mardi 11 novembre 2014

Lectures de week-end, de vacances et de pluie

Ma liste de livres lus s'allonge, et je ne poste toujours rien. Je vais profiter de cette journée de commémoration pour faire moi aussi un bilan.
Les vacances de la Toussaint m'ont donné l'occasion de lire plusieurs livres, assez courts dans l'ensemble. Ces derniers temps j'apprécie la simplicité et la rapidité de lecture, sorte de zapping divertissant. Cela permet aussi d'alterner romans légers et autres plus profonds (quoi que j'aie laissé de côté les classiques depuis quelques mois, sauf pour mes chers élèves). Voici donc le résultat de mon zapping

La vie d'une autre, Frédérique Deghelt

J'avais été plutôt déçue il y a de cela quatre ans par son autre roman, La Grand-Mère de Jade, que j'avais jugé un peu niais. J'entamais donc ce livre avec quelques réticences, me donnant l'autorisation de le laisser de côté si jamais je ressentais ne serait-ce qu'une once de déception. 
A peine ouvert que j'avais lu 50 pages ; je vous laisse juge :).
J'avais chaque fois hâte de découvrir ce qui allait arriver à cette jeune femme qui voit disparaître de sa mémoire 12 années de sa vie, comme on passerait 200 pages d'un long roman. Elle se retrouve dans les bras de son amant Pablo, comme amnésique, alors qu'il est devenu son mari. Deux enfants se jettent sur elle ; ce sont les leurs. Voilà sa vie. Mais elle n'a pas oublié qu'elle a oublié, et c'est là que ça se complique. Elle est la même mais sans les ravages du temps. Une chance finalement, elle a pu laisser son passé derrière elle, mais le fait de ne pas comprendre ce qui lui arrive, de ne pas connaître la joie de la vie à deux ou celles de mettre ses enfants au monde lui manque. Peu à peu on comprend avec elle ce qui a pu la pousser inconsciemment à tout oublier (processus quasi surréaliste, on en convient dès le début, quoi que je ne me serais pas autorisé à utiliser l'adverbe "quasi" à ce moment là... On se prend finalement au jeu et on admet qu'oublier a tout de même du bon). 
Pour la référence au titre, c'est bien la vie d'une autre qu'elle prend en main, mais ça reste tout de même sa vie puisqu'elle a conservé son identité. Elle a juste oublié les moments les plus intenses et les plus déterminants de ce que sera son existence, et en définitive ce n'est pas plus mal quand ce sont les plus douloureux. Après la frayeur liée à l'étrangeté de ce qui lui arrive, l'héroïne (et nous-même) comprenons la chance qu'elle a de revivre sa vie. 

En trois mots : psychologie, suspense et sentimentaliste (mais sans trop de niaiserie). 

Lennon, Foenkinos   

Grâce à ce roman bien mené et bien écrit, j'en ai beaucoup appris sur la vie de ce Beatles, dont je ne connais finalement que quelques chansons. Le précédé est intéressant, je m'attendais cependant à ce que le psy prenne la parole mais non, finalement c'est le monologue de Lennon lui-même, qui revient sur les choix de son passé et ce qui l'a forgé. Il parle beaucoup de sa mère et de son abandon, qui selon lui expliqueraient les difficultés de sa jeunesse (et ses affres de star). L'analyse est donc très psychanalytique, sans que le psy n'ait prononcé un mot (ou en tout cas, on ne le sait pas). 
J'ai lu ce roman très vite et ce fut un vrai plaisir. Jamais je n'aurais ouvert une biographie de John Lennon en d'autres circonstances, c'est donc une forme intéressante. 

En trois mots : original, captivant, bien mené



Confessions d'une accro du shopping, Sophie Kinsella

Je voulais lire quelque chose de léger, pas prise de tête, et je me suis rendue compte avec Demain, j'arrête que la chick-litt était l'idéal pour cela. Je me suis donc empressée de me procurer l'archétype du genre : l'accro du shopping.
Je n'ai pas été déçue. On lit vite, on imagine aisément tout ce qui se passe, on s'identifie (plus ou moins), et surtout on passe de bons moments. C'est le genre de livre réconfortant qu'on est content de retrouver dans son lit le soir ou sur le canapé le week-end. Il vaut toutes les émissions débilitantes du monde, la débilité passive en moins. Une excellente alternative pour celles (et ceux) qui attendent du plaisir et de la détente à la lecture d'un roman. Petit plus non négligeable : on rit de la naïveté candide de l'héroïne, et c'est rare que je ris en lisant un roman.
On rit parce que Becky ne sait pas gérer son budget, qu'elle dépense toujours plus, qu'elle a le don d'oublier ce qui la dérange et de se retrouver dans des situations toutes plus abratabrantesques. 

En trois mots : divertissant, frais et rigolo. 


Un secret, Philippe Grinbert

J'ai dévoré ce roman. J'avais déjà vu le film (d'ailleurs deux des livres dont je parle supra ont également été adaptés, mais je ne les ai pas vus) mais le roman est encore meilleur. L'histoire du narrateur est très émouvante, et commence à la manière proustienne : "Fils unique, j'ai longtemps eu un frère". D'emblée le lecteur est happé par le secret que le petit garçon ressent au plus profond de lui. Malingre et chêtif, il va lutter toute sa jeunesse avec ce frère robuste et plein de vie, à l'image de son père. Jusqu'au jour où Louise, la voisine et amie, lui raconte tout. 
Encore un récit sur l'holocauste, mais à travers l'histoire (quasi autobiographique) d'un petit garçon qui a souffert d'un énorme secret de famille. On en découvre avec lui un peu plus à chaque page, on est ému et tenu en haleine. C'est un très grand roman, primé par la Goncourt des Lycéens. Le thème  principal lié au contexte historique est fort, mais celui de la peine d'enfance l'est peut-être encore davantage. 

En quelques mots (s'il est possible...) : émouvant, captivant, envoûtant, désarmant, ... 
C'est pompeux tout ça, mais c'est vraiment un grand livre. 

1 commentaire:

  1. Comme toi, j'avais bien aimé "confessions d'une accro du shopping"
    Quant au Foenkinos, tu me donnes envie de le lire! (Je ne savais même pas qu'il avait publié ce titre)

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