Ceux qui sont saouls, et les autres. Ceux qui sont heureux en couple, et les autres. Ceux qui ont perdu un enfant, et ceux qui n’en ont pas.
Toute la population américaine, bigarrée mais esthète, médecins parfois, sont regroupés autour de la table. La haute. Et pourtant, des gens avec des problèmes normaux ; souvent graves même… La vie humaine telle qu’on ne peut la leur envier.
Ils n’ont vraiment pas de chouettes vies ces gens, et leur mort sera encore pire parfois… Comment je le sais ? Et bien tout simplement parce que ce roman a ceci de très original qu’il nous fait entendre, en plus du reste, la voix de Dieu. La voix du dieu omniscient, en italique, qui nous évoque l’avenir de toutes ces personnes réunies, s’engeulant, s’aimant, digérant.
En résumé, un roman intéressant, innovant, mais un peu glauque malgré tout, parce que certaines morts ne sont vraiment pas drôles du tout… Certes c’est la mort, mais certains n’ont vraiment pas de bol…

1 commentaire:

  1. J'aime beaucoup Nancy Huston, mais je n'ai pas encore lu ce titre. On dirait qu'il est bien dans ses thèmes et ambiance habituels.

    Sinon, remarque hors-sujet, on ne peut pas s'enregistrer avec juste un pseudo et une adresse mail pour poster un commentaire. C'est volontaire ou tu n'as pas trouvé comment modifier ça ? (ça me gêne de mettre mon compte Google personnellement)

    RépondreSupprimer